C'est parti. Le président candidat Laurent Gbagbo s'est lancé dans la campagne. Lors de son investiture le samedi dernier, par la majorité présidentielle le samedi dernier, le woody de Mama a exposé son programme. Il tourne essentiellement autour de l'agriculture, l'industrialisation, l'autosuffisance alimentaire, des infrastructures etc. non sans avoir rappelé les qualités d'homme d'Etat à ses principaux concurrents.
“Aujourd'hui, nous faisons cette cérémonie à l'Hôtel Ivoire c'est un lieu qui a été souillé par le sang des Ivoiriens en 2004. Un lieu où des Ivoiriens, jeunes pour la plupart, hommes, femmes et vieux sont venus et ont montré que jamais la Côte d'Ivoire ne s'écroulera. Mais c'est un lieu où l'armée française, elle-même apeurée par cette marée humaine qui était devant elle pour protéger le domicile du Président de la République. Apeurée, l'armée française a ouvert le feu, il y a eu plus de 60 morts et 2500 blessés. Il y a quelques-uns qui étaient ici tout à l'heure. Je rends hommage à leur héroïsme, leur courage et leur sang qui est versé. Ils me font penser à l'emprisonnement, aux arrestations, à la mort de nos grands pères et pères à Dimbokro, à Bouaflé pour que nous puissions avoir aujourd'hui, l'indépendance. C'est pourquoi, je dis toujours que le Fpi que nous avons créé a repris la lutte là où le Rda l'avait laissé. Et je voudrais rendre hommage à ces jeunes morts ici (Hôtel Ivoire) pour que nous puissions vivre libres. Pour que l'Etat puisse rester debout et engager après les pourparlers de la paix. Gloire à vous, gloire à ceux qui sont morts. Et la rue Brooker Washington s'appelle désormais la rue Coulibaly du nom de ce jeune dont la tête a explosé avec un obus des chars français. Je voudrais dire que l'une des raisons de notre présence en ce lieu, c'est de rendre hommage à ceux qui sont morts pour la lutte parce que tout le monde a résisté, tout le monde a lutté. mais il y en a qui y ont laissé leur vie. C'est à eux que nous devons penser aujourd'hui, c'est à eux que nous devons dédier cette cérémonie. C'est le premier sens de cette cérémonie. le deuxième sens, c'est qu'il y a une dizaine de partis qui soutiennent ma candidature et chacun d'eux au cours de son congrès ou de sa convention, a désigné Laurent Gbagbo comme son candidat. Mais jamais cette annonce n'a été faite collectivement. Aujourd'hui, nous sommes là pour faire cette annonce collectivement. Je voudrais donc saluer le Fpi et son président Affi N'Guessan et le Rpp et son président Laurent Dona Fologo, l'Udcy et son président Mel Eg Théodore, l'Urd et sa présidente Danielle Boni Claverie, l'Aird et son président Kahé Eric, le Mnc et son président Kabran Appiah, l'Ung et son président Stéphane Kipré, le Purci et sa présidente Djibo Martine, l'Usd et son président Atsain N'Cho et le Prc et son président Gbaï Tagro. La 3e raison pour laquelle nous sommes réunis, c'est ce que le président Dadié vient de faire. Le pays a été bâti par nos ancêtres au moment de la pénétration coloniale. Les gens ont résisté partout, nous avons fait récemment venir ses restes et procédé à son inhumation. Amongoua Botodjéra, grand résistant de Bonoua. Il était réfugié au Gabon où il est mort. Après plusieurs années de recherches, ses fils ont retrouvé sa tombe, ils ont amené sa dépouille mortelle. J'ai tenu à être présent parce que c'était un grand moment. Partout il y a eu des résistants. Le peuple Baoulé tout entier de Tiassalé à Bouaké, s'est levé et a résisté à la pénétration de la colonie Massaud qui venait de l'Afrique de l'Est et qui est montée le long du fleuve Bandama. A Gagnoa, nous avons eu Goguagnon. Il y a eu des résistants partout. Ce sont eux qui ont permis à notre pays d'avoir une conscience nationale. Et après la seconde Guerre mondiale, cette conscience nationale a été rassemblée au sein du Rda, qui créera après sa section ivoirienne, le Pdci. Mais ça c'est un autre problème parce qu'il y a eu deux sections. Le parti progressiste qui s'est déclaré, section du Rda et puis après il s'est résigné. Donc, le Rda a confirmé la résistance et Bernard Dadié est un survivant de ceux que la répression a frappés, tués à Bouaflé, Dimbokro, Treichville, Adzopé, Agboville. Ces villes ont été souillées par le sang de nos pères qui luttaient. Aujourd'hui, il était bon qu'un des leurs, Dadié après que son père a transmis le flambeau à Houphouët en 1944 pour le syndicat agricole, il était important que Dadié passe le flambeau aujourd'hui, à cette génération que je représente. Et un jour prochain, je transmettrai ce flambeau à une génération plus jeune pour continuer la lutte. La 4e raison est de dire merci aussi aux individualités, aux syndicats et à tous ceux qui ont décidé de nous soutenir. On a cité tout à l'heure 100, mais ils sont des milliers en Côte d'Ivoire. Et mon frère Simplice Zinsou a fait un discours en leurs noms, cela marque bien ce qu'est une élection présidentielle. D'abord elle n'est pas partisane, c'est la signature d'un contrat entre un individu et le peuple. Le peuple estime que tel a les qualités pour être Président pour le gouverner. Donc je le choisis quel que soit son parti. Nous nous souvenons en France en 1988, où un journaliste estampillé de la droite a écrit un éditorial à propos de François Mitterrand "pour moi, c'est lui", lui avait valu le courroux du Directeur de ce journal qui l'a renvoyé. Mitterrand l'a nommé après Directeur de la grande bibliothèque de Paris. Donc "pour moi c'est lui" c'est ce qu'on fait quand il s'agit d'une élection présidentielle parce que le Président de la République, c'est la charpente autour de laquelle tout est organisé au niveau de l'Etat. Cinquième point, c'est de saluer tous nos amis qui sont venus de partout. Faut-il saluer Fakhoury, l'enfant de Dabou ? Il faut saluer aussi ses amis qui l'ont accompagné. Faut-il saluer Guy Labertit, Jocelyne, Michelle ? Je voulais saluer Ousmane Tenor Dieng, Bema Dansoko, Tall, Mme Kouassi Adjamango
Johnson qui nous vient de Togo. Ali Condé, Maïga Soumaïla Boudein, Afaridé, Mahamadou Cissé, mon frère Ibrahima Boubacar Kéita dit Ibk, Albert Bourgi est là avec son épouse. Elle est la Directrice du Centre culturel africain de paris, c'est le surnom qu'on lui a donné. Je voudrais saluer Brahima Diaby. Après les civilités, il va falloir dire et je voudrais dire en 2 ou 3 mots. Premièrement, cette élection à laquelle nous allons ne ressemble pas aux autres élections. C'est une élection qui vient après que j'ai effectué 10 ans au
