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Politique Publié le lundi 4 octobre 2010 | Le Nouveau Réveil

Trafic d`armes des autorités ivoiriennes aux USA: Un ministre ivoirien cité dans un scandale

Le Ministre de la Défense de Côte d'Ivoire a participé à un complot criminel pour tenter de faire sortir illégalement des armes à feu des États-Unis, avec la complicité d'autres fonctionnaires ivoiriens qui n'ont jusqu'ici pas encore été interpellés seulement parce qu'ils sont toujours couverts par l'immunité diplomatique, a confié un Procureur Fédéral, cette semaine.
L'affaire, qui ressemble à un récit digne d'un roman d'espionnage, a été révélée dans un climat déjà propice à la violence dans cette nation d'Afrique de l'Ouest où une élection présidentielle, longuement reportée, est prévue pour la fin du mois d'Octobre.
N'guessan Yao, 55 ans, un Colonel dans les Forces Armées Ivoiriennes, a été interpellé à la Cour du District Américain de San Jose, en Californie, Mercredi dernier, pour tentative d'exportation de 4000 pistolets 9 mm, 200 000 munitions et de 50 000 grenades lacrymogènes en violation de la législation américaine et d'un embargo de six ans des Nations Unies contre la Côte d'Ivoire.
En opposition à une demande de libération sous caution pour le colonel Yao, l'Assistant du Procureur Général des Etats-Unis, l'Honorable Gary g. Fry, a instruit la Cour que, bien que son passeport avait été saisi, il y a toujours un potentiel risque de sortie du territoire, puisque l'inculpé a participé à ce complot " avec le Ministre de la Défense de Côte d'Ivoire" M. Michel Amani.
M. Fry a ajouté que "plusieurs autres personnes", étant impliquées dans l'affaire, n'avaient pas encore été interpellées parce qu'elles sont protégées par l'immunité diplomatique.
Aucune liberté sous caution n'a donc été accordée, et l'audience devait reprendre le vendredi.
Le Colonel Yao et Michael B. Shor, un consultant en commerce de la Virginie qui est accusé dans l'affaire de courtage, sont seulement les deux personnes citées dans le cas d'espèce, mais les documents judiciaires mentionnent six autres conspirateurs non encore identifiés. Certains d'entre eux sont de hauts fonctionnaires du gouvernement ivoirien, y compris le personnel de l'ambassade de Côte d'Ivoire à Washington, a déclaré des sources diplomatiques.
Bien que les diplomates ne puissent généralement pas être accusés d'infractions pénales, ceux impliqués dans des activités illégales ou d'espionnage peuvent être considérés comme personae non grata par les pays où ils exercent.
Ni les fonctionnaires du département d'état, ni l'Ambassade de Côte d'Ivoire n'ont répondu aux multiples demandes d'éclaircissement.
" De très hautes personnalités du gouvernement ivoirien étaient au parfum de cette affaire depuis septembre 2009," a confié au Washington Times, Mr James Bevan, le Chef du groupe des Nations Unies qui veille sur les sanctions. "Ils nous ont donné le nombre exact d'armes et de munitions sur commande et le nom de Michael Shor comme fournisseur. "
Il a renchéri que le groupe de surveillance a informé les autorités américaines " dès qu'il a eu vent de l'affaire ".
Bertin Kadet, Conseiller du Chef de l'Etat Ivoirien en matière de sécurité, a dit à des reporters la semaine dernière, à Abidjan, que les armes étaient destinées aux forces de sécurité du pays pour s'assurer que les autorités maintiennent l'ordre public à la veille de l'élection présidentielle prévue pour le 31 octobre.
M. Bevan a déclaré que M. Kadet était " le démarcheur principal en armement pour le gouvernement de la Côte d'Ivoire avant l'embargo."
Des leaders de l'opposition en Côte d'Ivoire, où un conflit civil sanglant s'est installé depuis 2002 jusqu'à l'accord de paix de mai 2007 avec le déploiement d'une mission de maintien de la paix des Nations Unies, attestent que le régime de M. Gbagbo planifiait utiliser lesdites armes dans le but de conserver le pouvoir par la force s'il perdait les élections.
L'on craint d'ailleurs que la publication de cette affaire de tentative d'importation d'armes à feu ne puisse augmenter les chances de violents affrontements entre les forces armées soutenant les ex-rebelles du Nord et celles du Président Gbagbo.
"Le timing est très mauvais ", a déclaré Jennifer Cooke, un chercheur Africain du centre d'études stratégiques et internationales à Washington. "Il y a déjà beaucoup de suspicion mutuelle … et le fait que le gouvernement ait ouvertement tenté d'enfreindre aux sanctions n'est ni un pas positif, ni un renforcement de la confiance."
Elle a renchéri que les enjeux de cette élection présidentielle - déjà reportée six fois et en retard de cinq ans - "pourraient être plus ardues" et des nouvelles de ce qu'elle appelle cette "audacieuse" tentative d'achat d'armes "ne peuvent que soulever les tensions."
"Malheureusement, cela représente un réel potentiel de violence" dit-elle.
Mardi dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a expédié un contingent additionnel de 500 casques bleus sur la Côte d'Ivoire et a invité le gouvernement et l'opposition "à maintenir le calme" avant les élections. Environ 8 500 soldats de la paix sont dans ce pays, qui compte plus de 20 millions d'habitants.
Selon les documents de la Cour, Mr. Shor, qui a été arrêté en avril, a commencé à coopérer avec les autorités Américaines en organisant une réunion entre le colonel Yao et des agents secrets du Service d'Immigration et de Douanes des États-Unis d'Amérique.
Le Colonel Yao a été arrêté en août, après avoir personnellement inspecté les armes dans un entrepôt de New Jersey et après avoir viré les paiements totalisant 3,8 millions de dollars sur un compte bancaire spécial créé par des agents d'infiltration.
Pendant l'inspection des armes, le Colonel Yao a même sollicité l'émission de fausses factures afin de dissimuler la véritable nature du conteneur, proposant qu'elles décrivent son contenu comme étant des panneaux solaires ou des équipements de développement, selon les documents officiels.
S'il est reconnu coupable, le Colonel Yao pourrait écoper d'une peine allant jusqu'à 10 ans de prison.
Les accusations portées contre Mr. Shor, qui est en liberté sous caution, restent inconnues, et ni lui ni son avocat, désire faire des commentaires.
Le colonel Yao demeure sous garde, et son avocat n'a toujours pas retourné les coups de fils sollicitant de plus amples renseignements.
Article publié le: 01 Octobre 2010
Source: The Washington Times, LLC.
Auteur: Traduction de l'Anglais par: lebanco.net




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