Le chef de l'Etat sortant, Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession, peut se targuer d'avoir réussi à mettre dans son escarcelle certains opérateurs économiques qui n'hésitent plus à jouer ses agents de lobbying au sommet de l'Etat français. Du moins, c'est l'information qui nous est parvenue ce week-end.
Selon des confidences, il y a trois jours, il s'est tenu dans un des bureaux du Quai d'Orsay, siège du ministère des Affaires étrangères de la France, une réunion très discrète. A cette réunion, toujours selon les informations en notre possession, a assisté un responsable du groupe Bolloré qui y était dans le cadre d'un lobbying en faveur du maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir. Bolloré (qui soit dit en passant, a eu le marché ivoirien du terminal à conteneur dans des conditions qui avaient offusqué en son temps bien d'opérateurs économiques) aurait donc dit, entre autres, que la stabilité et la paix sociale en Côte d'Ivoire ne seraient garanties que si Laurent Gbagbo est réélu à la prochaine élection présidentielle. Il aurait donc demandé aux responsables politiques et diplomatiques français de tout mettre en œuvre pour permettre une réélection de Laurent Gbagbo. Si cette assertion s'avère, l'on est en droit de se demander à quoi la notion de paix sociale renvoie pour Bolloré et qu'est-ce qu'il entendrait par " mettre tout en œuvre pour la réélection de Gbagbo " ? Quand on sait ce qui s'est passé en novembre 2004 et comment des milliers de familles françaises en Côte d'Ivoire ont été spoliées et molestées, la notion de paix sociale n'est pas fortuite, surtout que les Français sont depuis 2002 la cible privilégiée des manifestations des partisans de Laurent Gbagbo. Qu'est-ce qui arriverait à la communauté française en Côte d'Ivoire si rien n'est fait pour maintenir Gbagbo au pouvoir ?
Dans tous les cas, cette vision de Bolloré est une grosse erreur. Une méprise sur la réalité du terrain qui est tout autre. La très grande majorité des Ivoiriens est fatiguée de la réfondation de Laurent Gbagbo qui a fait fondre tous les repères du pays. Les Ivoiriens ne veulent pas continuer à vivre dans un pays d'impunité, dans un pays de violence. On espère tout simplement que la France des Droits de l'Homme et de la démocratie, ne va pas tomber dans le piège de ceux qui ne voient que leurs intérêts au grand dam du droit du peuple ivoirien. La France devra éviter de cautionner le mal. Le peuple de Côte d'Ivoire s'exprimera dans les urnes et nul ne saurait aller contre la volonté de ce peuple. Bolloré et tous ceux qui le veulent peuvent soutenir Gbagbo, en finançant sa campagne, en lui confectionnant des sondages et des affiches comme cela se fait déjà, mais qu'ils se gardent de dire ce qui n'est pas et qu'ils se gardent surtout de provoquer des erreurs qui seront fatales au peuple ivoirien et au pays.
Nous y reviendrons et nous verrons pourquoi Gbagbo est si confiant, malgré la réalité du terrain qui lui est défavorable.
Eddy PEHE
Selon des confidences, il y a trois jours, il s'est tenu dans un des bureaux du Quai d'Orsay, siège du ministère des Affaires étrangères de la France, une réunion très discrète. A cette réunion, toujours selon les informations en notre possession, a assisté un responsable du groupe Bolloré qui y était dans le cadre d'un lobbying en faveur du maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir. Bolloré (qui soit dit en passant, a eu le marché ivoirien du terminal à conteneur dans des conditions qui avaient offusqué en son temps bien d'opérateurs économiques) aurait donc dit, entre autres, que la stabilité et la paix sociale en Côte d'Ivoire ne seraient garanties que si Laurent Gbagbo est réélu à la prochaine élection présidentielle. Il aurait donc demandé aux responsables politiques et diplomatiques français de tout mettre en œuvre pour permettre une réélection de Laurent Gbagbo. Si cette assertion s'avère, l'on est en droit de se demander à quoi la notion de paix sociale renvoie pour Bolloré et qu'est-ce qu'il entendrait par " mettre tout en œuvre pour la réélection de Gbagbo " ? Quand on sait ce qui s'est passé en novembre 2004 et comment des milliers de familles françaises en Côte d'Ivoire ont été spoliées et molestées, la notion de paix sociale n'est pas fortuite, surtout que les Français sont depuis 2002 la cible privilégiée des manifestations des partisans de Laurent Gbagbo. Qu'est-ce qui arriverait à la communauté française en Côte d'Ivoire si rien n'est fait pour maintenir Gbagbo au pouvoir ?
Dans tous les cas, cette vision de Bolloré est une grosse erreur. Une méprise sur la réalité du terrain qui est tout autre. La très grande majorité des Ivoiriens est fatiguée de la réfondation de Laurent Gbagbo qui a fait fondre tous les repères du pays. Les Ivoiriens ne veulent pas continuer à vivre dans un pays d'impunité, dans un pays de violence. On espère tout simplement que la France des Droits de l'Homme et de la démocratie, ne va pas tomber dans le piège de ceux qui ne voient que leurs intérêts au grand dam du droit du peuple ivoirien. La France devra éviter de cautionner le mal. Le peuple de Côte d'Ivoire s'exprimera dans les urnes et nul ne saurait aller contre la volonté de ce peuple. Bolloré et tous ceux qui le veulent peuvent soutenir Gbagbo, en finançant sa campagne, en lui confectionnant des sondages et des affiches comme cela se fait déjà, mais qu'ils se gardent de dire ce qui n'est pas et qu'ils se gardent surtout de provoquer des erreurs qui seront fatales au peuple ivoirien et au pays.
Nous y reviendrons et nous verrons pourquoi Gbagbo est si confiant, malgré la réalité du terrain qui lui est défavorable.
Eddy PEHE