Extrêmement douloureux et dangereux pour la santé, l’ulcère de l’estomac peut entrainer des hémorragies digestives et la perforation de l’estomac.
Il n’est pas un habitué des maux de ventre. Pourtant, D. David se souvient encore de ce terrible mal de ventre qui a failli lui couter la vie à son bureau au Plateau. « J’ai eu une douleur atroce dans le dos et des brulures à l’estomac à telle enseigne que je ne pouvais pas me redresser», se souvient-il. Cet assureur de 38 ans ajoute que les crampes causées par ces brulures le faisaient régurgiter. Affaibli par ces vomissements intenses, ce père de famille de quatre enfants s’est effondré et est tombé dans les pommes avant son évacuation dans la clinique la plus proche. « Lorsque j’ai repris connaissance, on m’a fait faire plusieurs examens. Et par la suite le médecin m’a annoncé que je venais de faire une crise d’ulcère d’estomac », raconte-t-il. Tout comme David, Assétou G. avoue qu’elle ne supporte plus les tubercules (igname, banane, manioc) à cause de ce mal pernicieux. « Cela fait exactement 5 ans que je suis dispensée du jeûne, parce que mon estomac ne supporte plus la faim », précise cette jeune enseignante. David et Assétou représentent le nombre de personnes qui souffrent en silence de ce mal sans en avoir une réelle information. D’emblée, il faut savoir que l’ulcère est une plaie de ventre qui se localise à différents endroits de l’estomac. Cette plaie entraine des trous dans la muqueuse de cet organe de l’appareil digestif.
De la douleur aigüe…
Pourtant, le rôle de cette muqueuse très épaisse est de protéger l’estomac des sucs gastriques qui sont utilisés pour dégrader et digérer les aliments. Lorsque cette paroi subit alors des lésions douloureuses ou encore si la muqueuse perd quelques millimètres, cela entraîne l’apparition de l’ulcère. Mais quels peuvent être les facteurs déclencheurs de ce mal qui ronge l’estomac humain ? Selon les spécialistes de la médecine moderne, l’ulcère de l’estomac peut se présenter chez des sujets à partir de trente ans. Attribué, auparavant au stress et à l’alimentation très épicée (piment, poivre…), les praticiens ont, aujourd’hui, identifié la cause de cette maladie. 80% de cette affection serait causée par la présence d’une bactérie, appelée hélicobacter pilori, qui infecte la muqueuse gastrique. Un avis que partage Dr Heinde Benjamin, de la clinique Nimatoullah, sise à Cocody Angré. Dr Heinde précise, en effet, que ce bacille est « une bactérie à grande négative », c’est-à-dire un microbe qui s’attaque à la muqueuse de l’estomac. Aussi d’autres facteurs de risque sont à prendre en compte notamment l’âge, l’alcool et le tabac. Le spécialiste ajoute également que les facteurs d’agression s’étendent à la prise de médicaments dits gastro-toxiques comme l’aspirine et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens. Il précise, qu’il existe deux types d’ulcère de l’estomac. Il y a l’ulcère gastrique qui se situe dans l’estomac. «Cet ulcère qui est une inflammation de la paroi touche 2% des malades. Étant le plus rare et le plus grave, il nécessite plus de surveillance », prévient Dr Heinde. En ce qui concerne, l’ulcère duodénal, le deuxième type, il se trouve dans le duodénum, à l’intersection de l’estomac et de l’intestin grêle. Etant le plus prépondérant avec un taux de 8 à 10%, il révèle « qu’après la colopathie dysfonctionnelle, l’ulcère duodénal constitue le deuxième motif de consultation en gastro-entérologie ». Aux dires de notre médecin, l’un des symptômes parlant est la douleur épigastrique que le malade ressent. « C’est une douleur vive et très aigüe qui se localise dans la poitrine, dans le creux des côtes. Elle peut remonter jusqu’au dos, entre les deux omoplates », explique le spécialiste. Avant d’ajouter que cette douleur est souvent calmée par l’alimentation en abaissant l’acidité gastrique. Cette affliction est accompagnée, selon les cas, de ballonnement de ventre, de diarrhée, de vomissement, de nausée et de sensation de non digestion. Mais cette douleur qui peut se calmer d’elle-même sans aucune assistance médicale, peut réapparaitre trois heures de temps après le repas. « Elle peut même tirer, tard dans la nuit, le malade de son sommeil », souligne-t-il. Toutefois, sans vouloir entrer dans des explications beaucoup plus scientifiques concernant les facteurs déclencheurs, Dr. Heinde indique qu’en cas de crise, le malade doit éviter les aliments tels que les épices fortes, le poivre noir, le vinaigre, le thé, les fromages fermentés, les viandes grasses et fibreuses, les viandes en conserve, les légumes crus, les boissons alcoolisées et le tabac.
…A la perforation de l’estomac
Les spécialistes de la santé reconnaissent que le diagnostic de l’ulcère de l’estomac est facile à établir. Ainsi, s’il n’y a pas de complication, l’examen clinique est normal. « Une simple palpation de l’abdomen peut permettre de détecter le mal », souligne Dr. Heinde. Cependant, seule la fibroscopie duodénale permet d’en être certain. Ainsi, lorsqu’il y a une suspicion, le spécialiste préconise une endoscopie qui est le moyen de localisation et de mesure de la taille de l’ulcère afin de proposer un traitement adéquat. « Dans certains cas, on peut pratiquer la biopsie, si c’est l’hélicobacter pilori qui en est la cause », indique Dr. Heinde. En ce qui concerne la thérapie de l’ulcère de l’estomac, il est bon de savoir que le traitement le plus souvent prescrit est basé sous antibiotiques pour éliminer les bactéries pilori et des anti-sécrétions pour neutraliser l’acidité gastrique dans l’estomac. Cependant, certains patients, résistants aux antibiotiques, peuvent voir réapparaitre l’ulcère au bout de quelques années. « Il est donc important de se faire suivre après le traitement, même si l’examen de fibroscopie est douloureux », insiste Dr. Heinde. Les personnes qui prennent des anti-inflammatoires pour prévenir les risques de crise cardio-vasculaire, doivent également consulter un praticien. « Celui-ci pourra leur prescrire des médicaments protecteurs afin de prévenir l’acidité gastrique ; s’il y a éventuellement un risque d’apparition de l’ulcère de l’estomac », ajoute-t-il. Cependant, il est bon de savoir que si l’ulcère de l’estomac n’est pas traité ou si le traitement n`est pas efficace, des complications graves, telles que l’hémorragie digestives et la perforation de l`estomac peuvent survenir. A ce propos, notre médecin indique que lorsqu’une ulcération ronge un trou dans la paroi de l`estomac, les aliments partiellement digérés peuvent se répandre à travers l`ouverture dans la cavité abdominale. Dr. Heinde ajoute « qu’un estomac perforé peut provoquer une péritonite, c’est-à-dire une inflammation de la cavité abdominale et de la paroi ce qui peut occasionner la mort, s’il n’est vite traité ». Le seul traitement possible demeure l’intervention chirurgicale.
Metchro Annah Yacine
Encadré : L’hygiène alimentaire peut prévenir le mal
Comme conseille l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Dans le cas de l’ulcère de l’estomac, une bonne hygiène alimentaire permet de prévenir ce mal. A cet effet, les spécialistes pensent qu’une bonne alimentation sert aussi de remède. Mieux, l’on doit planifier trois repas complets par jour. Ce faisant, la suralimentation et la faim doivent être évitées. De même, en mangeant, on doit le faire lentement et bien mastiquer les aliments. L’on doit également s’asseoir pendant le repas et une heure après. Si les repas faibles en graisse et en glucides et riches en protéines sont les bienvenus, l’on doit systématiquement éviter les produits contenant de la caféine, du thé et éviter également de fumer, de consommer des boissons alcoolisées. L’ulcère de l’estomac est évitable avec l`aide d`une alimentation équilibrée, et en temps opportun des médicaments observés. « Ce régime alimentaire est un guide qui peut aider à diminuer l`irritation gastrique et l’excessive sécrétion d`acide gastrique. Il peut également aider à prévenir les effets secondaires désagréables à l’exemple des brûlures d`estomac », conclut Dr Heinde Benjamin.
