Le candidat de La majorité présidentielle sera face à celui du Rassemblement des républicains(Rdr) pour le deuxième tour de la présidentielle. Chaque camp est à la recherche d’un nouveau souffle.
Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié. Le tiercé gagnant du premier tour de la présidentielle du dimanche 31 octobre a comme anesthésié toute la classe politique. La majorité présidentielle (Lmp) s’attendait visiblement à recueillir la majorité absolue des voix. Idem pour le Rassemblement des républicains(Rdr). Quant au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), il était sûr d’accéder au moins au second tour.
Les trois principaux camps de ces joutes ont donc accusé le coup pendant quelques jours. De même que le Rassemblement des houphouétistes (Rhdp), auquel appartient le Rdr. Leurs animateurs ont plutôt été peu bavards dans l’analyse des résultats.
Puis, il a fallu se remettre très vite dans le sens de la marche vers le second tour. Le président sortant a regroupé son staff, jeudi, à son QG de campagne, à Attoban. Les différents leaders du Rhdp se sont succédé chez le doyen Bédié.
Nouvelles stratégies
Le face-à-face entre Gbagbo et Ouattara tournera, sans conteste, à l’avantage de celui qui aura le mieux tiré les leçons du premier tour, donc qui aura su trouver les remèdes aux faiblesses qui en découlent.
Le candidat de Lmp n’a pas atteint ses objectifs dans les régions des Savanes, des Lacs et de la Vallée du Bandama. Au point où son Monsieur élections, Sokouri Bohui Martin, a tonné contre la faiblesse de la moisson, comparée aux moyens déployés. Un vrai coup de semonce contre les cadres originaires de ces régions, recrutés à grands frais. Très souvent, les nouvelles arrivées ont créé des grincements de dents au sein du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti qui a porté Gbagbo au pouvoir en 2000. Selon un membre du parti à la rose, plusieurs directeurs départementaux de campagne (Ddc) ont failli à leur mission dans les régions ci-dessus citées. Généralement, par manque de moyens. « Le Nord est vaste et les déplacements difficiles », justifie-t-il. Lmp aurait même été absente de plusieurs bureaux de vote.
Malgré tout, bien peu de personnes parient sur une mise à l’écart de Issa Malick Coulibaly. Le directeur national de campagne de Laurent Gbagbo n’a pu séduire que 6,50% (19.312 voix) des électeurs de sa région natale. Alors que le grand rival, Alassane Ouattara en raflait 85,90% (255.228 voix). Le camp Gbagbo va donc accentuer sa politique de proximité en renforçant les équipes sur le terrain, avec une plus forte implication du Fpi de Pascal Affi N’Guessan. Le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, originaire de Sinématiali (Savanes), jouera sa partition, après avoir prêté main forte au premier tour.
Cette grande mobilisation sur le terrain se constatera aussi dans les régions du centre, pour la pêche aux voix d’Henri Konan Bédié.
Plus que tout, le discours de la campagne à venir sera un atout déterminant pour séduire les électeurs de Bédié. Et, Laurent Gbagbo, en homme rusé, le sait.
Le candidat du Rdr, lui, espère le respect des accords conclus au sein du Rhdp. Avec un report mécanique des voix, ceux-ci lui garantissent une majorité d’environ 60%. Pas si simple pourtant. Il faudra se réorganiser très rapidement pour aller vers les électeurs.
Certains observateurs notent que la contestation des résultats par le candidat Bédié a eu pour conséquence de remettre à plus tard la reconnaissance de la victoire de l’allié Ouattara. Comme si ce dernier devait mériter le soutien qui lui donnerait des chances de l’emporter au second tour.
Des voix au Pdci plaident aussi pour que le staff de campagne de Ouattara ouvre ses portes aux alliés. Ce que le parti à la case ne rejette pas.
Une réorganisation qui ne devrait pas traîner si le numéro 1 de l’opposition ne veut pas céder du terrain dès l’entame de la bataille du terrain qui s’annonce rude.
Le sentiment au sein du Rdr est que l’alliance va totalement jouer son rôle. Mais, certains cadres espèrent que le mot d’ordre de soutien au candidat du Rhdp sera le même que celui qui a permis à Bédié, de faire le plein de ses voix, dans son bastion. Si leur mentor est plein de bonne volonté vis-à-vis des alliés, eux attendent d’être convaincus.
N’empêche, tout le monde s’accorde pour souhaiter que tout ce qui doit être réglé, le soit rapidement avant l’ouverture de la campagne. D’autant qu’un programme commun a déjà été conclu entre les quatre formations qui composent l’alliance.
Avec l’appui des Houphouétistes, le Rdr entend ainsi mener la guerre aux bulletins nuls. Mais, surtout, aller à la conquête des voix des sous-préfectures de la zone forestière. Dans ces régions agricoles, l’on soutient que les militants de l’opposition ont été empêchés de voter.
Le sprint final entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se jouera donc au Centre. Si le premier doit compter sur une politique de ralliements individuels, le second devrait obtenir l’onction officielle du porte-parole des populations.
Kesy B. Jacob
Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié. Le tiercé gagnant du premier tour de la présidentielle du dimanche 31 octobre a comme anesthésié toute la classe politique. La majorité présidentielle (Lmp) s’attendait visiblement à recueillir la majorité absolue des voix. Idem pour le Rassemblement des républicains(Rdr). Quant au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), il était sûr d’accéder au moins au second tour.
Les trois principaux camps de ces joutes ont donc accusé le coup pendant quelques jours. De même que le Rassemblement des houphouétistes (Rhdp), auquel appartient le Rdr. Leurs animateurs ont plutôt été peu bavards dans l’analyse des résultats.
Puis, il a fallu se remettre très vite dans le sens de la marche vers le second tour. Le président sortant a regroupé son staff, jeudi, à son QG de campagne, à Attoban. Les différents leaders du Rhdp se sont succédé chez le doyen Bédié.
Nouvelles stratégies
Le face-à-face entre Gbagbo et Ouattara tournera, sans conteste, à l’avantage de celui qui aura le mieux tiré les leçons du premier tour, donc qui aura su trouver les remèdes aux faiblesses qui en découlent.
Le candidat de Lmp n’a pas atteint ses objectifs dans les régions des Savanes, des Lacs et de la Vallée du Bandama. Au point où son Monsieur élections, Sokouri Bohui Martin, a tonné contre la faiblesse de la moisson, comparée aux moyens déployés. Un vrai coup de semonce contre les cadres originaires de ces régions, recrutés à grands frais. Très souvent, les nouvelles arrivées ont créé des grincements de dents au sein du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti qui a porté Gbagbo au pouvoir en 2000. Selon un membre du parti à la rose, plusieurs directeurs départementaux de campagne (Ddc) ont failli à leur mission dans les régions ci-dessus citées. Généralement, par manque de moyens. « Le Nord est vaste et les déplacements difficiles », justifie-t-il. Lmp aurait même été absente de plusieurs bureaux de vote.
Malgré tout, bien peu de personnes parient sur une mise à l’écart de Issa Malick Coulibaly. Le directeur national de campagne de Laurent Gbagbo n’a pu séduire que 6,50% (19.312 voix) des électeurs de sa région natale. Alors que le grand rival, Alassane Ouattara en raflait 85,90% (255.228 voix). Le camp Gbagbo va donc accentuer sa politique de proximité en renforçant les équipes sur le terrain, avec une plus forte implication du Fpi de Pascal Affi N’Guessan. Le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, originaire de Sinématiali (Savanes), jouera sa partition, après avoir prêté main forte au premier tour.
Cette grande mobilisation sur le terrain se constatera aussi dans les régions du centre, pour la pêche aux voix d’Henri Konan Bédié.
Plus que tout, le discours de la campagne à venir sera un atout déterminant pour séduire les électeurs de Bédié. Et, Laurent Gbagbo, en homme rusé, le sait.
Le candidat du Rdr, lui, espère le respect des accords conclus au sein du Rhdp. Avec un report mécanique des voix, ceux-ci lui garantissent une majorité d’environ 60%. Pas si simple pourtant. Il faudra se réorganiser très rapidement pour aller vers les électeurs.
Certains observateurs notent que la contestation des résultats par le candidat Bédié a eu pour conséquence de remettre à plus tard la reconnaissance de la victoire de l’allié Ouattara. Comme si ce dernier devait mériter le soutien qui lui donnerait des chances de l’emporter au second tour.
Des voix au Pdci plaident aussi pour que le staff de campagne de Ouattara ouvre ses portes aux alliés. Ce que le parti à la case ne rejette pas.
Une réorganisation qui ne devrait pas traîner si le numéro 1 de l’opposition ne veut pas céder du terrain dès l’entame de la bataille du terrain qui s’annonce rude.
Le sentiment au sein du Rdr est que l’alliance va totalement jouer son rôle. Mais, certains cadres espèrent que le mot d’ordre de soutien au candidat du Rhdp sera le même que celui qui a permis à Bédié, de faire le plein de ses voix, dans son bastion. Si leur mentor est plein de bonne volonté vis-à-vis des alliés, eux attendent d’être convaincus.
N’empêche, tout le monde s’accorde pour souhaiter que tout ce qui doit être réglé, le soit rapidement avant l’ouverture de la campagne. D’autant qu’un programme commun a déjà été conclu entre les quatre formations qui composent l’alliance.
Avec l’appui des Houphouétistes, le Rdr entend ainsi mener la guerre aux bulletins nuls. Mais, surtout, aller à la conquête des voix des sous-préfectures de la zone forestière. Dans ces régions agricoles, l’on soutient que les militants de l’opposition ont été empêchés de voter.
Le sprint final entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se jouera donc au Centre. Si le premier doit compter sur une politique de ralliements individuels, le second devrait obtenir l’onction officielle du porte-parole des populations.
Kesy B. Jacob