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Politique Publié le lundi 8 novembre 2010 | Le Temps

20 mouvements de jeunesse Baoulé sonnent la révolte :“Le tueur de mon père n’épousera pas ma mère”

© Le Temps
A supporter of Ivory Coast`s President and candidate in the upcoming presidential election Laurent Gbagbo sports an election poster for Gbagbo on October 29, 2010 during a rally at Felix Houphouet-Boigny stadium in Abidjan
A supporter of Ivory Coast`s President and candidate in the upcoming presidential election Laurent Gbagbo sports an election poster for Gbagbo on October 29, 2010 during a rally at Felix Houphouet-Boigny stadium in Abidjan. Postponed six times since President Laurent Gbagbo`s mandate expired in 2005, the elections are supposed to end a decade-old political and military crisis in the former West African powerhouse, which has been split after a foiled coup bid against Gbagbo in 2002.
Vingt associations de jeunesse issues du pays Baoulé et reparties sur l’ensemble du territoire national avec un grand nombre installé dans les zones forestières de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, ont unanimement décidé de sonner la révolte. Face au vote massif de leurs parents en faveur du candidat du Pdci-Rda leur parti traditionnel et malgré cette forte mobilisation, ce dernier n’a pu franchir le cap du premier tour. La jeunesse Baoulé s’est engagée donc à « prendre toutes ses responsabilités pour faire triompher le candidat Laurent Gbagbo au second tour qui s’annonce». Hier, à Cocody Angré où ils rencontraient la presse nationale, par la voix de Kouassi Ferdinand Watchard Kédjébo, ces mouvements de jeunes Baoulé du Centre et des zones forestières, ont lancé un véritable cri de cœur. Certes, il y a de quoi à être « déçus par l’attitude des parents », qu’ils disent avoir du mal à comprendre en raison de l’attention soutenue du Président Laurent Gbagbo en direction du peuple Baoulé depuis son accession au pouvoir. Cependant, ces mouvements veulent amener leurs parents « à se ressaisir » après le premier tour. «Le peuple Baoulé est un peuple qui se respecte, et nous allons prendre le taureau par les cornes, car l’heure n’est pas aux récriminations et à travers la jeunesse Baoulé, c’est toute la jeunesse ivoirienne qui a échoué », a indiqué Watchard Kédjébo leur porte-parole. C’est pourquoi, il a appelé chaque jeune Baoulé à se «mobiliser autour de la République et autour du candidat Laurent Gbagbo qui a toujours su défendre cette République ». «Lheure n’est pas au bilan, mais il faut que chacun prenne ses responsabilités. La jeunesse Baoulé prend ici l’engagement d’aller partout en Côte d’Ivoire pour rassurer les parents et leur faire comprendre la portée de leur prochain engagement », a-t-il indiqué. « Nous mettons quiconque en garde que le peuple Baoulé n’est un pas le fonds de commerce de certains candidats. » Les vingt mouvements ont décidé d’aller en guerre contre ces auteurs de rumeurs qui mettent en péril la vie de leurs parents dans les zones forestières. Pour ce faire, les vingt mouvements ont appelé à un rassemblement populaire le mardi 9 novembre 2010, à Yamoussoukro. Au cours d’une rencontre extraordinaire qui se tiendra à l’auditorium de l’amphithéâtre du Cafop de la capitale politique, ils vont lancer «des mots d’ordre clairs». A cette occasion, souligne leur porte-parole, tous les mouvements de jeunesses Baoulé partout en Côte d’Ivoire, prendront «l’engagement solennel pour faire triompher le candidat Laurent Gbagbo». Les films de Thierry Légré. Alassane Dramane Ouattara : le père de la rébellion et Un homme, une vision de la réalisatrice Hanny Tchelley seront projetés et commentés à cet effet. Watchard a aussi appelé les jeunesses des candidats perdants à rejoindre le vaste ralliement. «Nous leur ouvrons grandement les bras, pour le triomphe de la Côte d’Ivoire à travers Laurent Gbagbo ». Se disant convaincu que « Bédié ne lancera pas de consignes de vote en faveur de Alassane Ouattara (ndlr, l’adversaire de Laurent Gbagbo au 2 e tour)», il a cependant pris soin d’inviter les Baoulé «à ne pas écouter les mots d’ordre de Bédié», en cas de cette éventualité. « Nos parents ne comprendraient pas que Alassane Ouattara qui est la cause de nos malheurs et de nos souffrances ait le soutien de Bédié. Il y a un proverbe de chez nous qui dit : «Jamais, le tueur de mon père n’épousera ma mère». C’est une question de dignité nationale, c’est aussi une question de bonne cohabitation avec nos parents de l’Ouest ».

S. A.
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