Ce n’est pas une gifle au Conseil constitutionnel, mais un simple rappel à l’ordre. C’est ainsi que notre source a commenté la décision prise hier par la Commission centrale de la Commission électorale indépendante de maintenir son chronogramme. Ainsi, comme prévu bien avant la tenue du premier tour, la date du second tour demeure le 28 novembre 2010. Contrairement au Conseil Constitutionnel qui avait fixé ce second tour au 21 novembre 2010. La décision a été prise au terme d’une réunion extraordinaire qui a duré plusieurs heures au siège de l’institution. Les représentants du camp présidentiel ont voulu, selon nos sources, que la CEI entérine la date proposée par le Conseil constitutionnel. « Pas question, ce sera l’ordre inversé des choses », auraient répliqué les partisans de la légalité. En effet, conformément à la constitution et au code électoral, la CEI est l’organe en charge de l’exclusivité des opérations électorales y compris la fixation de la date du scrutin. La réunion qui a été très houleuse aura tourné autour de l’urgence qu’il y a, à forcément organiser le scrutin le 21 novembre. Les représentants du camp présidentiel sont revenus à la raison. En tout état de cause, le Conseil constitutionnel ne peut que faire des suggestions et non prendre des décisions imposables à la structure qui a la maîtrise de l’environnement électoral et les contraintes qui s’y rattachent. Enfin, conformément à ses prérogatives, la CEI a rédigé, séance tenante, un projet de décret qu’elle soumet aujourd’hui même à la signature du chef de l’Etat. En vérité, par cette annonce du président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’Dré, le camp présidentiel entendait prendre de vitesse l’opposition qui a relevé beaucoup d’irrégularités dans l’organisation du premier tour. Au vu de tous ces manquements, nul n’est besoin de dire qu’il y a beaucoup de réglages à faire avant d’entamer le second tour dans la sérénité. D’où le maintient de la date du 28 novembre comme prévu.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté