Mardi 02 novembre, il est 11 h30. Le parking visiteur du centre hospitalier universitaire de Cocody est quasiment vide. De l’entrée, on peut apercevoir quelques voitures personnelles qui attendent leurs conducteurs. A l’intérieur, une poignée de personnes arrêtées de part et d’autre discutent. Le fait marquant dans ce centre de santé ce jour, c’est son aspect clairsemé. Hier, on ne pouvait pas voir les malades ou même les visiteurs déambuler dans la cour de cet établissement hospitalier comme à l’accoutumée. Visiblement, la psychose créée par l’attente des résultats fait son effet. Pendant que le personnel et les médecins attendent patiemment les malades, ceux-ci trainent les pas. Au service de pédiatrie, la plupart des bancs sont restés vides. Impossible d’entendre les cris et pleurs de bébés. Seulement une dizaine de femmes, attendent leur tour de passage, bébé en main. Pareil au service de radiologie où les locaux sont également vides. A en croire un responsable de ce service, «depuis ce matin (Hier matin, Ndlr), nous n’avons reçu que 3 patients. Alors qu’habituellement, jusqu'à midi, on recevait en moyenne une vingtaine de personnes. » Pour lui, c’est la situation actuelle qui favorise cette situation. En effet, la psychose du scrutin présidentiel a amené des malades de ce centre à prendre des dispositions particulières à quelques jours des élections. Des dispositions qui pourraient leur être préjudiciables. « Avant les élections, on a enregistré beaucoup de sorties. Les gens ont préféré exfiltrer leurs malades à cause de l’ampleur de la psychose qui s’emparait de la ville. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas d’affluence aujourd’hui (hier, Ndlr)», explique M. Koulai, comptable dans cet établissement sanitaire. Au Chu de Treichville, même constat. L’ambiance est loin de l’habituelle. A 12h 30, lorsque nous arrivions sur les lieux, la salle des consultations externes était désemplie. Les vigiles qui ont pour tâche d’organiser la réception des malades passent une fin de matinée à se tourner les pouces. ‘’ Les médecins ont déjà reçu les patients qui sont venus ce matin. Ils n’étaient pas nombreux comme les autres jours. C’est pour cela qu’il n’y a personne», affirme l’un d’eux d’un air oisif. Effectivement, certains médecins ont déjà visité les malades avant de quitter l’hôpital. C’est le cas de ce médecin que nous avons joint au téléphone vers 13h. « On vient à l’hôpital pour les malades. Mais depuis le matin que je suis là, je ne les vois. Vendredi dernier, on a eu du mal à rentrer à la maison. Donc je suis rentré plus tôt aujourd’hui», explique-t-il. Comme pour dire, l’attente des résultats du scrutin a plongé toute la population dans la peur du lendemain .
Jean Jacques Guédé
Légende : Les hôpitaux sont restés presque vides toute la journée d’hier.
Jean Jacques Guédé
Légende : Les hôpitaux sont restés presque vides toute la journée d’hier.