pouvoir au lieu de 5. Je voudrais expliquer cela. Certaines personnes disent que Gbagbo devait faire 5 ans et il a fait 10 ans. Je leur ai dit de réfléchir eux-mêmes pourquoi j'ai fait 10 ans. la Constitution, en effet, dit que le mandat du Président de la République est de 5 ans. Donc élu en 2000, on devait organiser une autre élection en 2005, pour que je sois reconduit ou que quelqu'un d'autre soit élu. or, ça fait 10 ans que je suis là parce que certaines personnes à l'intérieur et à l'extérieur ont voulu écourter mon mandat à 2 ans. Mais Dieu ne dort pas et l'a multiplié par 5 ans et j'ai fait 10 ans. A partir d'aujourd'hui, allez expliquer qu'il faut respecter la Constitution, la loi. Mais quand tu veux arriver au pouvoir par la violence, tu n'y arrive pas. Celui qui veut arriver au pouvoir par la force n'y arrive pas. Je suis là encore ! Il faut que les Ivoiriens comprennent que le pouvoir ne s'acquiert pas dans la brutalité, mais par les élections. Celui qui n'a pas compris ça encore, n'a rien compris. Et donc c'est la première leçon de ce conflit inutile, inintelligent qui nous est arrivé. La 2e leçon à tirer c'est qu'aujourd'hui, c'est bien Gbagbo qui a négocié avec ses adversaires. Vraiment, il a été ouvert. Mais, il y a un mais. Comment se fait-il que dans d'autres pays que nous voyons, il n'y a pas de négociations pour aboutir à la paix, parce que tant que l'Etat n'est pas debout, celui qui le représente n'est pas engagé et ne peut pas entamer des négociations avec d'autres. C'est parce que nous avons réussi à maintenir l'Etat debout. la présidence de la République, l'Assemblée nationale, le Conseil économique et social, la justice ont fonctionné. C'est parce que nous avons maintenu l'Etat debout que nous avons tendu la main et dit venez négocier avec nous. C'est ça la vérité. On ne négocie pas quand on est à terre. On négocie quand on est au moins assis ou debout. Mais regardez l'Afrique, il y a des pays où on n'arrive même pas à discuter parce qu'il n'y a plus d'Etat. La première des choses, mes frères avant le développement, avant la paix, c'est l'Etat. S'il n'y a pas d'Etat, il n'y a pas de développement à construire ni de pays à construire. Je demande à tous les ivoiriens, à partir de cette expérience malheureuse que nous avons vécue de faire en sorte que l'Etat de Côte d'ivoire soit toujours debout. Les fonctionnaires ont été régulièrement payés, l'armée a été régulièrement payée, faisons en sorte que l'Etat soit toujours debout. Sans Etat, il n'y a pas de paix, de négociations. Maintenant que nous nous sommes assurés que l'Etat était debout et nous avons vu le contour de cette crise, même si nous n’en comprenons pas toujours le sens, nous allons dire, cherchons à discuter avec tous ceux qui sont dans ce conflit. Nous avons discuté et signé l'Accord politique de Ouagadougou. Mais cet Accord n'est pas un Accord entre Gbagbo et Guillaume Soro. C'est aussi un Accord entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. C'est aussi un Accord entre la Côte d'ivoire et la Cedeao pour amener la paix. C'est également un Accord entre la Côte d'Ivoire et les autres Etats du monde pour aller vers la paix. Et si on n'avait pas saisi tous les contours, on n'allait pas arriver à la signature de cet Accord de paix-là. Il fallait faire en sorte que nos frontières soient respectées, et aujourd'hui, elles le sont. Il fallait en sorte que les impôts puissent être payés. Ils le sont aujourd'hui. L'Etat est debout, chers frères. la première bonne nouvelle que je vous amène, c'est que l'Etat est debout. Nous attendons que cette élection se passe, cher frère Zinsou pour que la Côte d'Ivoire s'asseye vraiment dans l'Afrique de l'Ouest comme elle l'était toujours. Il faut qu'elle le soit toujours absolument. J'ai dit donc que cette élection du 31 octobre est singulière parce qu'elle met fin à dix ans de crise, mais elle est singulière aussi parce qu'elle oppose deux types de candidats. On dit oui, vous êtes 14 candidats, ce n'est pas important, le nombre 14. Il y a deux types de candidats : il y a d'un côté un candidat pour la Côte d'Ivoire et de l'autre côté des candidats qui regardent toujours dehors. Nous voulons travailler pour la Côte d'Ivoire et c'est cette clé qui motive depuis toujours notre entrée en politique et notre démarche politique. Pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique, pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique ! Pour la Côte d'Ivoire pour l'Afrique ! Telle est notre démarche. On peut tout nous reprocher. Mais on ne peut nous reprocher de tourner le dos à la Côte d'ivoire, jamais on ne me reprochera d’avoir tourné dos à l'Afrique. Mais regardez un peu parmi les candidats, pourquoi candidat en Côte d'Ivoire, je dois acheter des maisons à paris. C'est pour faire quoi ? C'est pour faire quoi ? Est-ce que j'ai fini de construire la Côte d'Ivoire ? Moi, je n'ai jamais vu un président français aller acheter des maisons en Italie, aux Etats-Unis, au Canada, à Moscou. Je n'ai jamais vu ça. Or ici, dès que, dès que. vous savez comment les Baoulé disent ça, ils disent : "Kpékoun Kpèkoun". Et il y a même des candidats qui disent qu'ils le sont parce qu'ils ont des relations. Les relations, c'est quoi ? Les relations, c'est quoi ? (rires). Quand tu es Président, tu as toutes les relations. Quand tu es président, tu dis à ta secrétaire, appelle-moi Moscou, on appelle Moscou. Appelle-moi Washington et puis on appelle Washington. Sinon moi seul Gbagbo en tant que fils de Koudou, je vais avoir ces relations-là c'est pour faire quoi ? (applaudissements nourris). Donc, je voudrais dire aux Ivoiriens de ne pas écouter ceux qui veulent les rouler. Ceux qui veulent faire croire qu'ils peuvent demander à leurs amis d'amener de l'argent pour développer un pays. Ça, ce n'est pas vrai. C'est la politique économique qu'on met en place qui développe le pays. C'est ça. Si vous mettez en place une bonne politique économique, vous n'avez pas besoin d'avoir des amis, les gens vont courir eux-mêmes pour venir. Mais si vous mettez en place une politique économique où vous demandez des pourboires, les gens vont réfléchir deux fois avant de venir. Donc je le dis net pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique. Avez-vous déjà vu quelqu'un qui a des milliards et qui est votre ami et vous aime tellement au point de partager son milliard avec vous équitablement ? Vous avez vu ça où ? Quelqu'un ne donne pas son argent à un autre. On ne donne pas l'argent comme ça. Mettons en place une bonne politique économique pour créer des richesses en Côte d'ivoire. Les gens ont parlé, chacun a parlé, certains mêmes se sont moqués de moi ! J'ai dit aux paysans que moi, je ne suis pas votre concurrent, je ne suis pas planteur, je ne suis pas homme