france24.fr - Le président sortant, Laurent Gbagbo, est arrivé en tête du premier tour devant l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara. Un second tour devra donc départager les deux hommes, qui se vouent une haine réciproque...
Les Ivoiriens vont devoir de nouveau se rendre aux urnes. En effet, l’actuel président, Laurent Gbagbo, est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, qui s’est tenu dimanche dernier, mais il n’a pas recueilli la majorité absolue.
Un second tour sera donc nécessaire face à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara pour doter le pays d’un chef d’État.
La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi, que Laurent Gbagbo a rassemblé sur son nom 38,3 % des suffrages - contre 32,08 % pour Alassane Ouattara.
Avec 25,24% des voix, l’ex-chef d’État Henri Konan Bedié est éliminé, même si son parti, le PDCI, demande un recomptage des bulletins de vote. D'ailleurs, des centaines de partisans de l'ancien président se sont rassemblés ce jeudi devant le siège du PDCI pour contester les résultats, selon l’envoyé spécial de France 24, Willy Bracciano. Henri Konan Bedié a d’ailleurs annoncé qu’il envisage de déposer un recours.
Les résultats complets de la CEI doivent cependant être prochainement transmis au Conseil constitutionnel pour validation puis proclamation des résultats définitifs. Le second tour devrait ensuite se tenir 15 jours après la proclamation des résultats, soit, selon toute vraisemblance, vers la fin du mois de novembre.
À qui bénéficiera le report des voix ?
L’enjeu de ce second tour est de savoir quel candidat va bénéficier du report de voix. À priori, c’est Alassane Ouattara qui devrait obtenir les faveurs d’Henri Konan Bedié, les deux hommes étant alliés depuis 2005 au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais il n'est pas évident que les électeurs d'Henri Konan Bédié suivent une éventuelle consigne de vote, tant les différends sont vivaces entre militants et cadres des deux camps.
Après la proclamation des résultats, aucun débordement n’a été constaté, que ce soit à Abidjan, la capitale, ou à Bouaké (centre), le fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôlent le nord du pays depuis le putsch raté et la guerre de 2002.
L’envoyé spécial de France 24, Willy Bracciano, assure que "l’activité a même repris timidement dans les rues d’Abidjan", alors que ces dernières étaient restées désertes plusieurs jours durant. "Tous ont encore en mémoire le souvenir de 2002, où des centaines de personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements qui avaient éclaté en marge du scrutin présidentiel", explique-t-il.
"Une inimitié ancienne et profonde"
Malgré ce calme relatif, le pays est en effet sous tension, car le second tour va voir s’affronter deux hommes liés par "une inimitié ancienne et profonde", selon Vincent Hugeux, grand reporter au magazine "l’Express".
"Laurent Gbagbo n’a jamais pardonné à Ouattara, alors Premier ministre de Houphouët-Boigny, d’avoir avalisé, sinon ordonné, son emprisonnement au début des années 1990", affirme-t-il sur l’antenne de France 24. De plus, l’actuel président, au pouvoir depuis 2000, considère toujours Ouattara "comme l’inspirateur et le financier de la rébellion, qui, en septembre 2002, a failli lui coûter son fauteuil".
La rancœur est toute aussi vivace du côté d’Ouattara, qui n’a pas digéré d’être écarté en 2000 de la course à la présidentielle, pour cause de "nationalité douteuse", selon la terminologie officielle. "Un affront qu’il compte bien laver dans les urnes", selon Vincent Hugeux.
Comme prévu, l’ex Premier ministre enregistre ses meilleurs résultats dans le nord du pays, dont il est originaire et où les soldats s'étaient soulevés contre le pouvoir de Laurent Gbagbo, en 2002.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté les candidats de cette élection, six fois repoussée depuis 2005, à "maintenir un environnement calme et pacifique et à accepter les résultats", tout en appelant les supporteurs des deux camps à éviter "toute provocation ou violence".
Les Ivoiriens vont devoir de nouveau se rendre aux urnes. En effet, l’actuel président, Laurent Gbagbo, est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, qui s’est tenu dimanche dernier, mais il n’a pas recueilli la majorité absolue.
Un second tour sera donc nécessaire face à l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara pour doter le pays d’un chef d’État.
La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi, que Laurent Gbagbo a rassemblé sur son nom 38,3 % des suffrages - contre 32,08 % pour Alassane Ouattara.
Avec 25,24% des voix, l’ex-chef d’État Henri Konan Bedié est éliminé, même si son parti, le PDCI, demande un recomptage des bulletins de vote. D'ailleurs, des centaines de partisans de l'ancien président se sont rassemblés ce jeudi devant le siège du PDCI pour contester les résultats, selon l’envoyé spécial de France 24, Willy Bracciano. Henri Konan Bedié a d’ailleurs annoncé qu’il envisage de déposer un recours.
Les résultats complets de la CEI doivent cependant être prochainement transmis au Conseil constitutionnel pour validation puis proclamation des résultats définitifs. Le second tour devrait ensuite se tenir 15 jours après la proclamation des résultats, soit, selon toute vraisemblance, vers la fin du mois de novembre.
À qui bénéficiera le report des voix ?
L’enjeu de ce second tour est de savoir quel candidat va bénéficier du report de voix. À priori, c’est Alassane Ouattara qui devrait obtenir les faveurs d’Henri Konan Bedié, les deux hommes étant alliés depuis 2005 au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais il n'est pas évident que les électeurs d'Henri Konan Bédié suivent une éventuelle consigne de vote, tant les différends sont vivaces entre militants et cadres des deux camps.
Après la proclamation des résultats, aucun débordement n’a été constaté, que ce soit à Abidjan, la capitale, ou à Bouaké (centre), le fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôlent le nord du pays depuis le putsch raté et la guerre de 2002.
L’envoyé spécial de France 24, Willy Bracciano, assure que "l’activité a même repris timidement dans les rues d’Abidjan", alors que ces dernières étaient restées désertes plusieurs jours durant. "Tous ont encore en mémoire le souvenir de 2002, où des centaines de personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements qui avaient éclaté en marge du scrutin présidentiel", explique-t-il.
"Une inimitié ancienne et profonde"
Malgré ce calme relatif, le pays est en effet sous tension, car le second tour va voir s’affronter deux hommes liés par "une inimitié ancienne et profonde", selon Vincent Hugeux, grand reporter au magazine "l’Express".
"Laurent Gbagbo n’a jamais pardonné à Ouattara, alors Premier ministre de Houphouët-Boigny, d’avoir avalisé, sinon ordonné, son emprisonnement au début des années 1990", affirme-t-il sur l’antenne de France 24. De plus, l’actuel président, au pouvoir depuis 2000, considère toujours Ouattara "comme l’inspirateur et le financier de la rébellion, qui, en septembre 2002, a failli lui coûter son fauteuil".
La rancœur est toute aussi vivace du côté d’Ouattara, qui n’a pas digéré d’être écarté en 2000 de la course à la présidentielle, pour cause de "nationalité douteuse", selon la terminologie officielle. "Un affront qu’il compte bien laver dans les urnes", selon Vincent Hugeux.
Comme prévu, l’ex Premier ministre enregistre ses meilleurs résultats dans le nord du pays, dont il est originaire et où les soldats s'étaient soulevés contre le pouvoir de Laurent Gbagbo, en 2002.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté les candidats de cette élection, six fois repoussée depuis 2005, à "maintenir un environnement calme et pacifique et à accepter les résultats", tout en appelant les supporteurs des deux camps à éviter "toute provocation ou violence".