Avant son investiture à l'Hôtel Ivoire, le Président-candidat Laurent Gbagbo a vécu une ambiance particulière en sa résidence de Cocody. Retour sur un moment de joie.
Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), le Président de la République, Laurent Gbagbo, a été officiellement investi à l'hôtel Ivoire, le samedi 9 octobre dernier, par les partis politiques dont il porte le flambeau, pour la prochaine présidentielle. Mais que de joie et d'émotion, ce samedi matin, au quartier Ambassade de la commune de Cocody. Il est 8 h moins le quart, lorsque notre équipe de reportage arrive à la résidence du chef de l'Etat. Le secteur est calme. L'ambiance qui a prévalu au domicile du candidat Laurent Gbagbo le vendredi 16 octobre 2009, jour du dépôt de sa candidature nous manque. C'est à croire qu'ici, rien, ni personne ne s'intéresse à cet événement. Pourtant unique et jamais vécu en Côte d'Ivoire : l'investiture d'un candidat à la présidentielle de son pays, supporté par plusieurs partis politiques. Les données ont tout simplement changé. Tous les leaders des différentes formations politiques, les militants du Front populaire ivoiriens (Fpi) et autres sympathisants de Lmp, attendent impatiemment à l'Hôtel Ivoire. Tranquillement, nous nous sommes approchés de la garde présidentielle pour en savoir un peu plus sur ce qu'il en était du candidat de la Côte d'Ivoire. Après avoir décliné notre identité, nous avons fait savoir aux agents de sécurité l'objet pour lequel nous sommes là. "Aucune autorité n'est encore présente aujourd'hui. Nous ne savons pas si le chef lui-même s'est réveillé", nous répond le chef de poste. Qui nous indique un endroit pour attendre une éventuelle arrivée de chefs de partis politiques. Nous attendons plus d'une heure. Personne ne se présente. Pendant ce temps, l'on entend l'ambiance qui a lieu à l'hôtel Ivoire. Une animation alternée de musique et de propos d'animateurs. Nous avons même décidé de faire le tour du quartier, pour voir ce qui se passe aux alentours de la résidence du Président-candidat Laurent Gbagbo. A peine le barrage franchi, du côté de l'avenue Jacques Aka, qu'on a entendu des chants traditionnels en provenance du lieu de l'investiture. Ce sont les voisins du chef de l'Etat : le peuple Atchan (Ebrié). Ceux qui viennent à la résidence du Président de la République, sont issus des générations "Tchagba-Assoukrou" et "Bléssoué-djéhou" du village de Blokauss. Habillés en tenues traditionnelles, ils avancent à pas de course vers la résidence. Avec, à leur tête, la chefferie traditionnelle. "Nous sommes les voisins du chef de l'Etat. Aujourd'hui est un grand jour pour lui. C'est pourquoi, nous sommes venus voir s'il se porte bien. Et nous sommes prêts à l'accompagner là où les ivoiriens l'attendent. Nous l'avons soutenu depuis sa première candidature. Ce n'est pas aujourd'hui que nous allons l'abandonner", nous a indiqué Ahiépo Bleuka, responsable de la délégation de Blockauss.
Il est 10h 30 mn. Des femmes du même village ont suivi les "guerriers". Superbement habillées en pagne, elles dansent au son de la fanfare du village. "On est là pour Gbagbo. Pour la Côte d'Ivoire, Gbagbo nous suffit. Nous sommes donc venus l'accompagner", nous dit Koutouan Annie-Paule. Quelques minutes plus tard, de jeunes gens vêtus de tee-shirts à l'effigie du Président de la République se signalent. Sur leurs tee-shirts l'on lit clairement ceci : "y a pas l'homme" ou encore "y a rien en face". "On va installer Gbagbo" est le refrain de leur chanson. Les nouveaux majeurs arrivent à leur tour. La fièvre s'empare du quartier. Les Forces de l'ordre commises à la sécurisation du périmètre de la résidence du chef de l'Etat sont débordées. Un cargo d'éléments de la Crs 1 vient en renfort. Les gens affluent. Le monde est difficilement contenable. Tout le long de l'avenue Jacques Aka (de la résidence du Président de la République à l'hôtel Ivoire) grouille de monde et prend une allure de fête. Chacun veut voir son candidat. Mais le champion de La majorité présidentielle (Lmp) ne se montre toujours pas. Des véhicules de type 4x4 et de grosses cylindrées se succèdent en aller et retour. L'attente devient longue. Mais les Ivoiriens ne démordent pas. Ils rivalisent d'ardeur. Les chants s'entremêlent. Chacun danse au rythme de ce qu'il entend. Personne ne maîtrise personne. L'ambiance est au beau fixe, lorsque le dispositif du cortège présidentiel se met en place. Au premier coup de sirène des motards annonçant la sortie du chef, certains éclatent en sanglots. Des cris de joie se font entendre. "Gbagbo me suffit !", "Woody ayoka", sont des paroles libérées dans la foule.
