x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 28 octobre 2010 | Le Patriote

Comment le candidat Laurent Gbagbo espère t-il gagner les élections présidentielles ?

A la surprise générale, le Président Laurent Gbagbo n’ayant plus de marge de manœuvre dans ses fourberies politiques pour éviter le suffrage universel, a accepté enfin de se comporter en démocrate, en respectant la date du 31 octobre 2010.
Cependant, tous les observateurs politiques ivoiriens et internationaux, habitués aux multiples « farinades » de celui que les Ivoiriens appellent le « Boulanger » pour l’habitude qu’il a de ne pas tenir ses promesses et « rouler tout le monde dans la farine », restent sceptiques et méfiants. Sous la pression internationale, notamment des Nations Unies et des USA, le « Boulanger » n’a pas eu d’autre choix que de respecter le calendrier de l’organisation des élections présidentielles après 10 années de pouvoir, dont 5 sans élection. Pendant ces 5 années sans élection et de tensions extrêmes avec l’opposition, son unique objectif semblait de se maintenir le plus longtemps au pouvoir sans affronter le suffrage universel. Cet objectif est donc atteint. Vive la démocratie.

Aujourd’hui, la préoccupation principale du candidat Laurent Gbagbo, qui sait qu’il ne peut pas se faire réélire de manière régulière et démocratique est de trouver les moyens et la manière, même les plus illégaux, pour conserver cette fonction. Durant ces 5 années « calamiteuses » d’exercice présidentiel, la présidence ivoirienne a régulièrement brandi des sondages qui le donnaient vainqueur devant tous ses principaux adversaires et souvent avec un écart plus qu’impressionnant. Malgré ces sondages à faire pâlir de jalousie n’importe quel homme politique, le « Boulanger » a toujours trouvé des prétextes pour éviter que s’exprime la démocratie par les urnes.

Le candidat L. Gbagbo n’a pas d’autre choix que de gagner ces élections par la fraude

Conscient de ses limites et faiblesses au niveau de ses chances de remporter cette élection qu’il redoute tant, de manière démocratique et transparente, le candidat Gbagbo a décidé d’exploiter au maximum toutes les failles de la CEI à son avantage. A titre d’exemple, en ce qui concerne le vote des Ivoiriens à l’étranger, la CEI n’a pas prévu les conditions, les modalités et les moyens de transport des cartes d’électeur et d’identité nationale à l’intérieur des pays qui ont plusieurs centres de vote. A ce jour, dans les différents centres de vote en France, personne ne sait comment vont se dérouler les opérations de vote. Comment s’organise la présidence des bureaux de vote, l’organisation générale, le transport des urnes, qui les détient avant le vote, combien d’urnes il doit y avoir, qui est habilité à conserver le procès verbal de l’élection, qui communique les résultats, à qui et comment, qui les achemine et où, qui sont les représentants officiels de la CEI dans chaque centre de vote, notamment en province ? Les questions sont multiples et sans réponses. C’est le cas, par exemple, de la France qui est le pays européen où il y a le plus d’Ivoiriens ou des Etats unis et bien d’autres encore. De ce fait, nous assistons à un cafouillage indescriptible dans ces pays pour acheminer et distribuer les documents de vote dans tous les centres prévus à cet effet. Face à cette zone d’ombre et d’incertitude voulue ou pas (on peut se poser la question), on peut supposer qu’avec l’aide des services des ambassades qui réceptionnent ces documents, le FPI s’est ainsi substitué à la CEI, défaillante et complice de fait. Ainsi, l’acheminement et la distribution de ces documents sont effectués par les éléments du candidat L. Gbagbo en lieu et place de la CEI dans les différents consulats ivoiriens. La majorité présidentielle ayant compris qu’il était pratiquement impossible de frauder en Côte d’Ivoire, a donc opté pour des opérations pernicieuses de fraudes à l’étranger.

A Paris par exemple, dès la réception de ces documents le jeudi 21 octobre, l’ambassade a été assaillie d’ivoiriens qui voulaient retirer leurs documents de vote. Face à un cafouillage provoqué par l’impossibilité de la distribution de ces documents, les esprits se sont très vites échauffés. Résultats des courses : l’ambassade a été évacuée par la police française. Quelques jours plus tard, on apprend avec surprise et dépit que des lots de cartes « auraient disparu ». Consternés, puis révoltés, les militants du RDR du candidat Alassane Ouattara apprennent que par un « curieux hasard », beaucoup d’entre eux figurent parmi les lots « évaporés » comme par enchantement. Face à cet acte de très grande prestidigitation, le silence de la CEI est tel qu’il devient suspect.

