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Politique Publié le lundi 18 octobre 2010 | Le Patriote

Il y a 12 ans - Une vie était signée Djéni Kobina

© Le Patriote Par DR
Rassemblement des républicains - Dr Alassane Dramane Ouattara
Photo d`archives. Le leader du RDR se recueille sur le carré des martyrs assassinés lors des manifestations de l`opposition du 24 mars 2004
Mardi 19 octobre 1998-Mardi 19 octobre 2010. Cela fait exactement douze ans que Georges Djéni Kobina, le premier secrétaire général du Rassemblement Des Républicains a été arraché à l’affection de sa famille et de sa formation politique. Mardi 19 octobre 1998 ! C’est ce jour que, stupéfaits et interdits, les républicains et la Côte d’Ivoire entière apprenaient la disparition du premier responsable du parti centriste. Comme un seul homme, certains sont allés à la rue Lepic de Cocody, d’autres au domicile du politicien de rupture, à la Riviera Golf. La terrifiante et douloureuse nouvelle, qui avait causé une onde de choc chez les Ivoiriens, était hélas vraie. L’époux de Jacqueline Kobina, le père de Patricia, Jean Claude, Franck, Isabelle et Joëlle, avait tiré sa révérence, avait « signé définitivement son existence », entamée en1937 à Gagnoa. A présent, douze ans après le départ du « Fama », son souvenir reste vivace dans la mémoire de ses partisans et de ses concitoyens. Pour le Rassemblement des Républicains dont son nom est intimement lié et pour la Côte d’Ivoire, Georges Djéni Kobina reste un homme de droiture, un abonné à la bonne morale et surtout un homme de conviction, de refus de la compromission. Avec de telles qualités, en voie de disparition sous nos soleils, il a payé au prix fort, son attachement à la démocratie et à la vérité. Il a connu des moments difficiles aussi bien sous le règne du parti unique que sous celui du Multipartisme. En 1972, l’enseignant de conviction et premier secrétaire général du SYNESCI est interné à Séguéla, avec Laurent Gbagbo, Albert Hoba, pour « menées subversives » contre le régime de Félix Houphouët Boigny. Djéni fait le service militaire et devient officier de réserve de l’armée. Fidèle à ses convictions, l’homme des grandes ruptures politiques et idéologiques, amoureux des belles lettres, ne se laisse point attendrir par ces écueils. Là où certains pleutres auraient choisi la voie du reniement, Djéni s’est résolu à être en harmonie avec l’idéal de justice et de liberté, quêtes des grands hommes. A l’époque militant du PDCI RDA et premier adjoint au maire de la commune de Cocody, Djéni n’hésite pas, avec les vagissements du pluralisme politique, à demander au vieux d’épouser et de humer l’air du temps. Il crée alors le mouvement de la Rénovation, qui avait pour nobles tâches, de faire des propositions concrètes au PDCI, face aux dangers de l’inertie et de l’immobilisme. Si la proposition acquiert l’assentiment d’Houphouët, elle sera perçue par les caciques du vieux parti, notamment Fologo et Bombet, comme une tentative de déstabilisation. A l’actuel président du Conseil Economique et Social qui disait qu’ « il prêche dans le désert », Djéni rétorquera que « les faucons triomphent rarement des colombes ». Homme de paix et actant de la cohésion sociale, Djéni trouble plus d’un ponte du PDCI, en demandant au Président Houphouët de faire libérer Laurent Gbagbo et les prisonniers de la marche du 18 février 92. Il est taxé d’être de connivence avec l’adversaire, là où Djéni était soucieux de la paix sociale. A la mort d’Houphouët Boigny, la machine de l’étouffement est mise en branle contre Djéni et ses compagnons.

Les déboires d’un homme de conviction
Pour ses prises de position pour la démocratie et la justice sociale, il est suspendu de ses fonctions de secrétaire national aux relations avec les partis d’opposition. Au congrès du PDCI en avril 94, le divorce est scellé entre Djéni et sa formation politique. Il part, avec ses amis de la rénovation, créer, le 27 septembre 94, le Rassemblement Des Républicains, dont l’inspirateur n’était autre que le Président Alassane Ouattara. L’ancien secrétaire général du RDR ne cachait nullement son admiration pour le Premier ministre de Félix Houphouët Boigny : « Ouattara a montré à ses compatriotes que la gabegie n’était pas une fatalité pour notre pays ».
Pour avoir quitté le PDCI et surtout avoir refusé les voies de compromissions, surtout les propositions d’un ministère d’Etat et une enveloppe de 500 millions, pour piquer une dague dans le dos d’Alassane Ouattara, en mission au FMI, Djéni va subir la croix et la bannière. Aux élections législatives de 1996, il est candidat dans la commune d’Adjamé. Contre toute attente et pour éviter une défaite cuisante, les pontes du vieux parti, notamment le ministre de l’Intérieur, Emile Constant Bombet, brandissent l’étendard de l’exclusion : Djéni Kobina, ancien proviseur, premier secrétaire général du Synesci, ancien directeur de cabinet de plusieurs ministères, candidat du PDCI aux législatives de 1990 à Cocody, officier de réserve, n’est plus ivoirien. On lui trouve une nationalité ghanéenne. Malgré ces atteintes à son intégrité morale et à sa dignité, Djéni Kobina ne fléchit pas. Mieux, il rit des manigances opérées à son encontre. Il rejette les voies de compromissions et continue d’être aux devants des luttes pour les libertés, toutes les libertés. Il ne trahit pas Ouattara et ne tourne pas casaque dans son noble combat. C’est dans l’attente du retour définitif de Ouattara dont il disait que « les valises étaient prêtes » que le Fama a été rappelé à Dieu. A ses obsèques, toute la Côte d’Ivoire, sans exclusion ni exclusive, a rendu de vibrants hommages au père des « grenadiers voltigeurs », à l’homme de l’aggiornamento, qui venait de quitter la scène. Douze ans après le douloureux événement, le constat est clair. Une personnalité est partie, mais ses idées et son combat, rythmés par la droiture et la fidélité, continuent de nous aiguiser l’esprit sur la nécessité de l’éthique en politique. A juste titre, le lundi 12 octobre 2009, lors du dépôt de sa candidature à la présidentielle du 31 octobre prochain, Alassane Ouattara lui a rendu un vibrant hommage, en saluant l’aboutissement de son combat. Bien plus, le brouillard a fait place à la grande visibilité et les signes d’une victoire de Ouattara se précisent à l’horizon, pour parachever la quête du démocrate trop tôt disparu.

Bakary Nimaga
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