d'affaires, je ne suis pas dans les affaires. Donc, je ne suis pas le concurrent des hommes d'affaires. Si je suis au pouvoir que le prix du cacao au niveau mondial augmente, le prix bord champ de notre cacao va augmenter. Quand je suis arrivé au pouvoir, le cacao était acheté à 400 F cfa, le kg bord champ. Aujourd'hui, il est acheté à 1100 Fcfa. Qui dit mieux ? Qui dit mieux ? Bon ! Il faut aller sur des faits précis. Donc tournez le dos au mensonge. Je suis arrivé au pouvoir et je trouve des papiers. Il y a la loi de 1983 qui met la capitale à Yamoussoukro, j'étais contre cela. J'étais en exil en France, mais j'y étais opposé en 1983. Houphouët-Boigny était Président de la République et a introduit une loi par le biais du maire d'Abidjan, Emmanuel Dioulo un projet de loi et une proposition de loi pour que la capitale aille dans son village. J'ai dit : si on fait ça, tous les présidents vont être tentés de mettre la capitale dans leur village. Vous avez vu non ? (applaudissements). Mais maintenant Houphouët est mort et moi je ne suis pas de Yamoussoukro, donc je suis à l'aise pour construire Yamoussoukro. Il faut ajouter un additif à cette loi pour empêcher qu'on promène nos capitales de villages de chefs d'Etat en villages de chefs d'Etat. Il faut faire ça, il faut mettre des balises. pour qu'on n'amène pas la capitale à Mama ou ailleurs. Maintenant on peut bâtir Yamoussoukro. Nous sommes en train de faire quelque chose de très important, c'est l'autoroute qui arrive à Yamoussoukro, qui y est déjà arrivée. on a commencé à bitumer. J'ai demandé au frère Fakhoury de faire une déviation pour que les gros camions qui vont au Mali, au Niger, au Burkina Faso ne passent pas à l'intérieur de notre Capitale. Et il va le faire, c'est programmé. Alors j'ai confié les travaux à Pierre Fakhoury et il y a des gens qui passent par derrière et disent oui les "tapé dos"-là, c'est-à-dire traître. Vous savez ce qu'on appelle "tapé dos" ici ? c'est quelqu'un avec qui tu manges, tu discutes et dès que tu sors, il te donne un coup dans le dos. Il y en a qui passent derrière pour dire vous les architectes ivoiriens, Gbagbo ne vous aime pas hein, il donne tout à Fakhoury. Premier élément, je voudrais signaler qu'il est né à Dabou. Fakhoury qui est présent ici, c'est sa peau qui est blanche, sinon il est né à Dabou. Si vous regardez l'équipe de France, il y a beaucoup de gens qui ont la peau noire mais qui sont Français et jouent dans cette équipe. Donc ça ce n'est pas un problème. Puis Fakhoury, c'est lui qui a construit la Basilique. mais où ils étaient quand il construisait la Basilique ? Ils étaient dans l'appareil d'Etat, personne n'a critiqué Fakhoury. Moi, je viens et je prends Fakhoury et on dit : "vous voyez Gbagbo voilà". C'est ce qu'on appelle la politique politicienne. Je le prends aussi parce que je n'ai pas d'argent. Je lui ai dit de prendre son propre argent pour faire les travaux et chaque fois qu'on a l'argent on te rembourse. C'est ce qu'on fait ; quand tu es intelligent, c'est ce que tu fais pour construire ta maison. L'Assemblée nationale est prévue dès fin 2011. lui, il dit 2012, mais je vais le bousculer pour que dès la fin 2011, les députés puissent y entrer. la présidence de la République qui est pour moi, une Basilique laïque, tellement le monument est avant-gardiste. le Sénat sera construit parce que nous allons le créer quand vous allez me remettre au pouvoir. Les travaux d'infrastructures, nous les faisons à Yamoussoukro. Cette ville est devenue le laboratoire qu'elle était avant. Et nous faisons tout le travail que nous devons faire. Nous aurons une capitale moderne où les gens viendront de partout pour régler leurs problèmes. Et la présidence de la République, elle- même est un symbole. C'est un pont entre deux rives, c'est- à- dire entre le nord et le sud. Et pour aller de l'est à l'ouest on passe sur ce pont. On se promène tranquillement. C'est ce que nous somme en train de bâtir à Yamoussoukro. Allez-y pour visiter ces chantiers parce que si vous ne voyez pas ce sont les autres qui vont vous intoxiquer. Je construis Yamoussoukro et ça va bien. Chers amis, les chantiers ne s'arrêtent pas là. Vous savez que nous sommes en concurrence avec les autres ports d'Afrique. Il y en a qui parlent de leurs prouesses économiques alors qu'on est tous en Côte d'ivoire ici. mais on se connaît ! Quand je suis arrivé au pouvoir le port d'Abidjan manipulait seulement 14 millions de marchandises par an. J'ai dit à Gossio, viens ici. Toi-là, tu ne seras pas ministre pour le moment, tu vas être directeur du Port. mais avant la fin de mon premier mandat il faut que tu amènes les marchandises à 20 millions de tonnes. Aujourd'hui nous sommes à 25 millions de tonnes sur le port d'Abidjan. Qui dit mieux ? Qui dit mieux ? Mais nous sommes en concurrence, le port est devenu trop important. Il faut agrandir en créant d'autres quais. Nous avons déjà choisi : l'île Boulay pour abriter les autres quais à venir. Quand je suis arrivé, le projet était de les faire sur les berges de Locodjro, mais sa profondeur est seulement de 4m alors que l'Ile Boulay a une profondeur de 11m. On va approfondir encore plus. Aujourd'hui on a fini de dégager tous ceux qui habitaient l'Ile Boulay illégalement et qui y avaient des prétentions illégitimes. Donc, nous attendons que l'entrepreneur aille commencer les travaux. Ainsi dans la décennie à venir nous allons multiplier les capacités du port d'Abidjan par deux au moins. Avec un pont pour que l'île Boulay ne soit plus une île. Un pont venant du continent et un pont allant sur la berge maritime et passant au-dessus du canal de Vridi et allant vers le Ghana et le Nigeria. C'est cela aussi les travaux du grand Abidjan. Mais c'est aussi la continuation de la route qui part de Cocody à Bingerville jusqu'ici Grand-Bassam en traversant la lagune à Eloka. Comme ça ceux qui vont à Grand-Bassam ou à Aboisso au lieu d'aller faire le tour d'Abidjan, s'ils sont à Cocody, à Abobo, à Yopougon, ils vont aller directement en passant par là pour rentrer chez eux. Je ne suis pas candidat pour m'asseoir sur le fauteuil présidentiel. Je le suis pour travailler. Il y en a qui croient que le fauteuil présidentiel est vide parce que je suis en train de travailler. Ils croient que le fauteuil présidentiel n'a pas de propriétaire. Or, le fauteuil à un propriétaire. Le propriétaire, c'est le peuple de Côte d'Ivoire. Et il n'est jamais vide même si celui qui l'occupe se lève momentanément pour aller surveiller les marchés et les chantiers. Mais il y a quelqu'un. Si c'est ce qui vous donne envie, retournez où vous étiez. Donc le grand Abidjan