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Art et Culture Publié le mercredi 6 octobre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Enquête Express / Dans les librairies par-terres - Quand les livres de ‘’seconde main’’ nourrissent des vies

La rentrée scolaire 2010-2011 a été fixée au lundi 13 septembre 2010 sur toute l’étendue du territoire national. Pendant que les parents se saignent pour la scolarisation de leurs progénitures, une race de vendeurs d’ouvrage et manuel scolaire prolifèrent comme des petits champignons dans toute la capitale économique. De Yopougon-Siporex, Adjamé-Marché, Abobo-mairie à Port-Bouët en passant par le Plateau-Sorbonne, Treichville-Marché et Koumassi-Marché, des livres de ‘’seconde main’’ inscrits au programme dans les lycées et collèges, des gommes, des compas, des ensembles dessinateurs (etc). sont vendus sur des étals loin des librairies conventionnelles. Des lève-tôt se positionnent à tous les carrefours des dix (10) communes du district d’Abidjan. On trouve du tout sur ces étaux de fortune. De passage à ces endroits, des jeunes gens approchent les piétons en transit. Pas la peine de laisser partir le potentiel client surtout lorsque celui-ci arbore un cartable ou autres porte-documents. « S’il vous plaît, avez-vous quelque chose pour moi. ...Tonton, s’il vous plaît, venez, on va vous donner seulement les prix des fournitures scolaires! », clament-ils souvent en voulant coûte que coûte jeter un coup d’œil dans votre attache-case. Les vendeurs rencontrés sur les lieux disent ne pas être inquiétés par les librairies ou autres espaces de vente d’ouvrage scolaire. « Nous faisons du social, nous savons que les parents d’élèves n’ont pas de moyens. Donc, on les aide », soutient Jacques S., vendeur de livres par-terre à Yopougon –Siporex. Sur ce marché, la vente d’ouvrage se fait à la criée. Les tarifs sont très souvent homologués. Hormis les articles scolaires achetés dans les imprimeries de la place (ensemble dessinateurs, stylos, gommes, etc), les vendeurs de livres affirment s’approvisionner en rachetant à vil prix les ouvrages de certains élèves, qui viennent à eux, au cours de l’année scolaire et aussi en faisant des trocs de livres avec eux. Comme le confirme Xavier Y., domicilié à Adjamé-mosquée : « Pendant l’année scolaire, on achète les livres avec les élèves. Quand un élève arrive, nous savons qu’il a besoin d’argent, donc, on lui propose d’acheter son ouvrage moins cher. Avec les parents, on fait des trocs d’ouvrage ». A Treichville, précisément au quartier Arras 1, en face de la gare de Bassam, gît au milieu des bâtiments en étage, une bibliothèque aux allures rustiques mais moderne : le ‘’Rommandroom’’. Il est né en 2003 de la ‘’folie’’ d’un humoriste ivoirien du nom de Sydney Karam’s. Ouvert tous les jours – même les jours fériés, le ‘’Romandroom’’ compte environ 5800 ouvrages allant de la littérature classique à la littérature dite générale. Les livres y sont vendus ou prêtés. Ouvert à tous les lecteurs sans distinction de religion. Selon le maître de céans, la bibliothèque a pour vocation de permettre aux amateurs de lecture, qui n’ont pas les moyens d’acheter des livres dans une librairie ordinaire, d’avoir l’opportunité de découvrir et posséder des livres à moindre coût. Avec la modique somme de 100 Fcfa, l’on peut aisément parcourir des Arlequins, des SAS de Gérard de Villiers, des collections à l’eau de rose etc. Les booquins sont consultables sur place et permettent ainsi à l’entreprise de fonctionner convenablement, puisque le ‘’Romandroom’’ ne reçoit de subvention de personne. «Il y a un fonds au Ministère de la Culture pour la promotion du livre. J’ai adressé des courriers à tous les différents Ministres qui se sont succédé à la tête du ministère de la Culture. Chaque tentative s’est avérée infructueuse, puis mes courriers sont restés sans suite. Dans mes courriers, je demandais au Ministère de tutelle de m’aider en offrant soit des ouvrages, soit en me donnant une subvention pour soutenir la bibliothèque. Je n’ai pas encore essayé avec le ministre Azoumana Moutayé, sinon au temps du ministre Augustin Komoé, j’ai essayé mais en vain », a déploré Sydney Karam’s. En ce moment, ce n’est pas trop la grande affluence tant dans les librairies que dans leurs concurrentes du marché noir. Comme il est d’accoutumée, les parents d’élèves attendent les derniers moments…. Pour l’heure, en cette rentrée scolaire 2010-2011, les vendeurs de livres dans les librairies par-terre se préparent à faire de bonnes affaires. Scrutant l’horizon et psalmodiant des prières, les vendeurs attendent impatiemment le déferlement des parents et élèves. Des livres font gagner de l’argent à des individus courageux, qui se débattent comme de beaux diables pour trouver leur pitance quotidienne. N’est-ce pas qu’il n’y a pas de sot métier ?
Krou Patrick
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