Violences physiques, pressions morales, menaces verbales, etc. Des militants du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) vivent dans la hantise de représailles, s'ils ne les ont déjà subies, depuis le scrutin du 31 octobre passé et dans l'attente du second tour de l'élection présidentielle, le 21 novembre prochain. Nous sommes allés à leur rencontre.
Oumé, samedi 6 novembre. Il n'est pas encore 19h et le ciel est noir comme s'il était 22h. C'est que depuis quelques jours, le jour se lève plus tôt (5h30) dans cette petite localité productrice de cacao.
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le dimanche 31 octobre, le PDCI a distancé, son principal adversaire dans la région, La majorité présidentielle (LMP, qui comprend principalement le Front populaire ivoirien du président Laurent Gbagbo) dans le département. 18.764 voix contre 18.739. Une courte distance, trop grande pour réveiller de vieux démons.
Loukoukro. Important village de la communauté baoulé, situé sur l'axe Oumé-Kocumbo. Loukoukro est le seul village officiellement loti de la ville, bien que n'étant pas le seul qui le mérite. Dans ce village, gros comme Bayota (département de Gagnoa), un centre de vote a été installé le dimanche dernier. Le PDCI y a raflé la mise avec des scores importants. C'est dans ce village que nous rencontrons Marcel Kouassi Yao, 35 ans, mais paraissant plus vieux que son âge. Il raconte les évènements qui se sont passés à 2kms de là, précisément à Zongué, village centre fondé par des Gouro, qui vivent avec une petite communauté baoulé depuis plusieurs décennies. "La notabilité du village a lancé un ultimatum à l'un des superviseurs du PDCI dans l'un des deux bureaux de vote du village. Il a été sommé de quitter le village avant le mercredi prochain. Les gens lui reprochent son activisme au PDCI. Le jour du vote, des gens ont menacé de brûler sa maison", raconte Marcel Kouassi Yao.
Après une petite enquête, nous avons compris que cet homme arrivé à Zongué, les mains vides mais riche de sa détermination et de son courage, est devenu, après plusieurs années, un homme relativement prospère qui a entrepris de s'établir à Zongué, puisqu'il y a bâti une maison. Cela suscite bien des jalousies et certains notables autochtones ont manifestement choisi de se débarrasser d'un hôte écouté au sein de sa communauté, en profitant de l'aubaine.
Après enquête aussi, il ressort que les autorités administratives saisies ont entrepris une médiation, de même que le secrétaire de la section PDCI de la localité.
Hantise
Gabia. Ici, nous sommes dans un village gouro. Situé sur l'axe Oumé-Divo. Avant de trouver Gabia, on voit, au carrefour de Dougbafla, la pancarte qui indique Bemakro. Ce gros campement baoulé est le symbole des violences électorales. "En 1995, lors du boycott actif, le campement a été brûlé par des militants du FPI", rappelle Alassane Doumbia, sous-directeur de campagne du candidat Henri Konan Bédié, dans la zone.
à Gabia, nous avons rendez-vous chez le doyen Labi Bi Koffi. Cest l'un des pionniers du PDCI dans la localité. Membre infulent de la communauté gouro, il est en quelque sorte le tuteur politique de la communauté baoulé. à son domicile, nous trouvons Mlle Eudoxie Zinta. Cette dernière a une histoire particulière. En effet, elle est la fille du directeur local de campagne du candidat Laurent Gbagbo, mais est fermement engagée au PDCI.
"Je subis des pressions morales depuis que la campagne a commencé. Cela s'est accentué depuis qu'on attend le second tour", dit-elle. Elle se réjouit de ce que son père ne lui fasse aucun problème mais dénonce l'attitude de certains membres de sa famille.
"Je pense que la démocratie, c'est de permettre à son prochain de choisir son engagement politique", indique-t-elle.
Le cas de Mlle Zinta montre bien que ce n'est pas la communauté baoulé exclusivement qui subit les pressions. Il est vrai que cette Gouro bon teint ne subira pas de pressions jusqu'à s'entendre dire qu'elle risque de perdre la vie, si elle continue son militantisme au PDCI.
Kouadio Afini, un jeune ressortissant de Bouaké, lui, a déjà enregistré des menaces de mort. Il les prend très au sérieux. Il compte de ce fait, abandonner toute activité politique pour se consacrer à son business d'acheteur de cacao.
"à quoi cela sert-il de continuer si on doit exposer sa vie ?", s'interroge-t-il entre deux soupirs. Il ajoute en remuant la tête : "C'est devenu trop fort. Les injures, les menaces, c'est devenu insupportable".
à Gabia, la rumeur circule selon laquelle les femmes baoulé sont interdites de marché. La notabilité du village nie avoir initié une telle action. Les jeunes et les responsables FPI du village disent ignorer qu'une telle interdiction existe. Une chose est certaine, les femmes baoulé des campements environnants, qui se rendaient trois fois par semaine (mercredi, vendredi et dimanche) à Gabia pour vendre leurs produits maraîchers et vivriers, n'osent pas s'aventurer au marché. Conséquence : le marché de Gabia est vide et les denrées alimentaires, tel l'attiéké, commencent à manquer aux autochtones.
"Si Gbagbo passe…"
à Bemakro, un autre campement baoulé (il y en a au moins 300 dans le département contre 14 villages gouro et 32 villages gban), les souvenirs du " boycott actif " de l'opposition d'alors du FPI sont encore présents dans les esprits. Bien qu'ils remontent à 15 ans, ils se sont réveillés ces derniers jours.
"Un responsable gouro de la campagne de Gbagbo m'a dit : " Si Gbagbo passe, tu es mort, parce qu'au premier tour, on s'est rendu compte que malgré le fait qu'on t'a donné une parcelle de terre pour planter du cacao et t'enrichir, tu ne l'as pas voté alors que tu sais qu'il est notre candidat. Si Gbagbo ne passe pas et que c'est Ouattara qui passe, tu es aussi mort", révèle N'Guessan Privat, arrivé dans la localité, il y a plus de 35 ans.
N'Guessan Privat fait remarquer son dilemme : "Même si je vote pour Gbagbo, étant donné que le vote est secret, ceux qui m'en veulent, diront toujours que je n'ai pas voté pour lui et mettront leur menace à exécution".
à Digbohouo, village autochtone situé sur l'axe Oumé-Sinfra, un militant du PDCI a été pris à partie, le jour du scrutin, après une altercation née de la volonté de certains jeunes du FPI d'empêcher des populations allochtones qui se sont déplacées en masse, d'exercer leur droit de vote.
Martin Bohuié, sous-directeur de campagne du candidat du PDCI dans la tribu Touka et dans le canton Gbokwa (sur l'axe Oumé-Sinfra), cadre autochtone du PDCI, alerté, a pris en charge les frais médicaux du militant bastonné en présence des forces de l'ordre qui n'ont pu empêcher l'incident.
Appel au calme
"Il a subi des traumatismes et au dispensaire, on a décelé des contusions", affirme M. Bohuié. Ce dernier note que le calme est revenu depuis lors.
Un calme que souhaite vivement François Kouassi Kouakou, adjoint au maire d'Oumé et leader charismatique de la communauté baoulé. Rencontré à son domicile d'Oumé où il vit depuis son enfance, au milieu des siens mais aussi de Malinké, de Gouro et de Gban, qui lui signalent tel acte de violence, qui lui rappellent tel décès ou lui indiquent telle cérémonie à laquelle il doit prendre part, etc., il écoute chacun, sans rien dire, à la manière d'un chef akan, puis donne ses instructions, à la fois fermes et brèves.
"Je ne veux pas de violences, ni de la part des membres de ma communauté ni de la part de membres d'autres communautés. A Oumé, nous sommes tous des frères. C'est pourquoi, j'invite les uns et les autres au calme et à la sérénité, à l'acceptation mutuelle et à la tolérance", répète-t-il sans cesse à ses interlocuteurs.
à Oumé, chacun attend le second tour de l'élection présidentielle, en espérant que cela va se passer dans le calme et la sérénité voulues par l'adjoint au maire, François Kouassi Kouakou. Mais personne ne se fait d'illusion, ni ne verse dans l'angélisme car le vieux démon politicien de la tension interethnique qui se réveille à chaque scrutin électoral, et sa tribu de petits diables de la jalousie, de la rancœur, de la haine, de la provocation, ne sont jamais assez loin, et sont prêts à jouer encore une fois sur la corde très raide de la violence.
Arrêter la dérive hic et nunc
Les faits sont ce qu'ils sont. Pour l'heure, les communautés allogènes et allochtones qui vivent dans les zones forestières ne subissent pas des représailles spectaculaires et par trop alarmistes. Cependant, les actes isolés attribués aux militants du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel) ou à des populations autochtones, supporters du président sortant, candidat au second tour de l'élection présidentielle, sont suffisamment importants, qui nécessitent un engagement ferme du gouvernement. La solution n'est certes pas de nier systématiquement les faits, ni de les minimiser. La violence appelle souvent la violence et l'impunité, tout comme les frustrations non contenues, conduisent à la rébellion, voire au terrorisme. Les responsables du FPI et le candidat Laurent Gbagbo doivent impérativement et fermement appeler leurs " brebis galeuses " (c'est le terme le plus politiquement correct ) à se ressaisir. Si tant est que La majorité présidentielle (LMP) souhaite obtenir des voix de certains militants et supporters du PDCI, les violences de toutes sortes sont la pire des stratégies. Elles ont un mérite : susciter la rancœur chez les victimes.
