Vendre ses produits vivriers à la population qui doit se nourrir pendant cette période électorale ou rester terré chez soi comme tout le monde ? Telle est la question que se sont posée et continuent de se poser, à longueur de journée, de nombreux commerçants. Car, pendant la tenue du 1er tour de l`élection présidentielle, une grande frange de commerçants, toutes tendances confondues, gagnée par la hantise, a préféré ne pas vendre ses produits et rester tranquillement chez elle. En attendant d`avoir une meilleure lisibilité de la situation sociopolitique. Comme l`a expliqué Cécile, vendeuse de poissons et poulets braisés à l`Allocodrome de Cocody, les commerçants avaient peur mais étaient obligés de vendre. " Le dimanche après l`élection, il n`y avait presque personne ici à l`Allocodrome. Nous sommes restés chez nous parce que nous avions peur. C`était pareil le 1er novembre. Aujourd`hui, nous venons vendre parce qu`il faut bien qu`on se nourrisse et qu`on gagne un peu d`argent. Mais c`est la peur au ventre que nous venons vendre ", nous a-t-elle expliqué aux environs de 21h. Une heure à laquelle, l`Allocodrome qui, de coutume, grouillait de monde, n`a pas fait le plein, le 7 novembre dernier. Odile Lou, vendeuse de banane plantain au marché Wassakara, partage la même crainte que Cécile. Depuis le 31 octobre, date du scrutin présidentiel, elle se lève avec crainte pour exercer son commerce au marché et prie pour pouvoir rentrer chez elle saine et sauve chaque soir. Pourquoi une telle crainte ? Elle nous répond, le sourire aux lèvres, avoir peur que tout bascule au moment où elle s`y attend le moins. " J`ai peur d`être assise ici en train de vendre et de voir des gens venir tout mélanger et nous emmener à courir dans tous les sens… ", a-t-elle expliqué sans pour autant terminer sa phrase. Pour Soro, vendeur de riz au marché d`Abobo, l`augmentation des coûts des denrées se justifie par la hausse des taxes sur celles-ci. " Si nous avons augmenté les prix des marchandises, c`est parce que les taxes qu`on nous prélève ont augmenté ", révèle-t-il. Pour Odile Lou, comme pour de nombreux commerçants rencontrés, la hausse des denrées est plutôt due à la cherté du transport des marchandises sur Abidjan. " A cause des élections, il n`y a pas de camions, donc quand nous en trouvons un, le transporteur double le prix. Or celui qui nous livre aussi les denrées en gros augmente le coût. Nous sommes donc obligées de revoir les prix du tas au marché ", nous explique-t-elle.
Les prix toujours élevés
Faites un tour dans tous les marchés du district d`Abidjan et vous aurez le vertige, tant les coûts des produits vivriers ont atteint une hausse vertigineuse. Le coût du kg du sucre est ainsi passé de 500F à 1000F. Le grand sac du riz Dénikashia (riz de grande consommation) coûte aujourd`hui 15 000F au lieu de 9 000 F cfa tandis que le kg de la viande passe à 2 000F au lieu de 1 800F. De sorte qu`avoir 5000F pour son marché aujourd`hui n`est pas une sinécure. Alors ne parlez pas d`acheter un poulet qui coute maintenant 3500Fcfa au lieu de 2500F ou tout au plus 3000F. " Madame, je vous jure que tout a augmenté même les places au cimetière ! Les places publiques sont passées de 12 000F à 25 000F ici à Abobo ", nous a révélé un commerçant tout remonté. Et d`ajouter que " l`Etat sait ce qui se passe en ce moment dans les marchés mais laisse faire ".
Cinthia R Aka
Les prix toujours élevés
Faites un tour dans tous les marchés du district d`Abidjan et vous aurez le vertige, tant les coûts des produits vivriers ont atteint une hausse vertigineuse. Le coût du kg du sucre est ainsi passé de 500F à 1000F. Le grand sac du riz Dénikashia (riz de grande consommation) coûte aujourd`hui 15 000F au lieu de 9 000 F cfa tandis que le kg de la viande passe à 2 000F au lieu de 1 800F. De sorte qu`avoir 5000F pour son marché aujourd`hui n`est pas une sinécure. Alors ne parlez pas d`acheter un poulet qui coute maintenant 3500Fcfa au lieu de 2500F ou tout au plus 3000F. " Madame, je vous jure que tout a augmenté même les places au cimetière ! Les places publiques sont passées de 12 000F à 25 000F ici à Abobo ", nous a révélé un commerçant tout remonté. Et d`ajouter que " l`Etat sait ce qui se passe en ce moment dans les marchés mais laisse faire ".
Cinthia R Aka