Depuis que la Côte d`Ivoire court après la paix, l`on avait cru que des élections démocratiques et apaisées allaient mettre fin à certaines velléités. Mais que non ! Depuis que le collège électoral a été convoqué par décret pour se rendre aux urnes le 31 octobre 2010, les populations allogènes vivant dans les zones forestières, ont été l`objet de cours assidues par les militants dits de La Majorité présidentielle. Ainsi, la région du Sud-Bandama a été passée au peigne fin par les refondateurs qui menaçaient les populations allogènes dont les Baoulé qui, de façon sociologique, sont majoritairement acquises à la cause du Pdci-Rda. C`est contre cet état de fait que ces populations reçoivent des menaces de toutes sortes. Dans les départements de Fresco, Guitry, Lakota et Divo, les menaces sont réelles. De nombreux témoignages recueillis dans ces départements concordent. D`abord, avant les élections, dans la période dite de pré campagne, certains cadres regroupés au sein de La Mouvance présidentielle pour le développement de la région du Sud-Bandama pilotée par Kragbé Gadou Vincent, ont sillonné campements et hameaux des Baoulé pour les amener à voter pour Gbagbo, sinon !! Cette menace verbale a tourné parfois en affrontements entre allogènes et autochtones comme ce fut le cas dans le canton Abohiri à Divo, dans le village de Gnéhiri.
Quand la rumeur fait des victimes innocentes
A Lakota, selon les témoignages du délégué départemental, Dr Frédéric Ozoukou et du permanent du Pdci-rda, Dago Okobé Eugène, ce sont les populations allogènes des villages de Gazolilié, Brahimakro, Beyokouassikro, Kouassikouadiokro, Gnambré, Abatolilié dans le canton Djéko qui sont de façon constante, objet de menaces depuis les élections du dimanche 31 octobre dernier. L`on reproche aux Baoulé d`avoir trahi la parole donnée en ne votant pas pour le candidat Laurent Gbagbo. C`est dans cette atmosphère que la violence et l`horreur ont atteint leur paroxysme ce vendredi 05 novembre dans le village de Niébélilié, où se trouve la station de traitement de la Sodeci. En effet, des rumeurs persistantes ont fait état de ce que des assaillants seraient terrés dans la forêt, à la lisière du village et qu`ils s`apprêteraient à attaquer nuitamment les populations à cause de leur appartenance au Fpi. La population était donc sur le pied de guerre quand, un paysan de retour du champ, croise un inconnu. Il lance l`alerte. L`homme fond dans la forêt. Une battue est menée. Il est rattrapé et battu à mort par des individus. Après coup, la gendarmerie est informée. Pour avoir la version officielle de cet acte odieux, nous avons rencontré, le samedi 06 novembre à son domicile, le Préfet de Lakota, M. Joseph Kpan Droh, qui a bien voulu nous expliquer en ces termes : " Vous savez, cette période électorale soulève trop de passions. Des rumeurs de toutes sortes circulent. Il est vrai que des menaces verbales circulent selon certains témoignages. Mais nous ne sommes pas encore arrivés aux agressions physiques. Pour ce faire, nous avons mis la gendarmerie en alerte maximale. A la moindre information, nous les mettons en mission. Il nous revient aussi que les responsables du Fpi auraient arraché des motos et des vélos donnés pour la campagne aux Baoulé, surtout au chef de Gagoué. Mais eux-mêmes ne sont pas venus me confirmer l`information. Pour moi, ce sont des rumeurs. Le cas de mort d`homme enregistré à Niébélilié nous paraît incongru. Les populations sont venues nous dire qu`elles ont mis aux arrêts un homme qui aurait agressé l`un des leurs, un jeune baoulé. J`ai dépêché la gendarmerie sur les lieux. Heureusement, il n`était pas encore mort, mais, ils lui ont coupé les tendons des deux pieds et l`ont assommé de coups de gourdins. Transféré à l`hôpital, il a succombé des suites de ses blessures. Il n`a aucune pièce sur lui. Et donc, on ne peut pas l`identifier. Son corps est à la morgue. Le commandant de brigade suit ce dossier. Vous pouvez en savoir davantage avec lui ". Nous a-t-il conseillé. Malheureusement, le premier responsable de la gendarmerie était en mission. A 13 h 20`, nous avons reçu un coup de fil du préfet nous informant qu`un autre individu venait d`être appréhendé dans ce même village et conduit à la gendarmerie. Nous nous rendîmes sur les lieux. A la gendarmerie, tous sont unanimes qu`il s`agit d`un fou que tous connaissent à Lakota. Après leur déposition, l`individu a été relâché. Les plaignants, visiblement confus et déçus, se sont engouffrés dans un véhicule de type 4x4 immatriculé D 18 061.
