Laurent Gbagbo, le candidat de la majorité présidentielle a été investi le samedi dernier, dans une ambiance carnavalesque devant des milliers d'ivoiriens.
“C'est pas l'homme !” Sapé dans un tee-shirt à l'effigie de Gbagbo, un jeune étudiant ne cesse de lâcher sa joie. En groupe de 20, 30 ou 40, ils dansent et poussent des cris de joie en l'honneur du chef de l'Etat. “Gbagbo Ayoka”, reprennent certains. Sur le boulevard Latrille, ils font des va-et-vient. Ce samedi 9 octobre, cette voix est d'ailleurs bondée d'un monde fou venu de toute la Côte d'Ivoire. En tout cas, personne ne voulait manquer la cérémonie d'investiture du Président Laurent Gbagbo, le candidat de La majorité présidentielle. Et comme le boulevard Latrille, l'esplanade du Palais des congrès qui a abrité la cérémonie est aussi bondée d'un monde fou. Il en est de même pour la salle. Partout, c'est la fête. On est heureux de voir Gbagbo investi. Mais surtout, on est heureux d'être témoin de la cérémonie. “Tant qu'il est question de Gbagbo, on sera toujours là”. Lâche à son tour, Sandrine, une jeune fille qui exerce dans le commerce du vivrier à Abobo. Sur l'esplanade de l'hôtel, même ambiance carnavalesque. On danse drapeau en main pour la candidature de Gbagbo. Et au fur et à mesure, les militants affluent par grappes. Alors que déjà à 9h, la salle du palais des congrès est bondée de monde. Dehors, la multitude de bâches dressées sont déjà occupées. “Je crois qu'on aurait pu faire cette cérémonie au stade Houphouët-Boigny”. Lâche un commissaire de police, commis à la sécurité de la cérémonie, voyant la foule compacte massée à l'entrée. Et Diagou Gomont, le maire de Cocody casqué à l'effigie de Gbagbo, ne peut que constater. Joyeusement. Impuissant en plus. Après lui, arrivent Issa Malick, Albert Bourgui, Kabran Appiah, Bro Grégbé, Guy Labertit, Voh Sahi, Gervais Coulibaly et bien d'autres. Chacun est applaudi. La sono placée dehors distille de la bonne musique. Le public suit en plus à partir des écrans géants, la cérémonie depuis la salle. C'est ainsi que la musique de l'enfant Koré, une valeur sûre ne manque pas de soulever des foules. Avec lui, le groupe Fds et Gadji Céli font monter le mercure. Le doyen Fologo est à son tour, longuement ovationné par le public. La communion est totale. Les groupes de danses commis à l'animation jouent bien leur partition. Au même moment, Blé Goudé Harangue la foule, comme il sait le faire. Même en costume cravate, Gbapê n'oublie pas ses habitudes de grand harangeur. 13h, on attend que le chef de l'Etat. En attendant, Affi et Sylvère Nebout devisent sous le préau, satisfaits de la mobilisation. Quelques instants après, remue-ménage. Le protocole se met en place. Le tapis rouge est déroulé. “C'est que Gbagbo n'est plus loin”. Se contente de dire un jeune patriote. La foule commence à agiter les drapeaux à son effigie. Tout est accompli pour que la messe commence. Et on est impatient de voir le chef de l'Etat. 13h 05, c'est le délire avec les cris de joie. Gbagbo est là. Impressionné par la mobilisation, il descend de son véhicule de commandement pour prendre un bain de foule. Comme il sait bien le faire, il arrive à pied sur l'esplanade du Palais des congrès. Et salue la foule, puis fait même le tour de l'espace. “C'est ça Gbagbo que nous aimons. Il est avec nous. Il comprend nos problèmes”. Explose fou de joie, un photographe à un confrère étranger. Dans la foule, une jeune fille emportée par l'émotion écrase une larme, heureuse de voir Gbagbo.
Dans la salle, tout est prêt pour la messe
Après le bain de foule profondément émouvant, le Président de la République arrive dans la salle du Palais des congrès devant abriter la cérémonie.