A Marseille, même pratique et même effet. Ce sont les membres du comité de campagne du candidat Gbagbo qui se sont chargés d’acheminer ces documents de vote de Paris à Marseille. Suite à l’annonce faite de bonne foi par les différentes associations ivoiriennes de la région, mais infiltrées par les membres du FPI, plus de 200 personnes se sont regroupées devant le consulat pour retirer leurs documents de vote le jeudi 21 octobre. Malgré les grèves des transports, les blocages des routes et autoroutes, le manque de carburants dans les stations d’essence, ces ivoiriens ont bravé toutes ces conditions pour pouvoir accomplir leur devoir de citoyen le 31 octobre prochain. Ils sont arrivés de tous les départements de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Malheureusement pour nous, les cartes n’étaient pas encore arrivées. Débordée par l’affluence de toutes ces personnes mécontentes, une des personnes présente au consulat a téléphoné à plusieurs reprises devant nous à Stéphane Gnaleko, Directeur de campagne local du candidat Gbagbo en région PACA, pour trouver une solution à cet « imprévu », qui nous semblait en fait bien préparé et organisé de manière à décourager certains ivoiriens, notamment ne votant pas pour le candidat Gbagbo, à revenir à Marseille. Nous avons alors demandé à ce qu’un membre de la CEI se déplace dans les Alpes-Maritimes comme dans les autres départements pour remettre ces documents aux ivoiriens y vivant afin d’éviter plusieurs allers et retours avant le 31 octobre à Marseille. La réponse a été négative après des échanges téléphoniques avec Stéphane Gnaleko. On nous a alors demandé de laisser notre numéro de téléphone afin qu’on puisse nous envoyer un message pour nous préciser une fois encore une date de retrait des documents. Une heure ou deux plus tard, un message a été en effet envoyé pour demander à chaque ivoirien de venir ou revenir au consulat à Marseille pour retirer ses documents le samedi 23 octobre. Ce message était signé par Stéphane Gnaleko s’il vous plait. Son erreur est qu’il a signé « Stéphane Gnaleko, DLC ». C’est-à-dire, Directeur Local de Campagne. Là encore, la CEI est absente et muette ou peut être complice, telle est la question que nous nous posons au niveau du RHDP-PACA. Après avoir supervisé et contrôlé les contentieux de la liste électorale en région PACA, Stéphane Gnaleko reste toujours à la manœuvre, se substituant à la CEI ou plus tôt, prenant la place que celle-ci lui a généreusement laissée. Rappelons qu’en PACA, 95 personnes, curieusement toutes proches du RHDP sont retirées des listes électorales sous divers prétextes, discutables au niveau juridique.

A ce jour, dans les autres centres de vote de France, la distribution de ces documents restent un véritable mystère. Pendant que les militants de La Majorité Présidentielle se réunissent dans des endroits « secrets » pour récupérer leurs documents, les autres ivoiriens attentent toujours les leurs dans une incertitude angoissante, suspicieuse et douteuse. Nous avons même appris que dans certains pays d’Europe de l’Est, d’Europe centrale ou d’Amérique du Sud, le nombre d’ivoiriens inscrits sur les listes électorales est considérable. Si cette information s’avère vraie, on peut alors s’étonner de la soudaine volonté des ivoiriens à immigrer dans ces lieux qui ne sont pas considérés comme des terres traditionnelles d’immigration africaine et notamment ivoirienne. Qu’est ce que la CEI a prévu pour ce genre de situation? Existe elle toujours ? et qui en sont ses acteurs réels ?

Nous le savons, le candidat L. Gbagbo a pour habitude d’être en permanence dans le rapport de force, la transgression et la mise à l épreuve permanente. Il nous a habitué en politique, à « prendre tout ce qu’il désir par la force » en déployant tous les moyens nécessaires au péril parfois des vies humaines. Ensuite il discute, voire négocie ou utilise la rue, les mouvements syndicalistes étudiants pour conforter ce qu’il a pris par la ruse, en employant la terreur. En historien averti, il sait aussi que la terreur utilisée par les révolutionnaires français en 1789, a fini par se retourner contre eux. Mais quand on sait qu’on ne peut pas gagner par les urnes, tous les moyens, mêmes les plus illégaux restent alors les seules solutions pour conserver un pouvoir acquis « de manière calamiteuse » et douteuse.
Macaire DAGRY

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