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Politique Publié le mardi 9 novembre 2010 | Le Temps

2e tour de l’élection présidentielle : Pourquoi Gbagbo va gagner

© Le Temps Par SIA KAMBOU
Présidentielle 2010 : vers un face-à-face Alassane Ouattara - Gbagbo Laurent au second tour de la présidentielle
Laurent Gbagbo (à gauche) arriverait en tête à Abidjan tandis qu`Alassane Ouattara le devancerait dans son fief du nord du pays
Qui de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara va l’emporter au second tour de la présidentielle du 21 novembre prochain ? Difficile d’y répondre. Mais le candidat de La majorité présidentielle dispose d’excellents atouts qui lui permettront, à coup sûr, de triompher de Ouattara.
Une élection n’est jamais gagnée d’avance. Ce groupe de mots a été pendant deux semaines, l’un des slogans de campagne de Laurent Gbagbo. Les faits viennent de lui donner raison. Crédité pendant longtemps de près de 48% par une série de sondages, le candidat de La majorité présidentielle a été contraint de se contenter de 38, 04 %. Suivi de Ouattara, 32,07 % et de Bédié, avec 25,24 %. Face à un tel classement au niveau du triumvirat, les Ivoiriens étaient suspendus aux lèvres de Bédié, devenu ipso facto le faiseur de roi. Depuis dimanche, les choses sont claires, Bédié appelle ses partisans à voter Ouattara.

L’élection, ce n’est pas 1+1=2

Dès l’annonce du soutien du Rhdp à la candidature de Ouattara, c’est la fête dans les officines de l’opposition ivoirienne. A l’aide d’une calculette, les hagiographes en sont arrivés à une majorité d’un peu plus de 60% des suffrages. Oubliant que l’arithmétique s’accommode difficilement de la politique. Chaque électeur de Bédié sait pourquoi il a voté pour lui. Ce dernier n’étant plus dans la course, il est évident que beaucoup parmi ceux qui ont eu confiance en lui reconsidèrent leur vote. Dans aucune démocratie, le report des voix n’a jamais été spontané. En dépit de l’appel de Bédié, de nombreux militants du Pdci-Rda resteront sourds à sa plaidoirie. Comment les frères et sœurs, les neveux et cousins, etc., des danseuses d’Adjanou pourront, contre tout bon sens, contribuer à porter au pouvoir le bourreau, Alassane Ouattara. Ces pauvres femmes qui ne demandaient seulement qu’à éloigner de la terre de leurs ancêtres, les seigneurs de guerre, ont été froidement abattues. Au nom de la candidature de Ouattara. En clair, tous les Baoulé ne capituleront pas avec Bédié. Qui, il faut l’avouer, avait une marge de manœuvre trop étroite. Son alliance avec Ouattara dans le cadre du Rhdp ne lui laissait pas un autre choix que d’appeler ses partisans à voter le candidat du Rdr. Malheureusement pour lui, des voix se font déjà entendre à la base pour parler de suicide politique de la part de N’Zuéba. Pour ces derniers, Ouattara a causé trop de tort à Bédié et aux Ivoiriens pour que le sphinx de Daoukro puisse lui faire allégeance, dans un moment aussi crucial pour la Côte d’Ivoire. Lui qui a été garant de la Constitution semble ignorer que la présidence de la République est la clé de voûte de cette Constitution. Est-il convaincu dans son for intérieur qu’il est bienséant de porter à la tête du pays, un homme abonné aux faux. Quel crédit accorder à son ouvrage Les chemins de ma vie, dans lequel il dresse un portrait sombre de Ouattara. Autant d’interrogations qui interpellent ceux qui ont voté pour Bédié.

Comment Gbagbo a sauvé l’unité nationale

Ce duel à mort entre Bédié et Ouattara, avec comme pic, le coup d’Etat de 1999, a fissuré l’unité nationale. L’avènement de Laurent Gbagbo au pouvoir, dans les conditions difficiles et de harcèlement du Rdr, a lézardé davantage le tissu social. La tentative de coup d’Etat de septembre 2002 a été le clou du malaise social. Huit (8) ans durant, contre vents et marées, Laurent Gbagbo a travaillé à la sauvegarde de l’unité nationale. Mettant son orgueil dans une boite, il a tendu la main aux rebelles, devenus par la suite Forces nouvelles. En gommant les critères ethniques dans ses choix politiques, il a forcé l’admiration de nombre d’Ivoiriens. Qui le lui ont bien rendu d’ailleurs. En le votant dans 11 régions sur les 19 que compte le pays. Natif du Centre-Ouest, son électorat est un véritable melting-pot. Avec lui, les barrières ethniques tombent. Mangou, pur Akan, surveille pour lui le territoire. Son dauphin constitutionnel est un Sénoufo, Koulibaly Mamadou. Un tel homme est forcément une grande âme. Et comme Dieu est Dieu, sa volonté ne peut qu’être faite.

Pour qui voteront les Baoulé ?

Si le vote des Baoulé en zone forestière a fait basculer le Bas-Sassandra dans le giron du Pdci, c’est que ce vote a été massif. Ce qui contraste avec la vieille litanie « on empêche les Baoulé de voter ». Cela est aussi le signe d’une bonne et saine cohabitation entre Autochtones et Allochtones. Cela est à mettre à l’actif des cadres Fpi, jadis vilipendés et accusés d’entretenir un climat de terreur dans ces zones. Le vote ethnique n’échappant à aucune formation politique, les planteurs Baoulé ont jugé bon d’accorder leurs suffrages à Bédié. Ce dernier n’étant plus dans la course, ils seront plus enclins à voter Gbagbo. Qui, en fixant le prix bord champ du cacao à 1000 Fcfa, leur permet de sortir de la pauvreté.

Une fois encore, l’analyse politique s’oppose aux théories mathématiques. Un électeur X du premier tour peut être contraint de garder le lit le jour du vote. Donc, Gbagbo n’est pas face à 60, 11% d’Ivoiriens. Il est face à Ouattara qui n’a aucune chance de l’emporter, vu son passif karmique.

Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr
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