Considérée comme une maladie de femmes, le cancer du sein touche aussi les hommes.
Le Pr Innocent Adoubi, directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer (Pnlca), explique les causes de la forme masculine de cette pathologie.
A quand remonte la découverte du cancer du sein chez l’homme ?
Les premiers cas chez l’homme ont été détectés depuis la nuit des temps, lorsqu’il y a eu le cancer du sein chez la femme. Les cas chez l’homme représentent 0,1 à 1% de l’ensemble des cancers du sein.
Est-ce pour cela qu’on n’en parle pas beaucoup ?
Oui. C’est un cancer qui est rare et qui se contracte autour de la soixantaine chez l’homme.
En avez-vous déjà rencontré ici ?
Bien sûr. Nous en avons une bonne expérience au service de cancérologie du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville.
Quelle en est la fréquence ?
Selon les statistiques, ce cancer chez l’homme en Côte d’Ivoire représente moins de 1% de l’ensemble des cancers. Nous avons, chaque année, autour de 3 à 5 cas de consultation dans nos services.
Quelles sont les causes du cancer du sein chez l’homme ?
Les causes sont assez obscures. Il n’y a pas de cause bien identifiable. Mais il faut savoir que ce sont des cas qui sont pour la plupart liés aux prédispositions génétiques. Le cancer du sein chez l’homme est aussi lié au vieillissement. Quand on vieillit, on peut avoir n’importe quel type de cancer. C’est autour de 60 ans que ces causes sont le plus souvent perçues. Mais le cancer peut se contracter avant 60 ans. Mais la plupart des cancers du sein chez l’homme se situent après 60 ans.
Est-ce vrai qu’il est aussi causé par des gangrènes au niveau des testicules ?
Non pas du tout. Le cancer de sein n’a aucun rapport avec les gangrènes au niveau des testicules.
Quels sont les signes de la maladie ?
Les signes éventuels de la maladie sont la présence d’une masse au niveau du sein. Mais c’est seulement après les résultats des prélèvements, c’est-à-dire la biopsie qu’on peut affirmer que le sujet est attient ou non. Chez l’homme, on ne peut pas parler de cancer du sein tant qu’il n’y a pas eu une preuve microscopique où on met en évidence des cellules cancéreuses. Il y a d’autres tuméfactions chez l’homme qu’on appelle gynécomasties, qu’il ne faut pas confondre avec le cancer du sein. Elles peuvent être douloureuses, mais à ne pas confondre avec des cancers. Elles sont liées à des troubles hormonaux. Très souvent, elles apparaissent après la prise de certains médicaments. Par exemple chez les sujets atteints de prostate et qui prennent des médicaments.
A quel âge peut-on observer les premiers signes de cancer chez l’homme. La masse qui se forme dans le sein est-elle une alerte ?
Elle peut s’observer comme je l’ai dit autour de la soixantaine. Compte tenu de cela, tout homme qui atteint 45 ans, doit se palper régulièrement la poitrine. Parce qu’il peut apparaître une boule dans le sein qui peut être le signe d’un cancer. Toutefois, l’homme peut contracter le cancer du sein avant 60 ans, mais c’est vraiment exceptionnel.
La palpation du sein chez l’homme se fait-elle de la même manière que chez la femme ?
Oui, tout à fait.
Les sujets obèses seraient-ils les plus exposés à la maladie ? Qu’en est-il ?
Il y a un risque, mais ce n’est pas évident. Surtout au niveau du cancer du sein chez l’homme.
Peut-on prévenir ce cancer chez l’homme ?
La prévention consiste en une détection précoce par une surveillance clinique des seins. C’est-à-dire que l’homme doit surveiller ses seins en se palpant. Et, à la moindre anomalie, faire une consultation précoce chez le médecin. Tout cela peut permettre de poser un diagnostic précoce afin de guérir ce cancer. Qui se guérit à condition qu’il soit dépisté tôt.
Comment se fait le traitement ?
Exactement comme chez la femme : la radiothérapie et la chimiothérapie. Ce sont les mêmes schémas thérapeutiques que chez la femme.
A quel stade arrivent généralement vos patients ?
Le constat en Côte d’Ivoire est que les hommes atteints de cancer du sein, viennent à des stades avancés. La chirurgie se pratique souvent de manière correcte, mais la survie, en moyenne, est de moins de trois ans parce que les cas sont quand même avancés. Nous avons quelques cas rares de guérison. Mais le pronostic n’est globalement pas bon. Lorsque les patients arrivent, la tumeur est assez avancée et a déjà atteint la peau de la poitrine.
Avez-vous recherché les causes de ce diagnostic un peu tardif ?
Il est dû en majeure partie de la mauvaise information des hommes eux-mêmes sur la maladie. Ils n’imaginent pas qu’ils peuvent contracter un cancer du sein. C’est pourquoi nous invitons tous les hommes de plus de 45 ans à faire attention à leur poitrine et à s’examiner comme le font les femmes. Comme je l’ai dit, à la moindre anomalie, douleur ou présence de formation, il faut consulter immédiatement un médecin.
N’importe lequel ou faut-il se rendre dans des centres spécialisés ?
N’importe quel médecin peut faire le point de la situation et référer le malade à des spécialistes qui pourront définir le traitement.
