Editorial : Après les indépendances

« Le travail de mille générations construira ma Côte d'Ivoire. Elle paraîtra devant les nations dans l'éclat de sa gloire. Telle est sa divine destinée, puisque brave et fière, nos aïeux sont morts pour la défendre et moi je vivrai pour l'aimer ». Belles paroles qui rappellent le passé glorieux de la Côte d'Ivoire et également la mission des ses dirigeants. En effet, la belle Côte d'Ivoire a fêté ses 50 ans dans la réflexion. A Yamoussoukro, un colloque a été organisé en vue de faire le diagnostique du demi siècle de la nation créée par feu Felix Houphouet Boigny. Après 50 ans, le bilan est morose voire inquiétant. Heureusement que le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo entend mettre de l'ordre. Déjà de façon drastique, le nettoyage de l'administration est en passe de devenir une réalité. Plusieurs faussaires de la République sont écroués à la Maca. Le pays, qui est balafré depuis le 19 septembre 2002, se cicatrise de ses plaies béantes. Cependant, au-delà des actes symboliques, l'heure est venue pour chaque citoyen de se poser la question de savoir s'il a fait ce qui est essentiel pour se rendre utile à la nation , Sur cette question brûlante, la réaction des populations inquiète. En effet, les Ivoiriens n'arrivent plus à se nourrir convenablement, à se loger, à se soigner, à scolariser leurs enfants, à emprunter les routes de leurs villages. Pis, la criminalité va crescendo. La pauvreté qui a atteint un degré incommensurable a généré la corruption et développé le clientélisme à l'ivoirienne. On note la floraison des plusieurs Ong fantoches au dessein douteux. A cela, vient s'ajouter le zèle des Fds qui ont perdu leur latin civic pour développer le racket. La Côte d'Ivoire a 50 ans d'indépendance. Que doit-elle faire pour redorer son image ? De façon unanime, tous reconnaissent que l'absence des élections démocratiques constitue le blocage de ce pays. Le Président Laurent Gbagbo a été formel pour confirmer la tenue effective des élections en 2010. Il a rassuré tous ses compatriotes encore sceptiques. Pour l'essentiel, nous devons tous être formels pour reconnaître que la Côte d'Ivoire doit renaître de ses cendres en opérant une réflexion profonde sur le devenir de sa jeunesse. Comment doit-elle faire pour l'instruire, l'éduquer et lui trouver un emploi? Pourquoi ne pas instituer le service militaire obligatoire à tous ceux qui ont entre 16 et 25 ans ? Cette formation sera d'ordre initiatique sur une période de 1 mois. Dans la même veine, il urge de revoir les programmes des enseignements distillés aux élèves et aux étudiants en y insérant le Droit et le respect de la citoyenneté. Par ailleurs, les décideurs doivent perpétuellement oeuvrer au bien-être des populations en instituant dans les habitudes les notions républicaines, notamment, la conscience professionnelle, la respect de l'heure, l'esprit de sacrifice et de la dignité humaine. Surtout faire du travail et de l'excellence des leitmotiv. C’est à ce prix que nos aïeux qui sont morts pour la défense de la patrie auront le cœur net dans l'au-delà et s'assureront que l'indépendance qu'ils ont acquise au prix de leur vie sera totale dans 50 ans.

Amos BEONAHO