Faits marquants : Ouf !

Le bon peuple de Côte d’Ivoire peut souffler un « ouf ! » de soulagement. Enfin, la télévision ivoirienne est libre. Le feuilleton de 20h dont l’acteur unique et principal était l’opposant historique a pris fin. A présent, grâce à la magie de la période de campagne électorale pour la présidentielle à venir, le peuple peut respirer et voir d’autres visages au JT de 20h. Fini les longues éditions sur l’unique, sa famille et son clan. Maintenant, le metteur en scène de ces séquences mortelles, ne pourra plus nous aligner les péripéties de la vie de la cour. Or donc, la télévision ivoirienne pouvait montrer autre chose que les activités du « 100% président et 100% candidat » ! En tout cas depuis vendredi dernier, notre carré ressemble à une République. L’accès aux médias d’Etat n’est plus seulement équitable mais il est devenu égal. Et depuis que celui qui se targue de nous avoir apporté le multipartisme, donc l’expression plurielle, n’est plus le seul à parler à la télévision, le ciel n’est pas encore tombé sur la tête du bon peuple de Côte d’Ivoire. C’est à présent que cette dernière mesure la nature profonde du despotisme du régime mis en place par le chef de la refondation. Ses fonctions de chef de l’Etat ne l’autorisaient guère à monopoliser le petit écran, propriété du peuple comme l’est le fauteuil dans lequel il s’est assis. Et pourtant, il le faisait. Il est des faits qui parlent plus que les grands discours. En faisant de la télévision nationale une propriété privée, le professeur en tout, démontre aux yeux de tous qu’il n’est point démocrate et qu’il n’a aucune gêne à abuser d’un bien collectif. Alors quand il dit au peuple que c’est pour lui qu’il se présente (encore), c’est à voir. On sait qu’avant, comme ses camarades, il n’avait rien et que maintenant, selon ses propres dires, il en a un peu, au point de ne plus en chercher pour lui-même, mais, à bien y regarder, on découvre que le refondateur en chef est candidat à sa propre succession pour continuer de jouir de ce qui appartient au bon peuple de Côte d’Ivoire. Et ce dernier n’est pas dupe. S’il veut voir ses affaires être bien gérées et dans son intérêt, il ne doit plus laisser confier son destin à celui à cause de qui, il ne regardait plus sa propre télévision. Pour une télévision définitivement libérée, arrachons le pouvoir à la refondation et à son chef ! Par les urnes, le 31 octobre prochain
Raoul Mapiéchon