Il est 12h 45 mn. Le chef de l'Etat décide de rallier l'Hôtel Ivoire à pied. Mais sa garde lui déconseille cette option. Parce que vu le nombre impressionnant d'hommes, de femmes et de jeunes qui voulaient le toucher, il risque d'y arriver avec un accoutrement indésirable pour la circonstance. Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp) accède à la demande de ses conseillers. Et prend place dans son véhicule de commandement. Une voiture de type 4x4. Gagné lui aussi par l'émotion du jour, le Président-candidat ne s'assoit pas. Du haut de son véhicule, il salue des deux mains les milliers d'Ivoiriens venus l'accompagner. Lentement, le cortège s'ébranle vers le lieu de la cérémonie.
De part et d'autre du véhicule, un monde impressionnant de personnes l'accompagnent en trottinant. Scandant des slogans du genre : "respectez le pouvoir de Gbagbo" ; "Gbagbo dort tranquille, ton peuple veille sur ta victoire" ; "le 31 octobre est le jour de ton jour" ; "y a pas l'homme pour toi Woody" ou encore "le pouvoir de Gbagbo est divin, son peuple l'accompagne pour la victoire finale". Il se dresse et reste debout tout le long du trajet. Levant les deux doigts en " V ", signe de la victoire. C'est en sueur que nous avons rejoint la foule compacte qui attendait à l'hôtel Ivoire depuis le matin. Ici aussi, l'ambiance est féerique et indescriptible. Il fallait tout simplement la vivre. C'était extraordinaire.
Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr
Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), le Président de la République, Laurent Gbagbo, a été officiellement investi à l'hôtel Ivoire, le samedi 9 octobre dernier, par les partis politiques dont il porte le flambeau, pour la prochaine présidentielle. Mais que de joie et d'émotion, ce samedi matin, au quartier Ambassade de la commune de Cocody. Il est 8 h moins le quart, lorsque notre équipe de reportage arrive à la résidence du chef de l'Etat. Le secteur est calme. L'ambiance qui a prévalu au domicile du candidat Laurent Gbagbo le vendredi 16 octobre 2009, jour du dépôt de sa candidature nous manque. C'est à croire qu'ici, rien, ni personne ne s'intéresse à cet événement. Pourtant unique et jamais vécu en Côte d'Ivoire : l'investiture d'un candidat à la présidentielle de son pays, supporté par plusieurs partis politiques. Les données ont tout simplement changé. Tous les leaders des différentes formations politiques, les militants du Front populaire ivoiriens (Fpi) et autres sympathisants de Lmp, attendent impatiemment à l'Hôtel Ivoire. Tranquillement, nous nous sommes approchés de la garde présidentielle pour en savoir un peu plus sur ce qu'il en était du candidat de la Côte d'Ivoire. Après avoir décliné notre identité, nous avons fait savoir aux agents de sécurité l'objet pour lequel nous sommes là. "Aucune autorité n'est encore présente aujourd'hui. Nous ne savons pas si le chef lui-même s'est réveillé", nous répond le chef de poste. Qui nous indique un endroit pour attendre une éventuelle arrivée de chefs de partis politiques. Nous attendons plus d'une heure. Personne ne se présente. Pendant ce temps, l'on entend l'ambiance qui a lieu à l'hôtel Ivoire. Une animation alternée de musique et de propos d'animateurs. Nous avons même décidé de faire le tour du quartier, pour voir ce qui se passe aux alentours de la résidence du Président-candidat Laurent Gbagbo. A peine le barrage franchi, du côté de l'avenue Jacques Aka, qu'on a entendu des chants traditionnels en provenance du lieu de l'investiture. Ce sont les voisins du chef de l'Etat : le peuple Atchan (Ebrié). Ceux qui viennent à la résidence du Président de la République, sont issus des générations "Tchagba-Assoukrou" et "Bléssoué-djéhou" du village de Blokauss. Habillés en tenues traditionnelles, ils avancent à pas de course vers la résidence. Avec, à leur tête, la chefferie traditionnelle. "Nous sommes les voisins du chef de l'Etat. Aujourd'hui est un grand jour pour lui. C'est pourquoi, nous sommes venus voir s'il se porte bien. Et nous sommes prêts à l'accompagner là où les ivoiriens l'attendent. Nous l'avons soutenu depuis sa première candidature. Ce n'est pas aujourd'hui que nous allons l'abandonner", nous a indiqué Ahiépo Bleuka, responsable de la délégation de Blockauss.