André Silver Konan
Envoyé spécial
Oumé, samedi 6 novembre. Il n'est pas encore 19h et le ciel est noir comme s'il était 22h. C'est que depuis quelques jours, le jour se lève plus tôt (5h30) dans cette petite localité productrice de cacao.
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le dimanche 31 octobre, le PDCI a distancé, son principal adversaire dans la région, La majorité présidentielle (LMP, qui comprend principalement le Front populaire ivoirien du président Laurent Gbagbo) dans le département. 18.764 voix contre 18.739. Une courte distance, trop grande pour réveiller de vieux démons.
Loukoukro. Important village de la communauté baoulé, situé sur l'axe Oumé-Kocumbo. Loukoukro est le seul village officiellement loti de la ville, bien que n'étant pas le seul qui le mérite. Dans ce village, gros comme Bayota (département de Gagnoa), un centre de vote a été installé le dimanche dernier. Le PDCI y a raflé la mise avec des scores importants. C'est dans ce village que nous rencontrons Marcel Kouassi Yao, 35 ans, mais paraissant plus vieux que son âge. Il raconte les évènements qui se sont passés à 2kms de là, précisément à Zongué, village centre fondé par des Gouro, qui vivent avec une petite communauté baoulé depuis plusieurs décennies. "La notabilité du village a lancé un ultimatum à l'un des superviseurs du PDCI dans l'un des deux bureaux de vote du village. Il a été sommé de quitter le village avant le mercredi prochain. Les gens lui reprochent son activisme au PDCI. Le jour du vote, des gens ont menacé de brûler sa maison", raconte Marcel Kouassi Yao.
Après une petite enquête, nous avons compris que cet homme arrivé à Zongué, les mains vides mais riche de sa détermination et de son courage, est devenu, après plusieurs années, un homme relativement prospère qui a entrepris de s'établir à Zongué, puisqu'il y a bâti une maison. Cela suscite bien des jalousies et certains notables autochtones ont manifestement choisi de se débarrasser d'un hôte écouté au sein de sa communauté, en profitant de l'aubaine.
Après enquête aussi, il ressort que les autorités administratives saisies ont entrepris une médiation, de même que le secrétaire de la section PDCI de la localité.
Hantise
Gabia. Ici, nous sommes dans un village gouro. Situé sur l'axe Oumé-Divo. Avant de trouver Gabia, on voit, au carrefour de Dougbafla, la pancarte qui indique Bemakro. Ce gros campement baoulé est le symbole des violences électorales. "En 1995, lors du boycott actif, le campement a été brûlé par des militants du FPI", rappelle Alassane Doumbia, sous-directeur de campagne du candidat Henri Konan Bédié, dans la zone.
à Gabia, nous avons rendez-vous chez le doyen Labi Bi Koffi. Cest l'un des pionniers du PDCI dans la localité. Membre infulent de la communauté gouro, il est en quelque sorte le tuteur politique de la communauté baoulé. à son domicile, nous trouvons Mlle Eudoxie Zinta. Cette dernière a une histoire particulière. En effet, elle est la fille du directeur local de campagne du candidat Laurent Gbagbo, mais est fermement engagée au PDCI.
"Je subis des pressions morales depuis que la campagne a commencé. Cela s'est accentué depuis qu'on attend le second tour", dit-elle. Elle se réjouit de ce que son père ne lui fasse aucun problème mais dénonce l'attitude de certains membres de sa famille.
"Je pense que la démocratie, c'est de permettre à son prochain de choisir son engagement politique", indique-t-elle.
Le cas de Mlle Zinta montre bien que ce n'est pas la communauté baoulé exclusivement qui subit les pressions. Il est vrai que cette Gouro bon teint ne subira pas de pressions jusqu'à s'entendre dire qu'elle risque de perdre la vie, si elle continue son militantisme au PDCI.
Kouadio Afini, un jeune ressortissant de Bouaké, lui, a déjà enregistré des menaces de mort. Il les prend très au sérieux. Il compte de ce fait, abandonner toute activité politique pour se consacrer à son business d'acheteur de cacao.
"à quoi cela sert-il de continuer si on doit exposer sa vie ?", s'interroge-t-il entre deux soupirs. Il ajoute en remuant la tête : "C'est devenu trop fort. Les injures, les menaces, c'est devenu insupportable".
à Gabia, la rumeur circule selon laquelle les femmes baoulé sont interdites de marché. La notabilité du village nie avoir initié une telle action. Les jeunes et les responsables FPI du village disent ignorer qu'une telle interdiction existe. Une chose est certaine, les femmes baoulé des campements environnants, qui se rendaient trois fois par semaine (mercredi, vendredi et dimanche) à Gabia pour vendre leurs produits maraîchers et vivriers, n'osent pas s'aventurer au marché. Conséquence : le marché de Gabia est vide et les denrées alimentaires, tel l'attiéké, commencent à manquer aux autochtones.
"Si Gbagbo passe…"
à Bemakro, un autre campement baoulé (il y en a au moins 300 dans le département contre 14 villages gouro et 32 villages gban), les souvenirs du " boycott actif " de l'opposition d'alors du FPI sont encore présents dans les esprits. Bien qu'ils remontent à 15 ans, ils se sont réveillés ces derniers jours.
"Un responsable gouro de la campagne de Gbagbo m'a dit : " Si Gbagbo passe, tu es mort, parce qu'au premier tour, on s'est rendu compte que malgré le fait qu'on t'a donné une parcelle de terre pour planter du cacao et t'enrichir, tu ne l'as pas voté alors que tu sais qu'il est notre candidat. Si Gbagbo ne passe pas et que c'est Ouattara qui passe, tu es aussi mort", révèle N'Guessan Privat, arrivé dans la localité, il y a plus de 35 ans.
N'Guessan Privat fait remarquer son dilemme : "Même si je vote pour Gbagbo, étant donné que le vote est secret, ceux qui m'en veulent, diront toujours que je n'ai pas voté pour lui et mettront leur menace à exécution".
à Digbohouo, village autochtone situé sur l'axe Oumé-Sinfra, un militant du PDCI a été pris à partie, le jour du scrutin, après une altercation née de la volonté de certains jeunes du FPI d'empêcher des populations allochtones qui se sont déplacées en masse, d'exercer leur droit de vote.
Martin Bohuié, sous-directeur de campagne du candidat du PDCI dans la tribu Touka et dans le canton Gbokwa (sur l'axe Oumé-Sinfra), cadre autochtone du PDCI, alerté, a pris en charge les frais médicaux du militant bastonné en présence des forces de l'ordre qui n'ont pu empêcher l'incident.
Appel au calme
"Il a subi des traumatismes et au dispensaire, on a décelé des contusions", affirme M. Bohuié. Ce dernier note que le calme est revenu depuis lors.
Un calme que souhaite vivement François Kouassi Kouakou, adjoint au maire d'Oumé et leader charismatique de la communauté baoulé. Rencontré à son domicile d'Oumé où il vit depuis son enfance, au milieu des siens mais aussi de Malinké, de Gouro et de Gban, qui lui signalent tel acte de violence, qui lui rappellent tel décès ou lui indiquent telle cérémonie à laquelle il doit prendre part, etc., il écoute chacun, sans rien dire, à la manière d'un chef akan, puis donne ses instructions, à la fois fermes et brèves.
"Je ne veux pas de violences, ni de la part des membres de ma communauté ni de la part de membres d'autres communautés. A Oumé, nous sommes tous des frères. C'est pourquoi, j'invite les uns et les autres au calme et à la sérénité, à l'acceptation mutuelle et à la tolérance", répète-t-il sans cesse à ses interlocuteurs.
à Oumé, chacun attend le second tour de l'élection présidentielle, en espérant que cela va se passer dans le calme et la sérénité voulues par l'adjoint au maire, François Kouassi Kouakou. Mais personne ne se fait d'illusion, ni ne verse dans l'angélisme car le vieux démon politicien de la tension interethnique qui se réveille à chaque scrutin électoral, et sa tribu de petits diables de la jalousie, de la rancœur, de la haine, de la provocation, ne sont jamais assez loin, et sont prêts à jouer encore une fois sur la corde très raide de la violence.
Arrêter la dérive hic et nunc
Les faits sont ce qu'ils sont. Pour l'heure, les communautés allogènes et allochtones qui vivent dans les zones forestières ne subissent pas des représailles spectaculaires et par trop alarmistes. Cependant, les actes isolés attribués aux militants du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel) ou à des populations autochtones, supporters du président sortant, candidat au second tour de l'élection présidentielle, sont suffisamment importants, qui nécessitent un engagement ferme du gouvernement. La solution n'est certes pas de nier systématiquement les faits, ni de les minimiser. La violence appelle souvent la violence et l'impunité, tout comme les frustrations non contenues, conduisent à la rébellion, voire au terrorisme. Les responsables du FPI et le candidat Laurent Gbagbo doivent impérativement et fermement appeler leurs " brebis galeuses " (c'est le terme le plus politiquement correct ) à se ressaisir. Si tant est que La majorité présidentielle (LMP) souhaite obtenir des voix de certains militants et supporters du PDCI, les violences de toutes sortes sont la pire des stratégies. Elles ont un mérite : susciter la rancœur chez les victimes.
André Silver Konan
Envoyé spécial