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Politique Publié le vendredi 5 novembre 2010 | L’Inter

Après le 1er tour du 31 octobre - Gbagbo – Ouattara, les chances des deux candidats - Le danger commun aux deux candidats

© L’Inter
Laurent GBAGBO et Alassane OUATTARA au 2eme tour de l`election présidentielle 2010 en Cote d`Ivoire
Gbagbo – Ouattara. C’est le duel auquel les Ivoiriens auront à assister au second tour de l’élection présidentielle qui a lieu dans les semaines à venir. Avant ce dernier challenge, les spéculations vont bon train, depuis la proclamation, avant-hier mercredi, des résultats provisoires du premier tour du scrutin tenu le dimanche 31 octobre dernier. Qui du candidat de La Majorité présidentielle (LMP) et du champion du Rassemblement des Républicains remportera le duel final ? Auréolé d’une bonne campagne au premier tour du scrutin avec son slogan ‘’La solution’’, l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny a démontré sa grande popularité. Un atout avec lequel il part à la conquête du pouvoir. Alassane Ouattara a confirmé sa force dans le nord de la Côte d’Ivoire où il l’a emporté brillamment sur tous ses adversaires, par des scores fleuves réalisés tant dans les régions Savanes,que dans le Worodougou, voire dans la Vallée du Bandama. Dans les zones urbaines, le candidat du RDR a marqué sa présence par les suffrages honorables réalisés. Dans la plupart des départements où il n’arrivait pas en tête, Alassane Ouattara s’est bonifié d’un score non moins négligeable, qui renforce sa popularité sur l’ensemble du territoire. Une popularité qui, hélas, constitue également son tendon d’Achille. Le président du RDR ne draine de la foule que parmi les ressortissants du nord de la Côte d’Ivoire. La cartographie politique nationale le confine dans le Nord et les localités peuplées par les ressortissants de cette partie du pays. Cette popularité clanique peut lui causer préjudice. Son électorat captif limite ses chances de succès. Les autres peuples, se réservant à lui porter leurs voix. Quoique sorti du premier tour avec le score non moins négligeable de 32,8% contre 38,3 % pour son devancier, pour gagner les élections face au tenant du pouvoir, le candidat du RDR compte sur la franchise de ses alliés du Rassemblement des Houphouétistes (RHDP). Coalition des formations politiques de l’opposition ivoirienne qui ont convenu de se reverser les voix au second tour pour battre l’adversaire commun qu’est le candidat de LMP. Cette stratégie, si elle pouvait marcher comme prévu, devrait donner un peu plus de 60 % de voix au leader du RDR, porte-flambeau du RHDP à l’échéance prochaine. Mais, les sons discordants au sein des militants des partis politiques alliées telle le PDCI, ne donnent pas beaucoup de garantie au leader des Républicains quant à un soutien total de la part des électeurs de ces formations. Compter sur les suffrages du PDCI, du MFA ou de l’UDPCI peut jouer un vilain tour à Alassane Ouattara. Le leader du RDR part très handicapé par son accaparement par les populations du Nord, mais aussi par des passifs qu’on lui attribue. Notamment le coup d’Etat contre le régime du PDCI en 1999 et la rébellion du 19 septembre 2002, dont il est présenté comme le parrain par ses adversaires. En face, Laurent Gbagbo n’est pas aussi mieux lotis. Lui également paye le prix des effets néfastes de la guerre sur la situation sociale des Ivoiriens, qui semblent l’avoir sanctionné dans les urnes par le score de 38 % obtenu contre plus de 40% prévu dans les sondages. Cependant, le président sortant peut se réjouir de l’avantage psychologique qu’il a sur son adversaire direct, par son avance dans le résultat obtenu. Mieux, le candidat de LMP peut espérer, dans la défection de militants du RHDP, une forte abstention des militants du PDCI blazés par l’élimination inattendue de leur mentor. C’est un secret de polichinelle, la chute du président du PDCI au premier tour relève en partie de son alliance avec le leader du RDR que certains de ses militants n’ont jamais acceptée. Il est for à parier que bien des partisans du père de ‘’l’ivoirité’’, qui marmonne encore sa rancune sur la chute brutale de son régime en décembre 1999, se retiennent dans les reports des voix tels que voulus dans l’alliance des Houphouétistes avec M. Ouattara. Combien de cadres de l’ancien parti au pouvoir n’ont-ils pas rallié le camp présidentiel pour marquer leur désaccord face au revirement de leurs dirigeants? Combien à l’intérieur du parti ne murmurent-il pas jusque-là leur désapprobation de ce compromis politique qu’est le RHDP, une alliance que d’aucun qualifie de dupes ? Voilà qui pourrait jouer en faveur du candidat au pouvoir quant à la bataille pour la conquête des suffrages du PDCI et des autres candidats tombés à l`issue du 1er tour. Au-delà de cette bataille, l’autre challenge réside dans la récupération des voix perdues avec les milliers de bulletins nuls enregistrés çà et là. L`avantage pourrait revenir à celui qui de Gbagbo et Ouattara, apprendra à ses militants à voter afin de ne pas compromettre ses chances. Le 2ème tour du scrutin peut se jouer, en effet, sur des détails. Et les deux candidats ne devraient négliger aucun moyen pour récupérer toutes les voix possibles, notamment dans leurs bastions respectifs. Gbagbo et Ouattara gagneraient aussi à mobiliser les populations et réduire le taux d’abstention qui porte sur plus d’un million d’électeurs. Ce sont ces défis qui attendent les deux protagonistes du duel final dont les chances sont encore intactes, pourvu que sur le terrain, chacun s’y mette sérieusement.
Félix D.BONY
Photo : Gbagbo – Ouattara
Légende : Le duel Gbagbo - Ouattara va se jouer sur des détails...
Photo : Bédié
Légende suite : …mais surtout avec la partition de Bédié, l’arbitre incontesté de la suite des débats.

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