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Politique Publié le lundi 4 octobre 2010 | Nord-Sud

Un prix électoraliste !

© Nord-Sud Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Le ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré (FPI)
A San Pedro, le ministre Bohoun Bouabré qui représentait le chef de l’Etat et le comité de gestion de la filière café-cacao ont a présenté les grandes lignes de la politique cacaoyère durant l’exercice 2010-2011. Mais, la mesure phare aura été la fixation du prix bord champ à 1.100 Fcfa, le kilogramme. Un prix de référence. Il s’agit, selon Bohoun Bouabré, de réactiver le slogan de Laurent Gbagbo : «Donnez-moi le pouvoir pour que je vous le rende». Autant avouer que ce plafonnement du prix risque de servir de fonds de commerce au candidat Gbagbo. Spécialiste des passe-passe politiques, le président sortant cherche, à l’évidence, à transformer «ce prix historique», en filon électoraliste. Dans le contexte, on imagine bien qu’il voudrait en tirer des dividendes en marquant des points au sein de l’opinion publique agricole avant les prochaines élections présidentielles prévues dans 4 semaines. En effet, 60% de la population vit en milieu rural, soit environ 12 millions d’habitants. Plus de 120.000 personnes sont actives dans la cacaoculture qui fait vivre près de 7 millions de personnes. Un vrai vivier électoral. Pourtant, observent des analystes, l’impact de cette augmentation sera limité : elle ne devrait pas rapporter grand-chose à l’énorme masse des paysans qui auraient préféré un prix minimum garanti. Ces analystes tablent sur moins de 15 milliards Fcfa de gain supplémentaire. Une goutte d’eau dans l’océan de difficultés des producteurs, livrés aux multinationales. Au cours des dernières années, les sociétés rurales ont vu leurs structures sociales ébranlées sous la pression de l’appauvrissement généralisé. «Le «Donnez-moi le pouvoir pour que je vous le rende» proclamé n’a pas eu les effets annoncés sur les revenus. Pis, les rendements ont stagné, voire régressé. En dehors de quelques rares îlots de prospérité relative, les familles paysannes sont, dans leur grande majorité, plus pauvres aujourd’hui qu’auparavant. Par ailleurs, l’intervention de l’Etat s’est avérée désastreuse.

Si aucune action politique d’envergure n’a été jusqu’ici entreprise pour inverser ces tendances lourdes, les services publics restent enlisés dans la gestion calamiteuse de la filière, accroissant la misère des paysans. Ainsi, au-delà des déclarations politiques sur la bonne gouvernance, aucune vision de l’avenir n’a encore été exprimée avec la clarté qui serait nécessaire pour élaborer une politique volontariste de développement agricole et rural. Il en résulte que l’action publique se réduit à la juxtaposition de réformes brumeuses.

Lanciné Bakayoko
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