MAY
Il n’est pas un habitué des maux de ventre. Pourtant, D. David se souvient encore de ce terrible mal de ventre qui a failli lui couter la vie à son bureau au Plateau. « J’ai eu une douleur atroce dans le dos et des brulures à l’estomac à telle enseigne que je ne pouvais pas me redresser», se souvient-il. Cet assureur de 38 ans ajoute que les crampes causées par ces brulures le faisaient régurgiter. Affaibli par ces vomissements intenses, ce père de famille de quatre enfants s’est effondré et est tombé dans les pommes avant son évacuation dans la clinique la plus proche. « Lorsque j’ai repris connaissance, on m’a fait faire plusieurs examens. Et par la suite le médecin m’a annoncé que je venais de faire une crise d’ulcère d’estomac », raconte-t-il. Tout comme David, Assétou G. avoue qu’elle ne supporte plus les tubercules (igname, banane, manioc) à cause de ce mal pernicieux. « Cela fait exactement 5 ans que je suis dispensée du jeûne, parce que mon estomac ne supporte plus la faim », précise cette jeune enseignante. David et Assétou représentent le nombre de personnes qui souffrent en silence de ce mal sans en avoir une réelle information. D’emblée, il faut savoir que l’ulcère est une plaie de ventre qui se localise à différents endroits de l’estomac. Cette plaie entraine des trous dans la muqueuse de cet organe de l’appareil digestif.
De la douleur aigüe…
Pourtant, le rôle de cette muqueuse très épaisse est de protéger l’estomac des sucs gastriques qui sont utilisés pour dégrader et digérer les aliments. Lorsque cette paroi subit alors des lésions douloureuses ou encore si la muqueuse perd quelques millimètres, cela entraîne l’apparition de l’ulcère. Mais quels peuvent être les facteurs déclencheurs de ce mal qui ronge l’estomac humain ? Selon les spécialistes de la médecine moderne, l’ulcère de l’estomac peut se présenter chez des sujets à partir de trente ans. Attribué, auparavant au stress et à l’alimentation très épicée (piment, poivre…), les praticiens ont, aujourd’hui, identifié la cause de cette maladie. 80% de cette affection serait causée par la présence d’une bactérie, appelée hélicobacter pilori, qui infecte la muqueuse gastrique. Un avis que partage Dr Heinde Benjamin, de la clinique Nimatoullah, sise à Cocody Angré. Dr Heinde précise, en effet, que ce bacille est « une bactérie à grande négative », c’est-à-dire un microbe qui s’attaque à la muqueuse de l’estomac. Aussi d’autres facteurs de risque sont à prendre en compte notamment l’âge, l’alcool et le tabac. Le spécialiste ajoute également que les facteurs d’agression s’étendent à la prise de médicaments dits gastro-toxiques comme l’aspirine et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens. Il précise, qu’il existe deux types d’ulcère de l’estomac. Il y a l’ulcère gastrique qui se situe dans l’estomac. «Cet ulcère qui est une inflammation de la paroi touche 2% des malades. Étant le plus rare et le plus grave, il nécessite plus de surveillance », prévient Dr Heinde. En ce qui concerne, l’ulcère duodénal, le deuxième type, il se trouve dans le duodénum, à l’intersection de l’estomac et de l’intestin grêle. Etant le plus prépondérant avec un taux de 8 à 10%, il révèle « qu’après la colopathie dysfonctionnelle, l’ulcère duodénal constitue le deuxième motif de consultation en gastro-entérologie ». Aux dires de notre médecin, l’un des symptômes parlant est la douleur épigastrique que le malade ressent. « C’est une douleur vive et très aigüe qui se localise dans la poitrine, dans le creux des côtes. Elle peut remonter jusqu’au dos, entre les deux omoplates », explique le spécialiste. Avant d’ajouter que cette douleur est souvent calmée par l’alimentation en abaissant l’acidité gastrique. Cette affliction est accompagnée, selon les cas, de ballonnement de ventre, de diarrhée, de vomissement, de nausée et de sensation de non digestion. Mais cette douleur qui peut se calmer d’elle-même sans aucune assistance médicale, peut réapparaitre trois heures de temps après le repas. « Elle peut même tirer, tard dans la nuit, le malade de son sommeil », souligne-t-il. Toutefois, sans vouloir entrer dans des explications beaucoup plus scientifiques concernant les facteurs déclencheurs, Dr. Heinde indique qu’en cas de crise, le malade doit éviter les aliments tels que les épices fortes, le poivre noir, le vinaigre, le thé, les fromages fermentés, les viandes grasses et fibreuses, les viandes en conserve, les légumes crus, les boissons alcoolisées et le tabac.