Là-bas, même ambiance, pleine d'émotion. Son entrée ne provoque que des cris de joie. Bro Gbégbé avec ses milliers de femmes patriotes “font du bruit” comme on le dit. Gbagbo est visiblement heureux et fier de retrouver son peuple. La communion est totale. Devant, il a un mot une poignée de main pour chacun. L'heure est à la fête. Après les accolades, place à la cérémonie. Aboké et Brigitte Yassi commis à l'animation sont bien à l'aise. Parce qu'il s'agit du candidat de la Côte d'Ivoire. Surtout que l'installation technique qui porte la marque de Demba fonctionne à merveille. La cérémonie est même retransmise en direct sur des écrans géants dans plusieurs villes de l'intérieur. Notamment à Daloa, Man, Bondoukou, Gagnoa et autres. La diaspora ivoirienne en France n'a pas été omise. Grâce à la magie de la technique, elle a été en communion avec le peuple d'Abidjan. Il y a eu aussi le cri de ralliement de la campagne du Président Gbagbo, avec une musique composée par l'artiste Meiway. C'est dire que toute la Côte d'Ivoire se range derrière le candidat de Lmp. En témoigne, les 100 personnes en provenance de tous les domaines de la vie économique de la Côte d'Ivoire qui ont décidé de lui apporter leur soutien. L'intervention de Simplice Zinsou, en est la preuve. Pour l'occasion, il n'a pas été avare en paroles et en éloges envers le Président de la République. “Vous avez rendez-vous avec l'histoire. Et nous sommes avec vous”. A-t-il confié dans une salle totalement émue. Au point que certaines personnes ne se sont pas empêchées de couler des larmes de joie. Il y a aussi la chefferie traditionnelle, représentative de toute la Côte d'Ivoire, venue apporter leur soutien à Gbagbo. Nanan Djoman Agbassi, chef du village de Kouté à Yopougon, a parlé au nom de la Région du Sud. Bléoué Aka pour l'Est, Manga Ouattara pour l'Ouest, Gbizié pour le Centre-Ouest. Lanciné Gon pour le Nord. “La misère s'est installée chez nous. La guerre a été déclarée contre vous. Mais c'est vous qui avez donné l'eau à Korhogo. Vous avez reconstruit l'hôtel Hambol de Katiola. Vous êtes un homme de progrès. Vous aimez votre pays”. Confie Lanciné Gon qui parlait au nom du Denguélé, du Bafing, du Worodougou.
“Aujourd'hui, nous allons vous remettre le flambeau de la lutte…”
Après les gardiens de la tradition, le collectif des victimes des événements de novembre 2004 devant l'Ivoire, monte sur le podium pour apporter son soutien à Gbagbo. Ce groupe conduit par Touré est très clair. “Le collectif des patriotes victimes de Liconne”, explique Touré, “exprime son ardent désir de voir continuer la lutte pour la dignité du peuple ivoirien”. C'est au nom de cette lutte pour la dignité que le jeune Coulibaly a eu son crâne broyé par les balles de l'armée française. Sa mère présente à la cérémonie a présenté la photo du fils désormais héro de la lutte. Car la rue Booker Washington à Cocody, a été rebaptisée pour prendre l'appellation “Rue Coulibaly”. Mais le plus important reste à faire à venir avec Bernard Dadié, le doyen de la littérature ivoirienne et grand combattant de la liberté. C'est lui qui a remis le flambeau de la lutte à Gbagbo. Comme son père Gabriel Dadié l'a fait dans les moments de braise, de lutte contre l'oppression coloniale, en remettant le flambeau de la lutte à Houphouët. Deux générations, deux époques. Mais le même combat pour la liberté des peuples africains. “Aujourd'hui, nous allons vous remettre le flambeau pour la lutte de l'émancipation et de l'intégrité du pays. Bonne route sur la voie de la dignité. Monsieur le Président, nous savons ce que vous comptez faire, ce que vous allez faire. Que Dieu bénisse votre combat de la Résurrection”. Annonce le doyen Bernard Dadié dans une salle totalement émue. De quoi à mettre le chef de l'Etat à l'aise qui avant sa prestation, se permet des pas de danse au rythme de la musique du groupe les Galliets. Il monte par la suite sur le podium pour livrer son message. “Le Fpi a repris la lutte là où le Rda l'a laissé”. Fait remarquer Gbagbo qui évoque les raisons de la cérémonie, mais aussi de sa candidature (voir discours). La rencontre s'est achevée dans l'après-midi sur des notes purement carnavalesques. Avec des lancées de drapeaux. Pour montrer que la Côte d'Ivoire est debout derrière le candidat des ivoiriens.
Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr
“C'est pas l'homme !” Sapé dans un tee-shirt à l'effigie de Gbagbo, un jeune étudiant ne cesse de lâcher sa joie. En groupe de 20, 30 ou 40, ils dansent et poussent des cris de joie en l'honneur du chef de l'Etat. “Gbagbo Ayoka”, reprennent certains. Sur le boulevard Latrille, ils font des va-et-vient. Ce samedi 9 octobre, cette voix est d'ailleurs bondée d'un monde fou venu de toute la Côte d'Ivoire. En tout cas, personne ne voulait manquer la cérémonie d'investiture du Président Laurent Gbagbo, le candidat de La majorité présidentielle. Et comme le boulevard Latrille, l'esplanade du Palais des congrès qui a abrité la cérémonie est aussi bondée d'un monde fou. Il en est de même pour la salle. Partout, c'est la fête. On est heureux de voir Gbagbo investi. Mais surtout, on est heureux d'être témoin de la cérémonie. “Tant qu'il est question de Gbagbo, on sera toujours là”. Lâche à son tour, Sandrine, une jeune fille qui exerce dans le commerce du vivrier à Abobo. Sur l'esplanade de l'hôtel, même ambiance carnavalesque. On danse drapeau en main pour la candidature de Gbagbo. Et au fur et à mesure, les militants affluent par grappes. Alors que déjà à 9h, la salle du palais des congrès est bondée de monde. Dehors, la multitude de bâches dressées sont déjà occupées. “Je crois qu'on aurait pu faire cette cérémonie au stade Houphouët-Boigny”. Lâche un commissaire de police, commis à la sécurité de la cérémonie, voyant la foule compacte massée à l'entrée. Et Diagou Gomont, le maire de Cocody casqué à l'effigie de Gbagbo, ne peut que constater. Joyeusement. Impuissant en plus. Après lui, arrivent Issa Malick, Albert Bourgui, Kabran Appiah, Bro Grégbé, Guy Labertit, Voh Sahi, Gervais Coulibaly et bien d'autres. Chacun est applaudi. La sono placée dehors distille de la bonne musique. Le public suit en plus à partir des écrans géants, la cérémonie depuis la salle. C'est ainsi que la musique de l'enfant Koré, une valeur sûre ne manque pas de soulever des foules. Avec lui, le groupe Fds et Gadji Céli font monter le mercure. Le doyen Fologo est à son tour, longuement ovationné par le public. La communion est totale. Les groupes de danses commis à l'animation jouent bien leur partition. Au même moment, Blé Goudé Harangue la foule, comme il sait le faire. Même en costume cravate, Gbapê n'oublie pas ses habitudes de grand harangeur. 13h, on attend que le chef de l'Etat. En attendant, Affi et Sylvère Nebout devisent sous le préau, satisfaits de la mobilisation. Quelques instants après, remue-ménage. Le protocole se met en place. Le tapis rouge est déroulé. “C'est que Gbagbo n'est plus loin”. Se contente de dire un jeune patriote. La foule commence à agiter les drapeaux à son effigie. Tout est accompli pour que la messe commence. Et on est impatient de voir le chef de l'Etat. 13h 05, c'est le délire avec les cris de joie. Gbagbo est là. Impressionné par la mobilisation, il descend de son véhicule de commandement pour prendre un bain de foule. Comme il sait bien le faire, il arrive à pied sur l'esplanade du Palais des congrès. Et salue la foule, puis fait même le tour de l'espace. “C'est ça Gbagbo que nous aimons. Il est avec nous. Il comprend nos problèmes”. Explose fou de joie, un photographe à un confrère étranger. Dans la foule, une jeune fille emportée par l'émotion écrase une larme, heureuse de voir Gbagbo.
Dans la salle, tout est prêt pour la messe
Après le bain de foule profondément émouvant, le Président de la République arrive dans la salle du Palais des congrès devant abriter la cérémonie.
