Après l’appel de Bédié à voter pour Ouattara / Affi N’Guessan : “C’est le deuxième coup d’Etat de Ouattara contre Bédié”

L’appel du candidat malheureux du Pdci à voter pour Alassane Ouattara au deuxième tour de la présidentielle est perçu par La Majorité présidentielle comme le deuxième coup d’Etat réussi de Ouattara contre Bédié avec, selon lui, la complicité de la victime. Aussi cet appel est-il accueilli comme une insulte au bon sens, à la raison, à l’honneur et à la dignité. Le porte-parole du candidat de la majorité présidentielle, Pascal Affi N’Guessan, s’est prononcé sur cette attitude de Konan Bédié face à la presse, hier, au quartier général de la campagne du candidat Laurent Gbagbo. «En usant encore une fois de moyens déloyaux, Alassane Ouattara vient de réaliser contre Henri Konan Bédié et avec sa propre complicité son deuxième coup d’Etat», a estimé Affi N’Guessan, entouré de Dr. Coulibaly Issa Malick, directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo. Le porte-parole de celui-ci dit ne pas comprendre ce mot d’ordre de Bédié qui appelle les militants du Pdci à se mobiliser autour d’Alassane Ouattara. Et de s’interroger sur ce qui a été proposé à Bédié pour en arriver là. «Comment comprendre le mot d’ordre d’Henri Konan Bédié aux militants et à ses électeurs du premier tour ? Qu’a-t-il reçu et quelles promesses lui ont été faites au moment où il se retire de la scène politique ?», s’est préoccupé le porte- parole. Qui fustige avec force : «C’est un mot d’ordre qui est une insulte au bon sens et à la raison, à l’honneur et à la dignité». Mais, vite, le conférencier a fait remarquer que Henri Konan Bédié n’a pas changé et qu’il continue de penser que les Ivoiriennes et Ivoiriens sont toujours à sa disposition et à sa guise sans leur consentement. Affi N’Guessan a, par conséquent, invité les Ivoiriens à ne pas suivre Bédié dans cette voie qui, à l’en croire est celle de l’aliénation de la Côte d’Ivoire. «Méfions-nous du candidat de l’étranger, celui qui rend compte à l’étranger et prend ses ordres et ses moyens via Dakar. Rassemblons-nous autour du président Gbagbo pour consacrer au 2ème tour la victoire de la démocratie sur l’anarchie, de la paix sur la guerre, de la prospérité sur la pauvreté», a exhorté le porte-parole du candidat Laurent Gbagbo. Il ne s’arrête pas là. Car, répondant aux accusations de fraude faites par Bédié contre son candidat, Affi N’Guessan a rétorqué que la Cei et ses représentations régionales et départementales étant dans la plus grande majorité aux mains du Rhdp, il est difficile d’admettre que la fraude provienne de La Majorité présidentielle. Et d’accuser à juste titre : «Les 19 commissions électorales régionales et les commissions locales qui gèrent les résultats issus des urnes et les procès- verbaux sont toutes contrôlées par le Rhdp, en particulier le Rdr. S’il y a eu trafic de bulletins de vote, falsification de procès-verbaux et vote multiples, cela ne peut qu’être l’œuvre du Rdr d’Alassane Ouattara ; et le Pdci le sait bien». Pour lui, les dirigeants du Pdci savent très bien qu’ils ont été arnaqués par leurs alliés du Rdr qui, a-t-il soutenu, leur ont volé leur qualification au deuxième tour.

Faisant une analyse des nouvelles relatives aux exactions qui seraient faites à la communauté baoulé en zones forestières, Affi N’Guessan a indiqué que cet état de fait est une tradition au Pdci et au Rdr chaque fois que le pays aborde des élections. Il a, par ailleurs, condamné cette politique qui consiste, selon lui, à susciter des affrontements entre les différentes ethnies. Pour le porte parole du candidat de La Majorité présidentielle, le Rdr et le Pdci sont devenus des spécialistes dans la tribalisation du débat politique parce qu’ils n’ont plus d’arguments solides pour gagner l’adhésion des populations. Il a donc appelé le peuple akan à être extrêmement vigilant afin de ne pas tomber dans ce piège qui vise à opposer les Ivoiriens les uns contre les autres. Affi a dit ne pas être inquiet du vote ethnique qui caractérise le Pdci et le Rdr, car, a-t-il avancé, le candidat Laurent Gbagbo transcende les régions et les ethnies.

Benjamin Koré