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Politique Publié le mardi 9 novembre 2010 | Le Temps

Mot d’ordre de Bédié pour voter Alassane Ouattara : L’avenir du Pdci se joue

© Le Temps Par Prisca
Réunion de crise du Pdci-Rda sous haute tension: Le Bureau politique dit non à un congrès extraordinaire et à une nouvelle candidature à la présidentielle
Mercredi 14 juillet 2010. Abidjan, Maison du parti, à Cocody. La réunion du Bureau politique se tient sous très haute tension
Au moment où Henri Konan Bédié appelle à voter Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle, le Pdci a besoin d’un sursaut de courage pour le sauver. Et les yeux sont tournés vers les Konan Banny… et autres.

Les alliances qu’impose le 2e tour de la présidentielle 2010 mettent le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) dans une situation délicate. Aimé Henri Konan Bédié, son candidat au 1er tour, qui n’a pu s’offrir une défaite honorable, se trouve politiquement aux abois, depuis que son allié Alassane Ouattara, candidat du Rdr, lui a ravi la place de deuxième que la Société française d'études par sondages (Sofres) lui avait toujours garantie dans ses sondages. Ayant perdu sa dernière carte pour la course au fauteuil présidentiel en Côte d’Ivoire à cause de son âge avancé (plus de 75 ans), N’Zuéba a donné des consignes de vote pour Alassane Ouattara. Mais en se jetant dans les bras de celui-là, qui lui a brutalement arraché le pouvoir le 24 décembre 1999, Bédié ne se soucie pas du sort de son parti, le Pdci, à la croisée des chemins. Avec l’âge de Bédié, le parti d’Houphouët-Boigny avait besoin d’une direction plus jeune pour affronter les défis nouveaux. Et l’espoir des militants, c’était qu’après le dernier mandat de leur président au sommet de l’Etat, il passe le témoin à un plus jeune à la tête du parti, ou alors en cas de défaite au scrutin présidentiel, le Pdci le mette à la retraite pour un dirigeant plus jeune et dynamique. Son échec au scrutin du 31 octobre dernier, annonçait donc l’heure des Charles Banny Konan, Albert-François Amichia, Zady Kessi et autres, pour prendre la direction du Pdci pour le faire gagner d’autres batailles. Or, Alassane Ouattara ne veut pas du Pdci. Lorsque le Général Robert Guéi était au pouvoir, Alassane avait proposé la dissolution de l’ancien parti unique et la répartition de ses biens aux autres formations politiques. Le ciel avait préservé le Pdci jusqu’à cette présidentielle. Mais le souci de plus en plus affirmé du président du Rdr est la fusion des partis Rdr, Pdci, Udpci et Mfa, en un parti unifié appelé «Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix» (Rhdp). Voilà un parti transfuge d’un autre qui, non content de la présence de ce dernier sur le terrain, l’invite à disparaître dans un ensemble où il perd son identité. Or, si le Pdci disparaît dans le Rhdp à la disposition et au service de Ouattara, où vont s’affirmer politiquement et poursuivre leurs ambitions les Banny Konan, Albert-François Amichia, Zady Kessi et autres ? Il se joue là, à la fois l’avenir du parti sorti de l’imagination d’Houphouët-Boigny et la question de la promotion politique de ses cadres. Comme la Basilique, le Pdci est un patrimoine du Père fondateur qui ne doit pas disparaître. Et si pour des besoins immédiats, Bédié le met au service d’Alassane, les yeux sont tournés vers les Charles Banny Konan et Albert-François Amichia, pour prendre leurs responsabilités devant l’histoire en se démarquant ouvertement de cette trahison pour réhabiliter leur parti. Banny avait consenti à soutenir Bédié dans le but de ne pas fragiliser l’élan de son parti à la présidentielle. Maintenant que le Pdci n’est plus dans la course, pourquoi soutiendrait-il quelqu’un qui œuvre à sa disparition ? Imaginez que le nom du Pdci disparaisse du paysage politique de Côte d’Ivoire ! Ce serait une perte. Les quatre formations composant le Rhdp étant tous issus du Pdci-Rda, si la simple volonté d’union pour la force habitait leurs leaders, ils seraient tout simplement retournés au bercail, dans le parti d’Houphouët pour y affirmer leur « houphouétisme ». Mais s’ils veulent effacer même l’identité du Pdci pour une formation nouvelle, le Rhdp, cela signifie que c’est ce parti qu’ils ne veulent plus voir. Car s’ils peuvent s’entendre au sein du Rhdp, et mener d’importantes conquêtes, pourquoi ne le feraient-ils pas au sein du Pdci, maison d’Houphouët, puisqu’ils se réclament de lui ? Face à la présente situation, la hardiesse de Charles Banny lui donnerait les moyens de consolider son parti et lancer de nouveaux chantiers sans Bédié. Il faut y croire pour sauver le Pdci. Parce que l’accord Bédié-Alassane hausse des incertitudes face à l’avenir du parti.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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