c'est aussi le 3e pont. On le fera, on le retarde un peu parce que les gens ont voulu le faire en mettant un péage. J'estime que ce n'est pas une bonne idée. Si on met un péage entre Marcory Et Cocody, moi je connais les ivoiriens, ils ne prendront pas ce pont, ils vont venir encore renouveler l'embouteillage sur les 1er et 2e ponts. Donc, j'ai dit aux membres du gouvernement de me faire un autre montage financier pour faire le 3e pont sans péage afin de rembourser également autrement. C'est ce qu'on attend. Cependant, je suis pour le péage sur l'autoroute, sur l'autoroute de Grand-Bassam, sur la route d'Adzopé. Il n'y a pas de problème à ce niveau. Nous avons du travail et nous travaillons. Sur l'agriculture. Ah l'agriculture ! le cacao. Je vous ai dit que le cacao a commencé à être cultivé en Colombie. De la Colombie, il est arrivé au Brésil, en passant par la gold coast où on a pris pour l'envoyer en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, nous sommes le premier fournisseur du marché mondial avec 40% des besoins. Le Ghana a 20% et donc nous deux, nous faisons 60%. C'est pourquoi, le président Atta Mills et moi, nous nous concertons souvent pour voir ce que nous allons faire du marché. Mais le cacao au plan strictement agricole, je pense que d'ici les années à venir, il faut multiplier nos capacités par deux. En produisant 2 millions de tonnes au moins. Nous pouvons le faire en remplaçant les plantes vieillissantes. Il y a des plantes qui ont mon âge. Quand tu vas à Gagnoa, à l'entrée de cette ville, j'étais petit quand on plantait les cacaoyers, ces plantes sont encore là aujourd'hui, elles vont donner quoi. Et puis il nous faut revenir sur la première boucle du cacao et ressusciter le cacao à Abengourou, Bongouanou, Dimbokro. Cette terre est bonne pour le cacao puisque c'était la première boucle. Pourquoi demander au gens de là de s'exiler alors qu'ils ont de la bonne terre. On va continuer à travailler pour arriver à la transformation. Il nous faut broyer tout notre cacao ici. Il faut que dans deux ans, tout notre cacao soit transformé en Côte d'Ivoire avant d'être exporté. Comme ça nous avons deux lignes d'emploi. La première qui est agricole et la deuxième qui est industrielle. Dieu merci tous les chocolatiers que j'ai rencontrés, avec qui je discute de ce problème sont d'accord avec moi. Mais on attend tous que ces élections me confirment pour qu'on réalise tout ça. Est-ce que ce n'est pas vrai ? Ce n'est pas vrai ? Alors ! Donc on attend ça. Mais il n'y a pas que le cacao comme agriculture. Je dis partout que la mauvaise affaire de l'agriculture coloniale, c'est de nous avoir fait croire que la terre qui ne produit pas de café, de cacao, du palmier à huile, de l'hévéa, est une mauvaise terre. Eh bien, c'est faux. Et comme me le disent mes amis israéliens, partout où l'herbe pousse, la nourriture peut pousser. Mais la Côte d'Ivoire c'est une honte que nous n'ayons pas une autosuffisance alimentaire. Nous avons la terre et les hommes sans pouvoir être autosuffisants, pourquoi ? Parce que notre politique alimentaire est mal orientée. Je veux réduire la dépendance de la Côte d'Ivoire en riz vis-à-vis de l'extérieur. Pour cela, j'ai envoyé une équipe au Brésil afin de parler avec les autorités brésiliennes de l'agriculture. Ils nous ont montré toutes leurs machines pour travailler. Parce que les jeunes qui sont là, ils veulent aller travailler, mais ils ne veulent plus prendre la machette pour aller au champ et ils ont raison. Car on rentre dans la modernité. Donc après les élections, nous allons monter ici même des usines pour faire le montage des machines déjà fabriquées au Brésil et qui viendront en pièces détachées en vue de les mettre à la disposition des coopératives. C'est ce que nous allons faire. il nous faut produire du riz, manioc, de l'igname, du mil, du sorgho, tout ce que nous mangeons doit être produit ici. La banane, bien entendu pour les mangeurs de foutou. donc voilà, l’agriculture vivrière-industrialisation. Et pour le commerce, il faut que les ivoiriennes et ivoiriens se lancent dans ce domaine parce qu'il y a de la place pour le commerce. Toute l'igname qui est produite à Boudoukou, à Korhogo, Boundiali, à Odiénné, quelquefois, elle pourrit là-bas alors qu'on a besoin de l'igname ici. A ce propos, j'ai dit aux femmes quand j'ai été reçu par elles, que nous allons créer une banque pour l'emploi. Je ne dis pas que je vais vous distribuer des milliards hein. Mais je vais créer une banque pour l'emploi où vous allez emprunter. Ce sera au service des jeunes, des femmes pour leur permettre d'entreprendre et sortir de la pauvreté. Cette banque qui sera créée, aura ses succursales dans chaque département. Chers amis, voilà ce que nous allons faire. Mais je vous le dis et sur les propositions, je vais m'arrêter là. Je vous le dis, cette élection est importante. Il faut que les ivoiriens comprennent que le sort de leur pays est entre leurs mains, celui qui croit que le développement de son pays dépend de l'extérieur, il se trompe. Le Fmi, la Banque mondiale, n'ont jamais développé un pays qu'on nous a montré. Le Fmi et la Banque mondiale peuvent nous aider à franchir les mauvaises étapes. comme en ce moment, ils sont en train de nous aider à sortir du surendettement extraordinaire. j'ai trouvé 6000 milliards de Fcfa comme dette extérieure ici. On ne peut pas travailler avec ça. Donc le Fmi peut nous aider seulement à ce niveau. En disant, nous, on diminue votre dette. La banque mondiale également. C'est la politique économique que nous mettrons en place qui pourra développer notre pays. C'est vous qui développerez le pays, c'est nous qui développerons le pays. Je compte sur vous. Cette élection verra la ligne de ceux qui pensent que la Côte d'Ivoire peut s'en sortir et la ligne de ceux qui veulent qu'on mette le pays sous tutelle. J'ai écouté des ivoiriens dire pendant la crise, oui il faut que la Côte d'Ivoire soit sous tutelle de l'Onu. Honte à ceux qui ont dit cela. Il y en a qui disent qu'il faut que des étrangers viennent organiser nos élections. Honte à ceux qui ont dit cela. Les ivoiriens sont des hommes capables de se gouverner, d'organiser leurs élections. Les ivoiriens n'accepteront jamais qu'une seule de leurs institutions soit sous tutelle de l'Onu. C'est pourquoi, je demande vos suffrages pour relever la Côte d'Ivoire. Je demande vos suffrages pour relever la Côte d'Ivoire. Oui nous sommes tombés, mais notre tête n'a pas touché le sol. Et notre tête ne touchera pas le sol. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire ! Que Dieu bénisse l'Afrique ! Et bonne élection.