Là-bas, même ambiance, pleine d'émotion. Son entrée ne provoque que des cris de joie. Bro Gbégbé avec ses milliers de femmes patriotes “font du bruit” comme on le dit. Gbagbo est visiblement heureux et fier de retrouver son peuple. La communion est totale. Devant, il a un mot une poignée de main pour chacun. L'heure est à la fête. Après les accolades, place à la cérémonie. Aboké et Brigitte Yassi commis à l'animation sont bien à l'aise. Parce qu'il s'agit du candidat de la Côte d'Ivoire. Surtout que l'installation technique qui porte la marque de Demba fonctionne à merveille. La cérémonie est même retransmise en direct sur des écrans géants dans plusieurs villes de l'intérieur. Notamment à Daloa, Man, Bondoukou, Gagnoa et autres. La diaspora ivoirienne en France n'a pas été omise. Grâce à la magie de la technique, elle a été en communion avec le peuple d'Abidjan. Il y a eu aussi le cri de ralliement de la campagne du Président Gbagbo, avec une musique composée par l'artiste Meiway. C'est dire que toute la Côte d'Ivoire se range derrière le candidat de Lmp. En témoigne, les 100 personnes en provenance de tous les domaines de la vie économique de la Côte d'Ivoire qui ont décidé de lui apporter leur soutien. L'intervention de Simplice Zinsou, en est la preuve. Pour l'occasion, il n'a pas été avare en paroles et en éloges envers le Président de la République. “Vous avez rendez-vous avec l'histoire. Et nous sommes avec vous”. A-t-il confié dans une salle totalement émue. Au point que certaines personnes ne se sont pas empêchées de couler des larmes de joie. Il y a aussi la chefferie traditionnelle, représentative de toute la Côte d'Ivoire, venue apporter leur soutien à Gbagbo. Nanan Djoman Agbassi, chef du village de Kouté à Yopougon, a parlé au nom de la Région du Sud. Bléoué Aka pour l'Est, Manga Ouattara pour l'Ouest, Gbizié pour le Centre-Ouest. Lanciné Gon pour le Nord. “La misère s'est installée chez nous. La guerre a été déclarée contre vous. Mais c'est vous qui avez donné l'eau à Korhogo. Vous avez reconstruit l'hôtel Hambol de Katiola. Vous êtes un homme de progrès. Vous aimez votre pays”. Confie Lanciné Gon qui parlait au nom du Denguélé, du Bafing, du Worodougou.
“Aujourd'hui, nous allons vous remettre le flambeau de la lutte…”
Après les gardiens de la tradition, le collectif des victimes des événements de novembre 2004 devant l'Ivoire, monte sur le podium pour apporter son soutien à Gbagbo. Ce groupe conduit par Touré est très clair. “Le collectif des patriotes victimes de Liconne”, explique Touré, “exprime son ardent désir de voir continuer la lutte pour la dignité du peuple ivoirien”. C'est au nom de cette lutte pour la dignité que le jeune Coulibaly a eu son crâne broyé par les balles de l'armée française. Sa mère présente à la cérémonie a présenté la photo du fils désormais héro de la lutte. Car la rue Booker Washington à Cocody, a été rebaptisée pour prendre l'appellation “Rue Coulibaly”. Mais le plus important reste à faire à venir avec Bernard Dadié, le doyen de la littérature ivoirienne et grand combattant de la liberté. C'est lui qui a remis le flambeau de la lutte à Gbagbo. Comme son père Gabriel Dadié l'a fait dans les moments de braise, de lutte contre l'oppression coloniale, en remettant le flambeau de la lutte à Houphouët. Deux générations, deux époques. Mais le même combat pour la liberté des peuples africains. “Aujourd'hui, nous allons vous remettre le flambeau pour la lutte de l'émancipation et de l'intégrité du pays. Bonne route sur la voie de la dignité. Monsieur le Président, nous savons ce que vous comptez faire, ce que vous allez faire. Que Dieu bénisse votre combat de la Résurrection”. Annonce le doyen Bernard Dadié dans une salle totalement émue. De quoi à mettre le chef de l'Etat à l'aise qui avant sa prestation, se permet des pas de danse au rythme de la musique du groupe les Galliets. Il monte par la suite sur le podium pour livrer son message. “Le Fpi a repris la lutte là où le Rda l'a laissé”. Fait remarquer Gbagbo qui évoque les raisons de la cérémonie, mais aussi de sa candidature (voir discours). La rencontre s'est achevée dans l'après-midi sur des notes purement carnavalesques. Avec des lancées de drapeaux. Pour montrer que la Côte d'Ivoire est debout derrière le candidat des ivoiriens.
Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr