Lentement mais sûrement, l’héritage d’Houphouët-Boigny prend forme. La maison du Père fondateur de la Côte d’Ivoire, scindée en plusieurs morceaux, suite à sa disparition, reprend ses formes. Le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) a concrétisé lundi dernier à Yamoussoukro la volonté de ses principaux dirigeants, de gouverner ensemble et d’aboutir à terme, à la création d’un parti politique unifié. Un acte majeur dans l’actualité politique, qui ne peut passer inaperçu. En effet, plongés dans la période de campagne électorale, synonyme de propagande et d’égoïsme, les leaders politiques du PDCI, du RDR, de l’UDPCI et du MFA ont trouvé le temps de s’asseoir et parapher un document qui définit leur vision pour la Côte d’Ivoire de demain. Preuve s’il en est, que Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Albert Mabri Toikeusse et Anaky Kobenan, apparemment différents, les uns des autres, portent en eux, la même passion pour la Côte d’Ivoire. Ils vont se battre chacun avec ses arguments, pour convaincre leurs compatriotes. Mais, en fin de compte, devraient primer le respect, l’esprit de famille et le rêve des uns et des autres, pour une Côte d’Ivoire rassemblée autour des idéaux de paix, d’union et de discipline. C’est au nom de ce triptyque qui a gouverné toute sa vie, la vision politique du Président Houphouët-Boigny, que le RHDP entend mettre en place un gouvernement d’union pour cicatriser les balafres créées par la nébuleuse Refondation. Ce 18 octobre 2010 a marqué non seulement la date anniversaire de la naissance du Président Houphouët-Boigny, mais surtout pour les Ivoiriens, ce fut le point de départ de la véritable renaissance de leur pays. L’opposition ivoirienne donne là, une fois de plus, une leçon à l’Afrique et au delà, au monde entier. Les exemples, en effet, sont rares où l’on peut voir les adversaires politiques en pleine compétition, s’asseoir et parler de l’avenir de leur pays, mettre ensemble un cadre commun de gouvernement. « Alliance contre-nature », « union de dupes », « château de cartes », etc…, sont autant de qualificatifs employés par Laurent Gbagbo et ses hagiographes qui caressaient le secret espoir que l’alliance vole en éclat, quelques mois après avoir été portée sur ses fonts baptismaux, au bord de la Seine, le 18 mai 2005. Les leaders politiques que l’on avait dits incapables de s’asseoir à la même table, ont tu leur égo. La balle est désormais dans le camp du peuple. L’élection présidentielle dont la campagne a cours actuellement est la clé qu’ils devront donner à l’un des leaders du RHDP pour conduire la Côte d’Ivoire vers les chantiers du développement, s’ils ne veulent pas qu’elle poursuive sa descente aux enfers, entamée depuis un certain octobre 2000 de malheur.
charles sanga
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