Folle journée. Beaucoup de journaux vont sûrement titrer ainsi leur article sur la scène d’hier mercredi au tribunal de première instance d’Abidjan. Dans l’affaire du présumé «vol de document administratif» dont le Procureur de la République Tchimou Raymond accuse trois responsables du quotidien Le Nouveau Courrier. Et ils auront bien résumé cette journée passée au palais de justice d’Abidjan-Plateau. Une folle journée ? Oui, ça peut l’être. Plutôt peine perdue pour Tchimou face à la détermination de ses victimes. Ils pensaient avoir tout le monde à l’usure, ces commis du palais de justice. Mais ils se sont heurté à la solidarité et à la confraternité sincère dont les journalistes ont fait preuve. Malgré les lignes éditoriales divergentes. Preuve que le politique n’a pas totalement tué dans l’esprit du journaliste ivoirien les convictions profondes d’un idéal de justice.
Prévu à onze heures, puis remis à treize heures, ce n’est finalement qu’aux environs de quatorze heures trente minutes que le tribunal s’est réuni pour reprendre l’audience. Et quand le procès s’est ouvert avec l’entrée des mis en cause dans la salle d’audience, juste une minute a suffi au juge Brahman Koné pour renvoyer l’audience au lundi prochain. «Pour des raisons propres à la cour», dit-il. Au grand étonnement de toute l’assistance. Un scénario tout simplement ridicule.
Après le grand déballage de la première journée de jugement et la réquisition de douze mois de prison ferme formulée par le parquet, l’on s’attendait en effet à une reprise d’audience beaucoup plus décisive ce mercredi. Que de ne ni. C’est donc tout normal que dans les coulisses du tribunal, l’on pronostique déjà à quoi peut ressembler, au finish, le verdict dans cette affaire : Une condamnation avec sursis. Un verdict pour diviser la poire en deux : éviter la prison ferme à nos confrères et sauver la face du Procureur ainsi que celle du tribunal et partant, celle de toute la justice ivoirienne qui tourne là au ridicule. En fait, tout le monde a vite et bien compris que le dossier d’accusation est vide. Vide tant dans la forme que dans le fond. Parce que tout simplement, comme les avocats de la défense l’ont soutenu le premier jour d’audience, il ne peut y avoir vol de document alors que le Procureur de la République conserve encore copie de son «document confidentiel.»
Le délit de presse, même s’il est établi, ne peut donner lieu à pareil procès. Vu que la loi vient rappeler qu’un journaliste ne peut être mis en prison pour un fait en rapport avec l’exercice de son métier. Le dossier d’accusation se vide davantage quand on analyse les faits au regard du rôle du journaliste dont la pratique exige très souvent l’investigation pour découvrir le scoop. Le procureur de la République se laisse ainsi trahir par le poids de la fonction, oh combien prestigieuse, qu’il occupe. Pis, il refuse jusque là d’entendre raison face à l’évidence de la manipulation des lois dont il se rend coupable dans ce dossier.
Même si le procès connait un nouveau report, il est tout plaisant de constater que nos trois «nouveaux locataires» de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) gardent le sourire et supportent visiblement mieux leurs conditions de détention. Ces journalistes qui exerçaient «cachés» que le système du Procureur Tchimou a tenu à mettre sous les feux des projecteurs. Le Procureur de la République a réussi un coup pour toute la presse ivoirienne : amener les populations à oublier le tintamarre des politiciens et faire de trois «petits» journalistes des héros d’une bataille contre une certaine «justice à l’ivoirienne». Désormais, quel que soit le verdict dans cette affaire, Théophile Kouamouo, Saint-Claver Oula et Stéphane Guédé symbolisent un des nobles pans du combat pour la liberté de presse en Côte d’Ivoire. Refusant mordicus de livrer la ou les sources ayant inspiré la publication d’un dossier sensible, les voilà ainsi portés au panthéon de la lutte des libertés. Grâce au Procureur de la République. Malgré lui. C’est encore une fois, tout simplement ri-di-cu-le.
Prévu à onze heures, puis remis à treize heures, ce n’est finalement qu’aux environs de quatorze heures trente minutes que le tribunal s’est réuni pour reprendre l’audience. Et quand le procès s’est ouvert avec l’entrée des mis en cause dans la salle d’audience, juste une minute a suffi au juge Brahman Koné pour renvoyer l’audience au lundi prochain. «Pour des raisons propres à la cour», dit-il. Au grand étonnement de toute l’assistance. Un scénario tout simplement ridicule.
Après le grand déballage de la première journée de jugement et la réquisition de douze mois de prison ferme formulée par le parquet, l’on s’attendait en effet à une reprise d’audience beaucoup plus décisive ce mercredi. Que de ne ni. C’est donc tout normal que dans les coulisses du tribunal, l’on pronostique déjà à quoi peut ressembler, au finish, le verdict dans cette affaire : Une condamnation avec sursis. Un verdict pour diviser la poire en deux : éviter la prison ferme à nos confrères et sauver la face du Procureur ainsi que celle du tribunal et partant, celle de toute la justice ivoirienne qui tourne là au ridicule. En fait, tout le monde a vite et bien compris que le dossier d’accusation est vide. Vide tant dans la forme que dans le fond. Parce que tout simplement, comme les avocats de la défense l’ont soutenu le premier jour d’audience, il ne peut y avoir vol de document alors que le Procureur de la République conserve encore copie de son «document confidentiel.»
Le délit de presse, même s’il est établi, ne peut donner lieu à pareil procès. Vu que la loi vient rappeler qu’un journaliste ne peut être mis en prison pour un fait en rapport avec l’exercice de son métier. Le dossier d’accusation se vide davantage quand on analyse les faits au regard du rôle du journaliste dont la pratique exige très souvent l’investigation pour découvrir le scoop. Le procureur de la République se laisse ainsi trahir par le poids de la fonction, oh combien prestigieuse, qu’il occupe. Pis, il refuse jusque là d’entendre raison face à l’évidence de la manipulation des lois dont il se rend coupable dans ce dossier.
Même si le procès connait un nouveau report, il est tout plaisant de constater que nos trois «nouveaux locataires» de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) gardent le sourire et supportent visiblement mieux leurs conditions de détention. Ces journalistes qui exerçaient «cachés» que le système du Procureur Tchimou a tenu à mettre sous les feux des projecteurs. Le Procureur de la République a réussi un coup pour toute la presse ivoirienne : amener les populations à oublier le tintamarre des politiciens et faire de trois «petits» journalistes des héros d’une bataille contre une certaine «justice à l’ivoirienne». Désormais, quel que soit le verdict dans cette affaire, Théophile Kouamouo, Saint-Claver Oula et Stéphane Guédé symbolisent un des nobles pans du combat pour la liberté de presse en Côte d’Ivoire. Refusant mordicus de livrer la ou les sources ayant inspiré la publication d’un dossier sensible, les voilà ainsi portés au panthéon de la lutte des libertés. Grâce au Procureur de la République. Malgré lui. C’est encore une fois, tout simplement ri-di-cu-le.