Face à toutes ces agressions et meurtres gratuits, les autorités compétentes et les organisations des droits de l`homme doivent prendre toutes les dispositions pour éviter le pire dans nos régions.
N`GUESSAN DENIS
Quand la rumeur fait des victimes innocentes
A Lakota, selon les témoignages du délégué départemental, Dr Frédéric Ozoukou et du permanent du Pdci-rda, Dago Okobé Eugène, ce sont les populations allogènes des villages de Gazolilié, Brahimakro, Beyokouassikro, Kouassikouadiokro, Gnambré, Abatolilié dans le canton Djéko qui sont de façon constante, objet de menaces depuis les élections du dimanche 31 octobre dernier. L`on reproche aux Baoulé d`avoir trahi la parole donnée en ne votant pas pour le candidat Laurent Gbagbo. C`est dans cette atmosphère que la violence et l`horreur ont atteint leur paroxysme ce vendredi 05 novembre dans le village de Niébélilié, où se trouve la station de traitement de la Sodeci. En effet, des rumeurs persistantes ont fait état de ce que des assaillants seraient terrés dans la forêt, à la lisière du village et qu`ils s`apprêteraient à attaquer nuitamment les populations à cause de leur appartenance au Fpi. La population était donc sur le pied de guerre quand, un paysan de retour du champ, croise un inconnu. Il lance l`alerte. L`homme fond dans la forêt. Une battue est menée. Il est rattrapé et battu à mort par des individus. Après coup, la gendarmerie est informée. Pour avoir la version officielle de cet acte odieux, nous avons rencontré, le samedi 06 novembre à son domicile, le Préfet de Lakota, M. Joseph Kpan Droh, qui a bien voulu nous expliquer en ces termes : " Vous savez, cette période électorale soulève trop de passions. Des rumeurs de toutes sortes circulent. Il est vrai que des menaces verbales circulent selon certains témoignages. Mais nous ne sommes pas encore arrivés aux agressions physiques. Pour ce faire, nous avons mis la gendarmerie en alerte maximale. A la moindre information, nous les mettons en mission. Il nous revient aussi que les responsables du Fpi auraient arraché des motos et des vélos donnés pour la campagne aux Baoulé, surtout au chef de Gagoué. Mais eux-mêmes ne sont pas venus me confirmer l`information. Pour moi, ce sont des rumeurs. Le cas de mort d`homme enregistré à Niébélilié nous paraît incongru. Les populations sont venues nous dire qu`elles ont mis aux arrêts un homme qui aurait agressé l`un des leurs, un jeune baoulé. J`ai dépêché la gendarmerie sur les lieux. Heureusement, il n`était pas encore mort, mais, ils lui ont coupé les tendons des deux pieds et l`ont assommé de coups de gourdins. Transféré à l`hôpital, il a succombé des suites de ses blessures. Il n`a aucune pièce sur lui. Et donc, on ne peut pas l`identifier. Son corps est à la morgue. Le commandant de brigade suit ce dossier. Vous pouvez en savoir davantage avec lui ". Nous a-t-il conseillé. Malheureusement, le premier responsable de la gendarmerie était en mission. A 13 h 20`, nous avons reçu un coup de fil du préfet nous informant qu`un autre individu venait d`être appréhendé dans ce même village et conduit à la gendarmerie. Nous nous rendîmes sur les lieux. A la gendarmerie, tous sont unanimes qu`il s`agit d`un fou que tous connaissent à Lakota. Après leur déposition, l`individu a été relâché. Les plaignants, visiblement confus et déçus, se sont engouffrés dans un véhicule de type 4x4 immatriculé D 18 061.
Face à toutes ces agressions et meurtres gratuits, les autorités compétentes et les organisations des droits de l`homme doivent prendre toutes les dispositions pour éviter le pire dans nos régions.
N`GUESSAN DENIS