Propos retranscrits par Fabrice Tété
“Aujourd'hui, nous faisons cette cérémonie à l'Hôtel Ivoire c'est un lieu qui a été souillé par le sang des Ivoiriens en 2004. Un lieu où des Ivoiriens, jeunes pour la plupart, hommes, femmes et vieux sont venus et ont montré que jamais la Côte d'Ivoire ne s'écroulera. Mais c'est un lieu où l'armée française, elle-même apeurée par cette marée humaine qui était devant elle pour protéger le domicile du Président de la République. Apeurée, l'armée française a ouvert le feu, il y a eu plus de 60 morts et 2500 blessés. Il y a quelques-uns qui étaient ici tout à l'heure. Je rends hommage à leur héroïsme, leur courage et leur sang qui est versé. Ils me font penser à l'emprisonnement, aux arrestations, à la mort de nos grands pères et pères à Dimbokro, à Bouaflé pour que nous puissions avoir aujourd'hui, l'indépendance. C'est pourquoi, je dis toujours que le Fpi que nous avons créé a repris la lutte là où le Rda l'avait laissé. Et je voudrais rendre hommage à ces jeunes morts ici (Hôtel Ivoire) pour que nous puissions vivre libres. Pour que l'Etat puisse rester debout et engager après les pourparlers de la paix. Gloire à vous, gloire à ceux qui sont morts. Et la rue Brooker Washington s'appelle désormais la rue Coulibaly du nom de ce jeune dont la tête a explosé avec un obus des chars français. Je voudrais dire que l'une des raisons de notre présence en ce lieu, c'est de rendre hommage à ceux qui sont morts pour la lutte parce que tout le monde a résisté, tout le monde a lutté. mais il y en a qui y ont laissé leur vie. C'est à eux que nous devons penser aujourd'hui, c'est à eux que nous devons dédier cette cérémonie. C'est le premier sens de cette cérémonie. le deuxième sens, c'est qu'il y a une dizaine de partis qui soutiennent ma candidature et chacun d'eux au cours de son congrès ou de sa convention, a désigné Laurent Gbagbo comme son candidat. Mais jamais cette annonce n'a été faite collectivement. Aujourd'hui, nous sommes là pour faire cette annonce collectivement. Je voudrais donc saluer le Fpi et son président Affi N'Guessan et le Rpp et son président Laurent Dona Fologo, l'Udcy et son président Mel Eg Théodore, l'Urd et sa présidente Danielle Boni Claverie, l'Aird et son président Kahé Eric, le Mnc et son président Kabran Appiah, l'Ung et son président Stéphane Kipré, le Purci et sa présidente Djibo Martine, l'Usd et son président Atsain N'Cho et le Prc et son président Gbaï Tagro. La 3e raison pour laquelle nous sommes réunis, c'est ce que le président Dadié vient de faire. Le pays a été bâti par nos ancêtres au moment de la pénétration coloniale. Les gens ont résisté partout, nous avons fait récemment venir ses restes et procédé à son inhumation. Amongoua Botodjéra, grand résistant de Bonoua. Il était réfugié au Gabon où il est mort. Après plusieurs années de recherches, ses fils ont retrouvé sa tombe, ils ont amené sa dépouille mortelle. J'ai tenu à être présent parce que c'était un grand moment. Partout il y a eu des résistants. Le peuple Baoulé tout entier de Tiassalé à Bouaké, s'est levé et a résisté à la pénétration de la colonie Massaud qui venait de l'Afrique de l'Est et qui est montée le long du fleuve Bandama. A Gagnoa, nous avons eu Goguagnon. Il y a eu des résistants partout. Ce sont eux qui ont permis à notre pays d'avoir une conscience nationale. Et après la seconde Guerre mondiale, cette conscience nationale a été rassemblée au sein du Rda, qui créera après sa section ivoirienne, le Pdci. Mais ça c'est un autre problème parce qu'il y a eu deux sections. Le parti progressiste qui s'est déclaré, section du Rda et puis après il s'est résigné. Donc, le Rda a confirmé la résistance et Bernard Dadié est un survivant de ceux que la répression a frappés, tués à Bouaflé, Dimbokro, Treichville, Adzopé, Agboville. Ces villes ont été souillées par le sang de nos pères qui luttaient. Aujourd'hui, il était bon qu'un des leurs, Dadié après que son père a transmis le flambeau à Houphouët en 1944 pour le syndicat agricole, il était important que Dadié passe le flambeau aujourd'hui, à cette génération que je représente. Et un jour prochain, je transmettrai ce flambeau à une génération plus jeune pour continuer la lutte. La 4e raison est de dire merci aussi aux individualités, aux syndicats et à tous ceux qui ont décidé de nous soutenir. On a cité tout à l'heure 100, mais ils sont des milliers en Côte d'Ivoire. Et mon frère Simplice Zinsou a fait un discours en leurs noms, cela marque bien ce qu'est une élection présidentielle. D'abord elle n'est pas partisane, c'est la signature d'un contrat entre un individu et le peuple. Le peuple estime que tel a les qualités pour être Président pour le gouverner. Donc je le choisis quel que soit son parti. Nous nous souvenons en France en 1988, où un journaliste estampillé de la droite a écrit un éditorial à propos de François Mitterrand "pour moi, c'est lui", lui avait valu le courroux du Directeur de ce journal qui l'a renvoyé. Mitterrand l'a nommé après Directeur de la grande bibliothèque de Paris. Donc "pour moi c'est lui" c'est ce qu'on fait quand il s'agit d'une élection présidentielle parce que le Président de la République, c'est la charpente autour de laquelle tout est organisé au niveau de l'Etat. Cinquième point, c'est de saluer tous nos amis qui sont venus de partout. Faut-il saluer Fakhoury, l'enfant de Dabou ? Il faut saluer aussi ses amis qui l'ont accompagné. Faut-il saluer Guy Labertit, Jocelyne, Michelle ? Je voulais saluer Ousmane Tenor Dieng, Bema Dansoko, Tall, Mme Kouassi Adjamango
Johnson qui nous vient de Togo. Ali Condé, Maïga Soumaïla Boudein, Afaridé, Mahamadou Cissé, mon frère Ibrahima Boubacar Kéita dit Ibk, Albert Bourgi est là avec son épouse. Elle est la Directrice du Centre culturel africain de paris, c'est le surnom qu'on lui a donné. Je voudrais saluer Brahima Diaby. Après les civilités, il va falloir dire et je voudrais dire en 2 ou 3 mots. Premièrement, cette élection à laquelle nous allons ne ressemble pas aux autres élections. C'est une élection qui vient après que j'ai effectué 10 ans au