Interview réalisée par Adélaïde Konin
Le Pr Innocent Adoubi, directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer (Pnlca), explique les causes de la forme masculine de cette pathologie.
A quand remonte la découverte du cancer du sein chez l’homme ?
Les premiers cas chez l’homme ont été détectés depuis la nuit des temps, lorsqu’il y a eu le cancer du sein chez la femme. Les cas chez l’homme représentent 0,1 à 1% de l’ensemble des cancers du sein.
Est-ce pour cela qu’on n’en parle pas beaucoup ?
Oui. C’est un cancer qui est rare et qui se contracte autour de la soixantaine chez l’homme.
En avez-vous déjà rencontré ici ?
Bien sûr. Nous en avons une bonne expérience au service de cancérologie du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville.
Quelle en est la fréquence ?
Selon les statistiques, ce cancer chez l’homme en Côte d’Ivoire représente moins de 1% de l’ensemble des cancers. Nous avons, chaque année, autour de 3 à 5 cas de consultation dans nos services.
Quelles sont les causes du cancer du sein chez l’homme ?
Les causes sont assez obscures. Il n’y a pas de cause bien identifiable. Mais il faut savoir que ce sont des cas qui sont pour la plupart liés aux prédispositions génétiques. Le cancer du sein chez l’homme est aussi lié au vieillissement. Quand on vieillit, on peut avoir n’importe quel type de cancer. C’est autour de 60 ans que ces causes sont le plus souvent perçues. Mais le cancer peut se contracter avant 60 ans. Mais la plupart des cancers du sein chez l’homme se situent après 60 ans.
Est-ce vrai qu’il est aussi causé par des gangrènes au niveau des testicules ?
Non pas du tout. Le cancer de sein n’a aucun rapport avec les gangrènes au niveau des testicules.
Quels sont les signes de la maladie ?
Les signes éventuels de la maladie sont la présence d’une masse au niveau du sein. Mais c’est seulement après les résultats des prélèvements, c’est-à-dire la biopsie qu’on peut affirmer que le sujet est attient ou non. Chez l’homme, on ne peut pas parler de cancer du sein tant qu’il n’y a pas eu une preuve microscopique où on met en évidence des cellules cancéreuses. Il y a d’autres tuméfactions chez l’homme qu’on appelle gynécomasties, qu’il ne faut pas confondre avec le cancer du sein. Elles peuvent être douloureuses, mais à ne pas confondre avec des cancers. Elles sont liées à des troubles hormonaux. Très souvent, elles apparaissent après la prise de certains médicaments. Par exemple chez les sujets atteints de prostate et qui prennent des médicaments.
A quel âge peut-on observer les premiers signes de cancer chez l’homme. La masse qui se forme dans le sein est-elle une alerte ?
Elle peut s’observer comme je l’ai dit autour de la soixantaine. Compte tenu de cela, tout homme qui atteint 45 ans, doit se palper régulièrement la poitrine. Parce qu’il peut apparaître une boule dans le sein qui peut être le signe d’un cancer. Toutefois, l’homme peut contracter le cancer du sein avant 60 ans, mais c’est vraiment exceptionnel.
La palpation du sein chez l’homme se fait-elle de la même manière que chez la femme ?
Oui, tout à fait.
Les sujets obèses seraient-ils les plus exposés à la maladie ? Qu’en est-il ?
Il y a un risque, mais ce n’est pas évident. Surtout au niveau du cancer du sein chez l’homme.
Peut-on prévenir ce cancer chez l’homme ?
La prévention consiste en une détection précoce par une surveillance clinique des seins. C’est-à-dire que l’homme doit surveiller ses seins en se palpant. Et, à la moindre anomalie, faire une consultation précoce chez le médecin. Tout cela peut permettre de poser un diagnostic précoce afin de guérir ce cancer. Qui se guérit à condition qu’il soit dépisté tôt.
Comment se fait le traitement ?
Exactement comme chez la femme : la radiothérapie et la chimiothérapie. Ce sont les mêmes schémas thérapeutiques que chez la femme.
A quel stade arrivent généralement vos patients ?
Le constat en Côte d’Ivoire est que les hommes atteints de cancer du sein, viennent à des stades avancés. La chirurgie se pratique souvent de manière correcte, mais la survie, en moyenne, est de moins de trois ans parce que les cas sont quand même avancés. Nous avons quelques cas rares de guérison. Mais le pronostic n’est globalement pas bon. Lorsque les patients arrivent, la tumeur est assez avancée et a déjà atteint la peau de la poitrine.
Avez-vous recherché les causes de ce diagnostic un peu tardif ?
Il est dû en majeure partie de la mauvaise information des hommes eux-mêmes sur la maladie. Ils n’imaginent pas qu’ils peuvent contracter un cancer du sein. C’est pourquoi nous invitons tous les hommes de plus de 45 ans à faire attention à leur poitrine et à s’examiner comme le font les femmes. Comme je l’ai dit, à la moindre anomalie, douleur ou présence de formation, il faut consulter immédiatement un médecin.
N’importe lequel ou faut-il se rendre dans des centres spécialisés ?
N’importe quel médecin peut faire le point de la situation et référer le malade à des spécialistes qui pourront définir le traitement.
Interview réalisée par Adélaïde Konin