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Politique Publié le mardi 19 octobre 2010 | Le Patriote

Gbagbo aurait pu éviter la guerre

« La guerre m’a empêché de travailler» ! C’est l’une des phrases fétiches du candidat Laurent Gbagbo en ce moment. Pour justifier ses dix années de gestion chaotique du pays, le chef de l’Etat brandit la guerre, du moins la crise qui secoue le pays depuis septembre 2002. Pour le patron des frontistes, s’il n’a pu apporter le développement à la Côte d’Ivoire, c’est la faute à la guerre. Le bouc émissaire tout trouvé pour endosser la gabegie, le népotisme, les nombreux scandales qui ont émaillé son règne. Certes la guerre a pu, dans un certain laps de temps que tous les observateurs situent entre deux ou trois mois, contrarier la Côte d’Ivoire, en affectant notamment son climat social et politique. Mais elle n’a pas empêché les pontes du FPI de cannibaliser un secteur qui lui est ainsi tombé comme un fruit mûr entre les mains : l’économie. Tout le monde a donc pu voir la véritable main basse opérée par ses pontes sur l’argent du café et du cacao, du pétrole, faisant sortir de terre des châteaux, roulant carrosse à Abidjan avec une rare insolence. Se réfugier donc derrière la guerre, pour se dédouaner d’avoir plongé la Côte d’Ivoire dans le gouffre, est une flagrante fuite en avant. D’autant qu’au plus de fort de la crise, Laurent Gbagbo se targuait d’avoir sous sa coupe la « Côte d’Ivoire utile » et de détenir l’essentiel des ressources du pays. A la vérité, le bilan du candidat du FPI ne plaide aucunement en sa faveur. Sous Gbagbo, le chômage a atteint des proportions inquiétantes, l’école est devenue quelconque avec à la clé des résultats catastrophiques aux examens à grand tirage (BEPC et BAC notamment). C’est encore sous Gbagbo, que les routes sont devenues impraticables, les Ivoiriens ne mangent plus à leur faim, n’arrivent plus à se soigner. C’est aussi sous Gbagbo que des déchets toxiques ont été déversés à Abidjan, faisant une dizaine de morts et plusieurs autres victimes, que la corruption a gangréné l’administration ivoirienne… De toute évidence, le tableau est sombre. Et pour masquer cela, Gbagbo se réfugie derrière la guerre qu’il aurait pu éviter. En effet, après son accession au pouvoir de « façon calamiteuse », comme il le dit lui-même, suite à une transition militaire désastreuse, on avait pensé que l’historien entrerait véritablement dans l’histoire en fédérant les Ivoiriens autour d’un idéal de paix. Que non ! Malgré un forum dit de réconciliation en 2001 et un gouvernement d’union nationale, le chef d’Etat va emboucher la trompette de l’ivoirité, de la xénophobie, bref, de la dérive identitaire, contribuant ainsi à accroître le clivage entre les Ivoiriens, sur fond de frustration et d’humiliation d’une bonne frange de la population. Toute chose qui va précipiter la Côte d’Ivoire dans l’arène de la guerre. Pour beaucoup d’observateurs, si Gbagbo s’était courageusement démarqué de ces questions vénéneuses, il aurait pu éviter cette guerre, qui « l’a empêché de travailler » mais ne l’a pas empêché d’enrichir la coterie qui l’entoure, réduisant ainsi quasiment ses concitoyens à la mendicité. C’est ça qui est la vérité ! Y.Sangaré
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