pouvoir au lieu de 5. Je voudrais expliquer cela. Certaines personnes disent que Gbagbo devait faire 5 ans et il a fait 10 ans. Je leur ai dit de réfléchir eux-mêmes pourquoi j'ai fait 10 ans. la Constitution, en effet, dit que le mandat du Président de la République est de 5 ans. Donc élu en 2000, on devait organiser une autre élection en 2005, pour que je sois reconduit ou que quelqu'un d'autre soit élu. or, ça fait 10 ans que je suis là parce que certaines personnes à l'intérieur et à l'extérieur ont voulu écourter mon mandat à 2 ans. Mais Dieu ne dort pas et l'a multiplié par 5 ans et j'ai fait 10 ans. A partir d'aujourd'hui, allez expliquer qu'il faut respecter la Constitution, la loi. Mais quand tu veux arriver au pouvoir par la violence, tu n'y arrive pas. Celui qui veut arriver au pouvoir par la force n'y arrive pas. Je suis là encore ! Il faut que les Ivoiriens comprennent que le pouvoir ne s'acquiert pas dans la brutalité, mais par les élections. Celui qui n'a pas compris ça encore, n'a rien compris. Et donc c'est la première leçon de ce conflit inutile, inintelligent qui nous est arrivé. La 2e leçon à tirer c'est qu'aujourd'hui, c'est bien Gbagbo qui a négocié avec ses adversaires. Vraiment, il a été ouvert. Mais, il y a un mais. Comment se fait-il que dans d'autres pays que nous voyons, il n'y a pas de négociations pour aboutir à la paix, parce que tant que l'Etat n'est pas debout, celui qui le représente n'est pas engagé et ne peut pas entamer des négociations avec d'autres. C'est parce que nous avons réussi à maintenir l'Etat debout. la présidence de la République, l'Assemblée nationale, le Conseil économique et social, la justice ont fonctionné. C'est parce que nous avons maintenu l'Etat debout que nous avons tendu la main et dit venez négocier avec nous. C'est ça la vérité. On ne négocie pas quand on est à terre. On négocie quand on est au moins assis ou debout. Mais regardez l'Afrique, il y a des pays où on n'arrive même pas à discuter parce qu'il n'y a plus d'Etat. La première des choses, mes frères avant le développement, avant la paix, c'est l'Etat. S'il n'y a pas d'Etat, il n'y a pas de développement à construire ni de pays à construire. Je demande à tous les ivoiriens, à partir de cette expérience malheureuse que nous avons vécue de faire en sorte que l'Etat de Côte d'ivoire soit toujours debout. Les fonctionnaires ont été régulièrement payés, l'armée a été régulièrement payée, faisons en sorte que l'Etat soit toujours debout. Sans Etat, il n'y a pas de paix, de négociations. Maintenant que nous nous sommes assurés que l'Etat était debout et nous avons vu le contour de cette crise, même si nous n’en comprenons pas toujours le sens, nous allons dire, cherchons à discuter avec tous ceux qui sont dans ce conflit. Nous avons discuté et signé l'Accord politique de Ouagadougou. Mais cet Accord n'est pas un Accord entre Gbagbo et Guillaume Soro. C'est aussi un Accord entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. C'est aussi un Accord entre la Côte d'ivoire et la Cedeao pour amener la paix. C'est également un Accord entre la Côte d'Ivoire et les autres Etats du monde pour aller vers la paix. Et si on n'avait pas saisi tous les contours, on n'allait pas arriver à la signature de cet Accord de paix-là. Il fallait faire en sorte que nos frontières soient respectées, et aujourd'hui, elles le sont. Il fallait en sorte que les impôts puissent être payés. Ils le sont aujourd'hui. L'Etat est debout, chers frères. la première bonne nouvelle que je vous amène, c'est que l'Etat est debout. Nous attendons que cette élection se passe, cher frère Zinsou pour que la Côte d'Ivoire s'asseye vraiment dans l'Afrique de l'Ouest comme elle l'était toujours. Il faut qu'elle le soit toujours absolument. J'ai dit donc que cette élection du 31 octobre est singulière parce qu'elle met fin à dix ans de crise, mais elle est singulière aussi parce qu'elle oppose deux types de candidats. On dit oui, vous êtes 14 candidats, ce n'est pas important, le nombre 14. Il y a deux types de candidats : il y a d'un côté un candidat pour la Côte d'Ivoire et de l'autre côté des candidats qui regardent toujours dehors. Nous voulons travailler pour la Côte d'Ivoire et c'est cette clé qui motive depuis toujours notre entrée en politique et notre démarche politique. Pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique, pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique ! Pour la Côte d'Ivoire pour l'Afrique ! Telle est notre démarche. On peut tout nous reprocher. Mais on ne peut nous reprocher de tourner le dos à la Côte d'ivoire, jamais on ne me reprochera d’avoir tourné dos à l'Afrique. Mais regardez un peu parmi les candidats, pourquoi candidat en Côte d'Ivoire, je dois acheter des maisons à paris. C'est pour faire quoi ? C'est pour faire quoi ? Est-ce que j'ai fini de construire la Côte d'Ivoire ? Moi, je n'ai jamais vu un président français aller acheter des maisons en Italie, aux Etats-Unis, au Canada, à Moscou. Je n'ai jamais vu ça. Or ici, dès que, dès que. vous savez comment les Baoulé disent ça, ils disent : "Kpékoun Kpèkoun". Et il y a même des candidats qui disent qu'ils le sont parce qu'ils ont des relations. Les relations, c'est quoi ? Les relations, c'est quoi ? (rires). Quand tu es Président, tu as toutes les relations. Quand tu es président, tu dis à ta secrétaire, appelle-moi Moscou, on appelle Moscou. Appelle-moi Washington et puis on appelle Washington. Sinon moi seul Gbagbo en tant que fils de Koudou, je vais avoir ces relations-là c'est pour faire quoi ? (applaudissements nourris). Donc, je voudrais dire aux Ivoiriens de ne pas écouter ceux qui veulent les rouler. Ceux qui veulent faire croire qu'ils peuvent demander à leurs amis d'amener de l'argent pour développer un pays. Ça, ce n'est pas vrai. C'est la politique économique qu'on met en place qui développe le pays. C'est ça. Si vous mettez en place une bonne politique économique, vous n'avez pas besoin d'avoir des amis, les gens vont courir eux-mêmes pour venir. Mais si vous mettez en place une politique économique où vous demandez des pourboires, les gens vont réfléchir deux fois avant de venir. Donc je le dis net pour la Côte d'Ivoire, pour l'Afrique. Avez-vous déjà vu quelqu'un qui a des milliards et qui est votre ami et vous aime tellement au point de partager son milliard avec vous équitablement ? Vous avez vu ça où ? Quelqu'un ne donne pas son argent à un autre. On ne donne pas l'argent comme ça. Mettons en place une bonne politique économique pour créer des richesses en Côte d'ivoire. Les gens ont parlé, chacun a parlé, certains mêmes se sont moqués de moi ! J'ai dit aux paysans que moi, je ne suis pas votre concurrent, je ne suis pas planteur, je ne suis pas homme d'affaires, je ne suis pas dans les affaires. Donc, je ne suis pas le concurrent des hommes d'affaires. Si je suis au pouvoir que le prix du cacao au niveau mondial augmente, le prix bord champ de notre cacao va augmenter. Quand