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Politique Publié le samedi 30 octobre 2010 | Le Nouveau Réveil

Le candidat du Fpi à "Face aux électeurs", émission de la Rti : Laurent Gbagbo étale ses limites de gouvernant

"M.le rédacteur en chef, je vous envoie ce message pour vous demander si vous pourriez écrire que le candidat et la Rti n`ont rien dit de bon. Vrai, vrai, Gbagbo n`a pas de programme de société. " Merci !" Dixit un lecteur qui a envoyé son message avant même que le candidat du Fpi ne termine son temps de passage. Hier, ce fut la totale ! Rien de concret ni de précis. Il était mal à l`aise parce qu`il fallait être sérieux en parlant de son projet de société et de son programme de gouvernement, donc de ses propositions aux Ivoiriens. Finalement, le peu de crédit dont il jouissait auprès des électeurs indécis et des Ivoiriens, s`est évaporé au terme des échanges avec nos confrères de la Rti et de Fraternité Matin. Le candidat du Fpi n`a pas fait de bilan. Il n`a jamais donné de précision dans son exposé. Tout était évasion. Tout sauf ce qui intéresse nos compatriotes. Il a parlé de dentiste qui le soigne."J`ai un dentiste qui me soigne depuis 20 ans. C`est lui qui m`a envoyé au Maroc", indique-t-il. Sur l`école, il a renvoyé les Ivoiriens à la réforme de l`école de 1977. Concernant la Fesci, il a reconnu que son syndicat a dérapé. " Je leur ai dit de redresser la barre. On ne peut pas jeter le bébé avec l`eau du bain", confesse-t-il sa collusion avec les maquisards de l`Université. Il a promis un lycée à Odienné, à Bondoukou et à Korhogo. Ce qu`il n`a pas fait en dix ans, il compte le faire lors de la prochaine mandature. Encore qu`il gagne l`élection de dimanche. Il continue de parler de l`Amu sans expliquer le mode, les avantages et le financement. Concernant l`insalubrité et le carrefour de l`Indénié, il félicite Mel Théodore. "Mel a fait quelque chose d`esthétique", dit-il. Le candidat du Fpi ne connait pas la quantité de barils de pétrole produit. "Ça doit être entre 45 et 50 mille barils par jour", répond-il à une question sur l`exploitation de l`or ivoirien. Il récuse la France et sollicite son concours dans le règlement de contentieux. "Jacques Chirac m`empêchait de dormir parce qu`il voulait me renverser par coup d`Etat. Puis il y a eu la normalisation des relations entre la France et la Côte d`Ivoire avec l`arrivée de Sarkozy… Le colonel arrêté aux Etats-Unis sera libéré bientôt. Nous avons écrit à l`Onu pour acheter des armes en vue de maintenir la sécurité. Le Colonel a été envoyé. Mais quand on t`envoie, il faut savoir t`envoyer. Jai posé le problème à Guéant (Ndrl : Secrétaire général de l`Elysée)." A propos de l`avenir du Fpi, le candidat Lmp renvoie la question dans la période post électorale. "Je verrai après l`élection. Je suis heureux et fier de voir mon cercle de soutien s`agrandir", tente-t-il de se rassurer. L`armée a fait également l`objet de question. "L`armée est loyale et loyaliste. Au coup d`Etat, on disait que Mangou était Bédiéiste, on l`a arrêté. Mon chef de la sécurité Ahouma était bédéiste, on l`a mis en prison. Ils sont toujours avec moi parce que l`armée est loyaliste", rappelle-t-il. Le candidat Gbagbo ne déroge pas à ses principes de dire une chose et son contraire. Après avoir offensé le président Ouattara en le traitant de menteur lors de son interview à Radio France internationale (Rfi), il a confessé à l`écran de la Rti que c`est le jeu démocratique qui favorise tous les dérapages : "Il faut prendre la campagne comme une période où n`importe qui dit ou fait n`importe quoi. La politique est la rivalité permanente et de violence verbale. Je leur pardonne et qu`il me pardonne." Pour le public qui a suivi l`émission, le candidat du Fpi a étalé ses lacunes de gouvernant. Les journalistes, par respect pour son rang d`ancien chef d`Etat, ne sont allés au fond des réalités ivoiriennes sous son régime. Aucun bilan après dix ans de règne. Comme il a trop promis, il a évité ce terrain-là également. Finalement, qu`est-ce que lui reste à faire d`autre, si ce n`est de se retirer de la course ? En tout cas, le Cnca a eu tort de le programmer en dernière position parce que les Ivoiriens retiennent de lui, l`image d`un candidat incompétent à ne pas voter.
Paul Koudou

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