Claude Guéant est rentré à Paris, hier, après un week-end chargé en Côte d’Ivoire. Il a rencontré le président de la République dans la capitale politique avant d’en faire de même à Abidjan avec le Premier ministre et les deux poids lourds de l’opposition. La visite du secrétaire général de l’Elysée devrait marquer une étape importante dans les relations entre Yamoussoukro et Paris. Et, les raisons en sont nombreuses.
Officiellement, M. Guéant n’est que le conseiller en chef du président français, Nicolas Sarkozy. Mais, dans les faits, il est assurément l’un des hommes les plus influents de Paris aujourd’hui. Bras droit, ‘’grand vizir’’, ‘’Grand ordonnateur de la politique sarkozyenne’’, les qualificatifs ne manquent pas pour montrer l’étroitesse de ses liens avec M. Sarkozy. Il est même cité dans la probable succession de François Fillon à Matignon (Primature).
En envoyant ce proche parmi ses proches en Côte d’Ivoire, le président français envoie un signal fort de sa volonté de voir se réchauffer les relations entre les deux pays. Une marque de respect et de confiance.
Laurent Gbagbo a donné aussi la solennité qui sied à l’évènement. Réception à Yamoussoukro, capitale politique, dîner. Chaleur de l’accueil officiel et de celui du chef de l’Etat.
Sans forcément marquer un tournant dans les relations franco-ivoiriennes, la visite de Claude Guéant pourrait donc faire bouger les lignes.
Entre Gbagbo et Sarkozy, des eaux plus calmes coulent désormais sous le pont construit par Félix Houphouët-Boigny. Le ton est au respect-Gbagbo y tient. Tournée la page des amabilités du Français à l’endroit de l’Ivoirien : « promesses fallacieuses»(2009), « pas digne de confiance », etc. Gbagbo n’est plus un pestiféré pour Paris.
Bien entendu, le réchauffement a pris du temps. Il a fallu plusieurs émissaires et des signaux forts côté ivoirien (ouverture d’écoles françaises à Abidjan, et accord d’aide à la réinstallation des petits patrons français, victimes des évènements de novembre 2004).
Les résultats sont là. Au-delà des deux hommes d’Etat, ce sont surtout deux pays que tout lie, qui vont réamorcer l’indispensable pompe de la pleine coopération. Sur des bases, certainement, plus saines et tournées vers un futur moins empreint de considérations françafricaines.
La mission de Claude Guéant apparaît aussi comme un formidable soutien au processus électoral qui devrait connaître son apogée le 31 octobre 2010. Si ce voyage a été plusieurs fois reporté, c’est bien par manque de visibilité sur l’élection présidentielle. L’arrivée de M. Guéant symbolise donc la confiance de Nicolas Sarkozy dans la tenue du premier tour à la fin de ce mois. « J'ai compris que tout était mis en place pour que cette date soit tenue », a félicité le secrétaire général de l’Elysée avant de prendre son vol-retour.
D’une certaine manière, cette visite met aussi définitivement fin à la crise d’urticaire consécutive à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Cet accord ivoiro-ivoirien, obtenu par la facilitation burkinabé en mars 2007, a été froidement accueilli. Car, perçu comme la mise à l’écart de la France et de ses résolutions onusiennes.
Le retour de Paris à de meilleurs sentiments doit beaucoup à la persévérance des Ivoiriens qui ont refusé le schéma guinéen. C’est-à-dire aller à des élections précipitées sous la dictée. Et, aujourd’hui, vis-à-vis de la communauté internationale, le fiasco guinéen ne fait que conférer une grande légitimité à ce choix.
Kesy B. Jacob
Officiellement, M. Guéant n’est que le conseiller en chef du président français, Nicolas Sarkozy. Mais, dans les faits, il est assurément l’un des hommes les plus influents de Paris aujourd’hui. Bras droit, ‘’grand vizir’’, ‘’Grand ordonnateur de la politique sarkozyenne’’, les qualificatifs ne manquent pas pour montrer l’étroitesse de ses liens avec M. Sarkozy. Il est même cité dans la probable succession de François Fillon à Matignon (Primature).
En envoyant ce proche parmi ses proches en Côte d’Ivoire, le président français envoie un signal fort de sa volonté de voir se réchauffer les relations entre les deux pays. Une marque de respect et de confiance.
Laurent Gbagbo a donné aussi la solennité qui sied à l’évènement. Réception à Yamoussoukro, capitale politique, dîner. Chaleur de l’accueil officiel et de celui du chef de l’Etat.
Sans forcément marquer un tournant dans les relations franco-ivoiriennes, la visite de Claude Guéant pourrait donc faire bouger les lignes.
Entre Gbagbo et Sarkozy, des eaux plus calmes coulent désormais sous le pont construit par Félix Houphouët-Boigny. Le ton est au respect-Gbagbo y tient. Tournée la page des amabilités du Français à l’endroit de l’Ivoirien : « promesses fallacieuses»(2009), « pas digne de confiance », etc. Gbagbo n’est plus un pestiféré pour Paris.
Bien entendu, le réchauffement a pris du temps. Il a fallu plusieurs émissaires et des signaux forts côté ivoirien (ouverture d’écoles françaises à Abidjan, et accord d’aide à la réinstallation des petits patrons français, victimes des évènements de novembre 2004).
Les résultats sont là. Au-delà des deux hommes d’Etat, ce sont surtout deux pays que tout lie, qui vont réamorcer l’indispensable pompe de la pleine coopération. Sur des bases, certainement, plus saines et tournées vers un futur moins empreint de considérations françafricaines.
La mission de Claude Guéant apparaît aussi comme un formidable soutien au processus électoral qui devrait connaître son apogée le 31 octobre 2010. Si ce voyage a été plusieurs fois reporté, c’est bien par manque de visibilité sur l’élection présidentielle. L’arrivée de M. Guéant symbolise donc la confiance de Nicolas Sarkozy dans la tenue du premier tour à la fin de ce mois. « J'ai compris que tout était mis en place pour que cette date soit tenue », a félicité le secrétaire général de l’Elysée avant de prendre son vol-retour.
D’une certaine manière, cette visite met aussi définitivement fin à la crise d’urticaire consécutive à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Cet accord ivoiro-ivoirien, obtenu par la facilitation burkinabé en mars 2007, a été froidement accueilli. Car, perçu comme la mise à l’écart de la France et de ses résolutions onusiennes.
Le retour de Paris à de meilleurs sentiments doit beaucoup à la persévérance des Ivoiriens qui ont refusé le schéma guinéen. C’est-à-dire aller à des élections précipitées sous la dictée. Et, aujourd’hui, vis-à-vis de la communauté internationale, le fiasco guinéen ne fait que conférer une grande légitimité à ce choix.
Kesy B. Jacob