je suis arrivé au pouvoir, le cacao était acheté à 400 F cfa, le kg bord champ. Aujourd'hui, il est acheté à 1100 Fcfa. Qui dit mieux ? Qui dit mieux ? Bon ! Il faut aller sur des faits précis. Donc tournez le dos au mensonge. Je suis arrivé au pouvoir et je trouve des papiers. Il y a la loi de 1983 qui met la capitale à Yamoussoukro, j'étais contre cela. J'étais en exil en France, mais j'y étais opposé en 1983. Houphouët-Boigny était Président de la République et a introduit une loi par le biais du maire d'Abidjan, Emmanuel Dioulo un projet de loi et une proposition de loi pour que la capitale aille dans son village. J'ai dit : si on fait ça, tous les présidents vont être tentés de mettre la capitale dans leur village. Vous avez vu non ? (applaudissements). Mais maintenant Houphouët est mort et moi je ne suis pas de Yamoussoukro, donc je suis à l'aise pour construire Yamoussoukro. Il faut ajouter un additif à cette loi pour empêcher qu'on promène nos capitales de villages de chefs d'Etat en villages de chefs d'Etat. Il faut faire ça, il faut mettre des balises. pour qu'on n'amène pas la capitale à Mama ou ailleurs. Maintenant on peut bâtir Yamoussoukro. Nous sommes en train de faire quelque chose de très important, c'est l'autoroute qui arrive à Yamoussoukro, qui y est déjà arrivée. on a commencé à bitumer. J'ai demandé au frère Fakhoury de faire une déviation pour que les gros camions qui vont au Mali, au Niger, au Burkina Faso ne passent pas à l'intérieur de notre Capitale. Et il va le faire, c'est programmé. Alors j'ai confié les travaux à Pierre Fakhoury et il y a des gens qui passent par derrière et disent oui les "tapé dos"-là, c'est-à-dire traître. Vous savez ce qu'on appelle "tapé dos" ici ? c'est quelqu'un avec qui tu manges, tu discutes et dès que tu sors, il te donne un coup dans le dos. Il y en a qui passent derrière pour dire vous les architectes ivoiriens, Gbagbo ne vous aime pas hein, il donne tout à Fakhoury. Premier élément, je voudrais signaler qu'il est né à Dabou. Fakhoury qui est présent ici, c'est sa peau qui est blanche, sinon il est né à Dabou. Si vous regardez l'équipe de France, il y a beaucoup de gens qui ont la peau noire mais qui sont Français et jouent dans cette équipe. Donc ça ce n'est pas un problème. Puis Fakhoury, c'est lui qui a construit la Basilique. mais où ils étaient quand il construisait la Basilique ? Ils étaient dans l'appareil d'Etat, personne n'a critiqué Fakhoury. Moi, je viens et je prends Fakhoury et on dit : "vous voyez Gbagbo voilà". C'est ce qu'on appelle la politique politicienne. Je le prends aussi parce que je n'ai pas d'argent. Je lui ai dit de prendre son propre argent pour faire les travaux et chaque fois qu'on a l'argent on te rembourse. C'est ce qu'on fait ; quand tu es intelligent, c'est ce que tu fais pour construire ta maison. L'Assemblée nationale est prévue dès fin 2011. lui, il dit 2012, mais je vais le bousculer pour que dès la fin 2011, les députés puissent y entrer. la présidence de la République qui est pour moi, une Basilique laïque, tellement le monument est avant-gardiste. le Sénat sera construit parce que nous allons le créer quand vous allez me remettre au pouvoir. Les travaux d'infrastructures, nous les faisons à Yamoussoukro. Cette ville est devenue le laboratoire qu'elle était avant. Et nous faisons tout le travail que nous devons faire. Nous aurons une capitale moderne où les gens viendront de partout pour régler leurs problèmes. Et la présidence de la République, elle- même est un symbole. C'est un pont entre deux rives, c'est- à- dire entre le nord et le sud. Et pour aller de l'est à l'ouest on passe sur ce pont. On se promène tranquillement. C'est ce que nous somme en train de bâtir à Yamoussoukro. Allez-y pour visiter ces chantiers parce que si vous ne voyez pas ce sont les autres qui vont vous intoxiquer. Je construis Yamoussoukro et ça va bien. Chers amis, les chantiers ne s'arrêtent pas là. Vous savez que nous sommes en concurrence avec les autres ports d'Afrique. Il y en a qui parlent de leurs prouesses économiques alors qu'on est tous en Côte d'ivoire ici. mais on se connaît ! Quand je suis arrivé au pouvoir le port d'Abidjan manipulait seulement 14 millions de marchandises par an. J'ai dit à Gossio, viens ici. Toi-là, tu ne seras pas ministre pour le moment, tu vas être directeur du Port. mais avant la fin de mon premier mandat il faut que tu amènes les marchandises à 20 millions de tonnes. Aujourd'hui nous sommes à 25 millions de tonnes sur le port d'Abidjan. Qui dit mieux ? Qui dit mieux ? Mais nous sommes en concurrence, le port est devenu trop important. Il faut agrandir en créant d'autres quais. Nous avons déjà choisi : l'île Boulay pour abriter les autres quais à venir. Quand je suis arrivé, le projet était de les faire sur les berges de Locodjro, mais sa profondeur est seulement de 4m alors que l'Ile Boulay a une profondeur de 11m. On va approfondir encore plus. Aujourd'hui on a fini de dégager tous ceux qui habitaient l'Ile Boulay illégalement et qui y avaient des prétentions illégitimes. Donc, nous attendons que l'entrepreneur aille commencer les travaux. Ainsi dans la décennie à venir nous allons multiplier les capacités du port d'Abidjan par deux au moins. Avec un pont pour que l'île Boulay ne soit plus une île. Un pont venant du continent et un pont allant sur la berge maritime et passant au-dessus du canal de Vridi et allant vers le Ghana et le Nigeria. C'est cela aussi les travaux du grand Abidjan. Mais c'est aussi la continuation de la route qui part de Cocody à Bingerville jusqu'ici Grand-Bassam en traversant la lagune à Eloka. Comme ça ceux qui vont à Grand-Bassam ou à Aboisso au lieu d'aller faire le tour d'Abidjan, s'ils sont à Cocody, à Abobo, à Yopougon, ils vont aller directement en passant par là pour rentrer chez eux. Je ne suis pas candidat pour m'asseoir sur le fauteuil présidentiel. Je le suis pour travailler. Il y en a qui croient que le fauteuil présidentiel est vide parce que je suis en train de travailler. Ils croient que le fauteuil présidentiel n'a pas de propriétaire. Or, le fauteuil à un propriétaire. Le propriétaire, c'est le peuple de Côte d'Ivoire. Et il n'est jamais vide même si celui qui l'occupe se lève momentanément pour aller surveiller les marchés et les chantiers. Mais il y a quelqu'un. Si c'est ce qui vous donne envie, retournez où vous étiez. Donc le grand Abidjan c'est aussi le 3e pont. On le fera, on le retarde un peu parce que les gens ont voulu le faire en mettant un péage. J'estime que