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Sport Publié le vendredi 22 octobre 2010 | Nord-Sud

Une vie au Félicia/Bras de fer : Une rubrique de Nasser El Fadel

J’ai vécu un certain Asec -Hafia à Conakry, en 1973, debout derrière le but, adossé au monument aux morts. En première mi-temps, j’étais collé aux filets de la cage du gardien guinéen. A travers les mailles de ces cordes fines, je vivais une entame de match si intense qu’elle reste encore intacte dans ma mémoire, trente-sept ans après ! J’entrevoyais par intermittence ce numéro 9 Ivoirien, un certain Laurent Pokou, se battre comme un titan, appuyé par ses compagnons de combat, Alphonse Yoro, N’Guessan Bernard, Abdoulaye Ouatara, Zan Séry, Yabé Iritché, Akassou Akran… Ma vue était restreinte sur les côtés par la foule qui s’était massé jusqu’à la ligne de sortie de but. Je me contentais de scruter quelques apparitions soudaines dans l’axe du terrain obstrué par la charnière centrale guinéenne. En réalité, je vivais ce match d’anthologie à travers les pics de clameurs du public massé dès le petit matin dans les gradins. Ce jour-là, le gros de la population ivoirienne déferlante était au sol, congestionné entre les murs de l’enceinte intérieur du stade et les lignes blanches de l’aire de jeu. Comme au village, les gendarmes et les militaires rentraient parfois sur le terrain pour repousser à coups de ceinturons, un ou deux pas en arrière, une marée humaine en furie. Après 16 minutes de jeu, le ballon était venu nous heurter, à trois reprises, en venant mourir dans les filets guinéens. A partir de ce moment, noyé dans l’hystérie collective, je n’ai plus rien vu du match, en rapport avec le jeu. Je me contentais de lire la suite des évènements à travers ces visages qui me reflétaient les actions sur le terrain. La joie explosive laissa la place à l’angoisse puis, à l’effondrement… jusqu’à la révolte et la violence. Les camarades de Chérif Souleymane, après être revenus au score (4-3), contraignirent les champions ivoiriens à l’insupportable épreuve des tirs au but. Je me pris quelques coups de matraque dans le dos et sur la tempe. Heureusement que j’avais mon poste radio rivé à l’oreille, ce qui peut être, me sauva la vie en amortissant le choc. Mais je vous assure que si c’était à refaire, je serai revenu ce jour-là au Félicia, revivre ce bras de fer «camouflé», Sékou Touré-Houphouet Boigny…

ebonyfadel1@hotmail.com
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