Le principe de la rencontre avec Yao Billy Serge alias Billy-Billy était clair et simple: obtenir davantage d'informations sur sa séparation d'avec sa copine Koné Nicole (ancienne Star Tonnerre Inter). Nous nous sommes retrouvés à son domicile à la Riviéra-Palmeraie, le mercredi 29 septembre 2010. À 19h, quand nous arrivions chez lui, Billy était à table, en train de ''se faire'' un placali. Tout seul. Sur le sujet, le rappeur-acerbe se montre réticent. Pour lui, ce n'est pas un débat important aux yeux des Ivoiriens. ''Ce n'est pas ça l'essentiel. Ça ne va rien apporter aux Ivoiriens'', évoque-t-il, un peu embarrassé. A-t-il été déçu? Billy-Billy ne veut rien en rajouter, mais avoue : ''C'est une vielle histoire, c'est fini! Elle est partie depuis, elle a son petit ami. Elle est dans son coin'', révèle-t-il. Entre deux causeries, il profite pour énumérer ses problèmes actuels. Selon lui, il court un sérieux danger: il est menacé de mort. Le rappeur est dans le viseur de certaines personnes. ''Je reçois des menaces chez moi, au téléphone, mon producteur aussi'', dit-il, et nous livre quelques textes des menaces. ''Tu viens de confirmer que tu es dans la rébellion, nous allons te montrer qu'une rébellion, ça se mate'' ''Tu pensais que tu étais caché, mais on sait où tu es. À tout moment, on peut agir''... Qui peuvent être ces individus cagoulés? Billy n'a aucune idée, il ne soupçonne personne pour le moment. Par contre, il avoue qu'il a peur. ''Oui, j'ai peur pour ma vie. Je ne sais pas qui ça peut être. Je prends les Ivoiriens à témoin'', fait-il savoir, puis donne des détails. ''Pour les autres albums, j'ai reçu des messages, mais avec ce single (Article 48), c'est plus grave. Des voitures bizarres, des 4x4 viennent garer devant chez moi. Des spirituels m'avaient prévenu de ce qui pourrait arriver. Je ne mets donc plus de plaque d'immatriculation avec mon nom, sur la voiture''. Billy prend l'affaire très au sérieux. Que pense-t-il du reproche qu'on lui fait, à propos de son supposé soutien à la rébellion? ''Je demande aux Ivoiriens intelligents de ne pas regarder avec leurs yeux, mais avec leur esprit. J'étais à l'anniversaire du Président Gbagbo. Il a exigé que je sois là. Mais moi je ne suis pas du FPI. J'ai participé à des meetings du PDCI. Alors, n'exagérez pas! Il y a des ''djandjous'' politiques, on les connaît. Que les gens arrêtent ça. Moi je ne chante que la pauvreté. Grâce à mes chansons, Wassakara est devenu un lieu touristique. Si Gbagbo vient là, c'est bon'', dit-il, très amer, avant de commenter la descente d'Allassane Ouattara à Wassakara: ''Le monsieur dit qu'il vient chez moi. Il est venu, mais je ne suis pas RDR. Quand on voit Blé Goudé et Wattao ensemble, est-ce qu'on dit que l'un ou l'autre a changé de camp? J'ai expliqué nos problèmes à ADO, mais j'ai été déçu. Tout simplement, parce que j'ai reconnu le politicien. Quand je lui ai parlé de nos problèmes, il m'a dit : ''Quand je serai élu''. Est-ce que pour envoyer une tonne de sable, il faut attendre les élections? Pour faire du bien, on n'a pas besoin d'être élu d'abord''. Nous évoquons pour conclure avec le protégé de Jean-Marc Guirandou son déménagement de Wassakara à la Palmeraie. ''Qui aime dormir dans les déchets ou au salon ? On aspire tous à un mieux-être. Gbagbo était à Mama, où est-il aujourd'hui? Dieu m'a permis d'avoir un petit coin où vivre, je suis là. Sinon, je l'ai dit, je veux être le voisin de Gbagbo. Quand on cherche l'argent, c'est pour améliorer son bien être. C'est pourquoi j'ai chanté ''Bété a réussi''.
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