Il est 10h 30 mn. Des femmes du même village ont suivi les "guerriers". Superbement habillées en pagne, elles dansent au son de la fanfare du village. "On est là pour Gbagbo. Pour la Côte d'Ivoire, Gbagbo nous suffit. Nous sommes donc venus l'accompagner", nous dit Koutouan Annie-Paule. Quelques minutes plus tard, de jeunes gens vêtus de tee-shirts à l'effigie du Président de la République se signalent. Sur leurs tee-shirts l'on lit clairement ceci : "y a pas l'homme" ou encore "y a rien en face". "On va installer Gbagbo" est le refrain de leur chanson. Les nouveaux majeurs arrivent à leur tour. La fièvre s'empare du quartier. Les Forces de l'ordre commises à la sécurisation du périmètre de la résidence du chef de l'Etat sont débordées. Un cargo d'éléments de la Crs 1 vient en renfort. Les gens affluent. Le monde est difficilement contenable. Tout le long de l'avenue Jacques Aka (de la résidence du Président de la République à l'hôtel Ivoire) grouille de monde et prend une allure de fête. Chacun veut voir son candidat. Mais le champion de La majorité présidentielle (Lmp) ne se montre toujours pas. Des véhicules de type 4x4 et de grosses cylindrées se succèdent en aller et retour. L'attente devient longue. Mais les Ivoiriens ne démordent pas. Ils rivalisent d'ardeur. Les chants s'entremêlent. Chacun danse au rythme de ce qu'il entend. Personne ne maîtrise personne. L'ambiance est au beau fixe, lorsque le dispositif du cortège présidentiel se met en place. Au premier coup de sirène des motards annonçant la sortie du chef, certains éclatent en sanglots. Des cris de joie se font entendre. "Gbagbo me suffit !", "Woody ayoka", sont des paroles libérées dans la foule.
Il est 12h 45 mn. Le chef de l'Etat décide de rallier l'Hôtel Ivoire à pied. Mais sa garde lui déconseille cette option. Parce que vu le nombre impressionnant d'hommes, de femmes et de jeunes qui voulaient le toucher, il risque d'y arriver avec un accoutrement indésirable pour la circonstance. Le candidat de La majorité présidentielle (Lmp) accède à la demande de ses conseillers. Et prend place dans son véhicule de commandement. Une voiture de type 4x4. Gagné lui aussi par l'émotion du jour, le Président-candidat ne s'assoit pas. Du haut de son véhicule, il salue des deux mains les milliers d'Ivoiriens venus l'accompagner. Lentement, le cortège s'ébranle vers le lieu de la cérémonie.
De part et d'autre du véhicule, un monde impressionnant de personnes l'accompagnent en trottinant. Scandant des slogans du genre : "respectez le pouvoir de Gbagbo" ; "Gbagbo dort tranquille, ton peuple veille sur ta victoire" ; "le 31 octobre est le jour de ton jour" ; "y a pas l'homme pour toi Woody" ou encore "le pouvoir de Gbagbo est divin, son peuple l'accompagne pour la victoire finale". Il se dresse et reste debout tout le long du trajet. Levant les deux doigts en " V ", signe de la victoire. C'est en sueur que nous avons rejoint la foule compacte qui attendait à l'hôtel Ivoire depuis le matin. Ici aussi, l'ambiance est féerique et indescriptible. Il fallait tout simplement la vivre. C'était extraordinaire.
Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr