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Politique Publié le samedi 6 novembre 2010 | Nord-Sud

Rumeurs avant le second tour : Société civile et religieux montent au créneau

© Nord-Sud Par Emma
Présidentielle 2010 - Le premier ministre Guillaume Soro échange avec les religieux avant la proclamation des résultats
Mardi 2 novembre 2010. Abidjan. Primature
Des messages via Sms (short message system) circulent depuis la proclamation des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle du 31 octobre dernier. Compte tenu de leur menace pour la cohésion sociale, nous ne pouvons les rapporter in extenso. Face donc au danger d’un retour de la crise identitaire, la société civile et des religieux se prononcent.

Dr Gervais Boga Sakho (Fidhop): “C’est de l’intox”
« La Côte d’Ivoire est en train de construire sa démocratie. Le futur président ne sera pas celui qui est arrivé en 1800 ou en 1900. Ce sera celui qui a les compétences. Ce n’est pas la peine de dénigrer parce que c’est de l’intox. La Côte d’Ivoire en a déjà trop souffert et on ne peut plus retomber dans ces débats. Nous demandons aux Ivoiriens de prendre de la hauteur. Aujourd’hui, ils ont le choix entre deux personnalités et chacune d’elle a ses compétences ».

Me Hervé Gouaméné (Apdh) :“C’est une menace pour la cohésion sociale”
On ne sait pas d’où viennent ces messages. Mais, si on n’y prend garde, ils peuvent menacer le deuxième tour de la présidentielle et la cohésion sociale. Il appartient, dans un premier temps, aux responsables de l’Etat de Côte d’Ivoire, notamment le Premier ministre et la Cei de réagir pour calmer la population. Et lui dire de ne pas y accorder de l’intérêt».


Abbé Augustin Obou (Communication archidiocèse d’Abidjan) :“Il faut éviter de tomber dans leur piège”
« Ceux qui envoient ces sms sont des gens mal intentionnés. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de ça. Nous avons passé une étape de notre vie politique et sociale et nous voulons reprendre de plus belle. On n’a plus besoin des gens qui veulent tirer la Côte d’Ivoire vers le bas. Mais de ceux qui veulent élever le débat. Et à ce niveau-là, c’est vraiment le rabaisser. Je ne sais pas de quoi sont animés les auteurs, mais ce n’est pas normal. Il faut éviter de tomber dans leur piège. Que les Ivoiriens votent, non pas en fonction de l’ethnie, de la religion, ou de l’appartenance régionale ! Mais qu’ils votent plutôt celui qui est capable de mettre le pays dans une atmosphère de paix, d’amour, de fraternité ».

Imam Sékou Sylla (Communication Cosim) :“Ceux qui font cela sont des lâches”
« Ceux qui font ça sont des lâches. Il est mieux qu’ils sortent au grand jour. Les Ivoiriens ont déjà entendu ces chansons et je pense qu’ils ont tourné la page. La Côte d’Ivoire est un pays laïc et nul ne pourra changer cela. Ni en un pays chrétien, ni en un pays musulman. Cette laïcité, nous la préservons ensemble. Ces arguments ne sont pas faits pour préserver la paix que nous avons acquise jusque-là. Mais, pour diviser le pays. Il n’appartient pas à un groupe. Il nous appartient tous et nul n’imposera sa façon de voir à tout le monde».

Propos recueillis par Anne-Marie Eba
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