…A la perforation de l’estomac
Les spécialistes de la santé reconnaissent que le diagnostic de l’ulcère de l’estomac est facile à établir. Ainsi, s’il n’y a pas de complication, l’examen clinique est normal. « Une simple palpation de l’abdomen peut permettre de détecter le mal », souligne Dr. Heinde. Cependant, seule la fibroscopie duodénale permet d’en être certain. Ainsi, lorsqu’il y a une suspicion, le spécialiste préconise une endoscopie qui est le moyen de localisation et de mesure de la taille de l’ulcère afin de proposer un traitement adéquat. « Dans certains cas, on peut pratiquer la biopsie, si c’est l’hélicobacter pilori qui en est la cause », indique Dr. Heinde. En ce qui concerne la thérapie de l’ulcère de l’estomac, il est bon de savoir que le traitement le plus souvent prescrit est basé sous antibiotiques pour éliminer les bactéries pilori et des anti-sécrétions pour neutraliser l’acidité gastrique dans l’estomac. Cependant, certains patients, résistants aux antibiotiques, peuvent voir réapparaitre l’ulcère au bout de quelques années. « Il est donc important de se faire suivre après le traitement, même si l’examen de fibroscopie est douloureux », insiste Dr. Heinde. Les personnes qui prennent des anti-inflammatoires pour prévenir les risques de crise cardio-vasculaire, doivent également consulter un praticien. « Celui-ci pourra leur prescrire des médicaments protecteurs afin de prévenir l’acidité gastrique ; s’il y a éventuellement un risque d’apparition de l’ulcère de l’estomac », ajoute-t-il. Cependant, il est bon de savoir que si l’ulcère de l’estomac n’est pas traité ou si le traitement n`est pas efficace, des complications graves, telles que l’hémorragie digestives et la perforation de l`estomac peuvent survenir. A ce propos, notre médecin indique que lorsqu’une ulcération ronge un trou dans la paroi de l`estomac, les aliments partiellement digérés peuvent se répandre à travers l`ouverture dans la cavité abdominale. Dr. Heinde ajoute « qu’un estomac perforé peut provoquer une péritonite, c’est-à-dire une inflammation de la cavité abdominale et de la paroi ce qui peut occasionner la mort, s’il n’est vite traité ». Le seul traitement possible demeure l’intervention chirurgicale.
Metchro Annah Yacine
Encadré : L’hygiène alimentaire peut prévenir le mal
Comme conseille l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». Dans le cas de l’ulcère de l’estomac, une bonne hygiène alimentaire permet de prévenir ce mal. A cet effet, les spécialistes pensent qu’une bonne alimentation sert aussi de remède. Mieux, l’on doit planifier trois repas complets par jour. Ce faisant, la suralimentation et la faim doivent être évitées. De même, en mangeant, on doit le faire lentement et bien mastiquer les aliments. L’on doit également s’asseoir pendant le repas et une heure après. Si les repas faibles en graisse et en glucides et riches en protéines sont les bienvenus, l’on doit systématiquement éviter les produits contenant de la caféine, du thé et éviter également de fumer, de consommer des boissons alcoolisées. L’ulcère de l’estomac est évitable avec l`aide d`une alimentation équilibrée, et en temps opportun des médicaments observés. « Ce régime alimentaire est un guide qui peut aider à diminuer l`irritation gastrique et l’excessive sécrétion d`acide gastrique. Il peut également aider à prévenir les effets secondaires désagréables à l’exemple des brûlures d`estomac », conclut Dr Heinde Benjamin.
MAY