ce n'est pas une bonne idée. Si on met un péage entre Marcory Et Cocody, moi je connais les ivoiriens, ils ne prendront pas ce pont, ils vont venir encore renouveler l'embouteillage sur les 1er et 2e ponts. Donc, j'ai dit aux membres du gouvernement de me faire un autre montage financier pour faire le 3e pont sans péage afin de rembourser également autrement. C'est ce qu'on attend. Cependant, je suis pour le péage sur l'autoroute, sur l'autoroute de Grand-Bassam, sur la route d'Adzopé. Il n'y a pas de problème à ce niveau. Nous avons du travail et nous travaillons. Sur l'agriculture. Ah l'agriculture ! le cacao. Je vous ai dit que le cacao a commencé à être cultivé en Colombie. De la Colombie, il est arrivé au Brésil, en passant par la gold coast où on a pris pour l'envoyer en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, nous sommes le premier fournisseur du marché mondial avec 40% des besoins. Le Ghana a 20% et donc nous deux, nous faisons 60%. C'est pourquoi, le président Atta Mills et moi, nous nous concertons souvent pour voir ce que nous allons faire du marché. Mais le cacao au plan strictement agricole, je pense que d'ici les années à venir, il faut multiplier nos capacités par deux. En produisant 2 millions de tonnes au moins. Nous pouvons le faire en remplaçant les plantes vieillissantes. Il y a des plantes qui ont mon âge. Quand tu vas à Gagnoa, à l'entrée de cette ville, j'étais petit quand on plantait les cacaoyers, ces plantes sont encore là aujourd'hui, elles vont donner quoi. Et puis il nous faut revenir sur la première boucle du cacao et ressusciter le cacao à Abengourou, Bongouanou, Dimbokro. Cette terre est bonne pour le cacao puisque c'était la première boucle. Pourquoi demander au gens de là de s'exiler alors qu'ils ont de la bonne terre. On va continuer à travailler pour arriver à la transformation. Il nous faut broyer tout notre cacao ici. Il faut que dans deux ans, tout notre cacao soit transformé en Côte d'Ivoire avant d'être exporté. Comme ça nous avons deux lignes d'emploi. La première qui est agricole et la deuxième qui est industrielle. Dieu merci tous les chocolatiers que j'ai rencontrés, avec qui je discute de ce problème sont d'accord avec moi. Mais on attend tous que ces élections me confirment pour qu'on réalise tout ça. Est-ce que ce n'est pas vrai ? Ce n'est pas vrai ? Alors ! Donc on attend ça. Mais il n'y a pas que le cacao comme agriculture. Je dis partout que la mauvaise affaire de l'agriculture coloniale, c'est de nous avoir fait croire que la terre qui ne produit pas de café, de cacao, du palmier à huile, de l'hévéa, est une mauvaise terre. Eh bien, c'est faux. Et comme me le disent mes amis israéliens, partout où l'herbe pousse, la nourriture peut pousser. Mais la Côte d'Ivoire c'est une honte que nous n'ayons pas une autosuffisance alimentaire. Nous avons la terre et les hommes sans pouvoir être autosuffisants, pourquoi ? Parce que notre politique alimentaire est mal orientée. Je veux réduire la dépendance de la Côte d'Ivoire en riz vis-à-vis de l'extérieur. Pour cela, j'ai envoyé une équipe au Brésil afin de parler avec les autorités brésiliennes de l'agriculture. Ils nous ont montré toutes leurs machines pour travailler. Parce que les jeunes qui sont là, ils veulent aller travailler, mais ils ne veulent plus prendre la machette pour aller au champ et ils ont raison. Car on rentre dans la modernité. Donc après les élections, nous allons monter ici même des usines pour faire le montage des machines déjà fabriquées au Brésil et qui viendront en pièces détachées en vue de les mettre à la disposition des coopératives. C'est ce que nous allons faire. il nous faut produire du riz, manioc, de l'igname, du mil, du sorgho, tout ce que nous mangeons doit être produit ici. La banane, bien entendu pour les mangeurs de foutou. donc voilà, l’agriculture vivrière-industrialisation. Et pour le commerce, il faut que les ivoiriennes et ivoiriens se lancent dans ce domaine parce qu'il y a de la place pour le commerce. Toute l'igname qui est produite à Boudoukou, à Korhogo, Boundiali, à Odiénné, quelquefois, elle pourrit là-bas alors qu'on a besoin de l'igname ici. A ce propos, j'ai dit aux femmes quand j'ai été reçu par elles, que nous allons créer une banque pour l'emploi. Je ne dis pas que je vais vous distribuer des milliards hein. Mais je vais créer une banque pour l'emploi où vous allez emprunter. Ce sera au service des jeunes, des femmes pour leur permettre d'entreprendre et sortir de la pauvreté. Cette banque qui sera créée, aura ses succursales dans chaque département. Chers amis, voilà ce que nous allons faire. Mais je vous le dis et sur les propositions, je vais m'arrêter là. Je vous le dis, cette élection est importante. Il faut que les ivoiriens comprennent que le sort de leur pays est entre leurs mains, celui qui croit que le développement de son pays dépend de l'extérieur, il se trompe. Le Fmi, la Banque mondiale, n'ont jamais développé un pays qu'on nous a montré. Le Fmi et la Banque mondiale peuvent nous aider à franchir les mauvaises étapes. comme en ce moment, ils sont en train de nous aider à sortir du surendettement extraordinaire. j'ai trouvé 6000 milliards de Fcfa comme dette extérieure ici. On ne peut pas travailler avec ça. Donc le Fmi peut nous aider seulement à ce niveau. En disant, nous, on diminue votre dette. La banque mondiale également. C'est la politique économique que nous mettrons en place qui pourra développer notre pays. C'est vous qui développerez le pays, c'est nous qui développerons le pays. Je compte sur vous. Cette élection verra la ligne de ceux qui pensent que la Côte d'Ivoire peut s'en sortir et la ligne de ceux qui veulent qu'on mette le pays sous tutelle. J'ai écouté des ivoiriens dire pendant la crise, oui il faut que la Côte d'Ivoire soit sous tutelle de l'Onu. Honte à ceux qui ont dit cela. Il y en a qui disent qu'il faut que des étrangers viennent organiser nos élections. Honte à ceux qui ont dit cela. Les ivoiriens sont des hommes capables de se gouverner, d'organiser leurs élections. Les ivoiriens n'accepteront jamais qu'une seule de leurs institutions soit sous tutelle de l'Onu. C'est pourquoi, je demande vos suffrages pour relever la Côte d'Ivoire. Je demande vos suffrages pour relever la Côte d'Ivoire. Oui nous sommes tombés, mais notre tête n'a pas touché le sol. Et notre tête ne touchera pas le sol. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire ! Que Dieu bénisse l'Afrique ! Et bonne élection.
Propos retranscrits par Fabrice Tété