Laurent Gbagbo avait prévu pendant sa campagne : « J’utiliserai tous les moyens pour empêcher les héritiers de Félix Houphouët-Boigny de prendre le pouvoir ». Cette menace est en train de prendre forme. Hier, le président du Fonds national de Télécommunication, M. Euloge Soro, a été arrêté par la Brigade de recherche de la gendarmerie nationale. Le conseiller technique du ministre des Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication a été appréhendé, dit-on, du côté de la brigade de recherche de la gendarmerie pour atteinte à la sûreté de l’Etat. M. Euloge Soro est accusé d’être en contact avec un groupe d’individus qui ont décidé de prendre les armes pour mettre à mal le processus de paix. M. Soro, selon le colonel-major Gnaoulé de la brigade de recherche, serait en complicité avec des personnalités comme le ministre Hamed Bakayoko, directeur central de campagne du candidat du RDR chargé de la jeunesse et le commandant Chérif Ousmane des Forces armées des Forces nouvelles. D’autres personnalités comme le président de l’Union des Forces républicaines de la Guinée, le Premier ministre Sidya Touré et le prince Karim Aga Khan sont également cités dans cette affaire. Le dernier cité, selon le patron des limiers de la gendarmerie, aurait financé, à hauteur de 32.209.000 euros (soit près de 25 milliards de FCFA), l’achat d’armes et de matériel militaire pour déstabiliser la Côte d’Ivoire. A la brigade de recherche, on prétend avoir reçu ces informations d’un certain Pierre Hery, attaché militaire à l’ambassade de France en Côte d’Ivoire. Ce dernier aurait fait parvenir toutes ces révélations dans un rapport détaillé qui a atterri le 21 octobre dernier sur la table du ministre de la Défense, Michel Amani N’Guessan. Dans ce rapport, l’officier français met en garde les autorités ivoiriennes contre « les manœuvres d’individus dangereux pour la paix en Côte d’Ivoire » et demande à ce que ces personnes soient mises hors d’état de nuire.
Aux abois
Vrai ou faux ? Seul du côté de l’ambassade de France l’on peut nous confirmer ces faits. Toujours est-il que M. Euloge Soro, après son interpellation, a été auditionné à la brigade de recherche en présence de son avocat, Me Soungalo Coulibaly. Au cours de l’audition, les gendarmes disent rechercher un certain Euloge Coulibaly qui travaille à Côte d’Ivoire Telecom de Marcory qui serait en rapport avec cette affaire. M. Euloge Soro a rappelé aux hommes du colonel Gnaoulé qu’il ne se nomme plus Euloge Coulibaly depuis 1995 date à laquelle il a changé de nom et qu’il ne travaille pas à Marcory à Côte d’Ivoire Telecom. Mais plutôt au ministère des NTIC. Après cela, le collaborateur du ministre Houga Bi Gohorey Jacques a été conduit à sa résidence pour une perquisition qui a duré deux heures de temps. Les hommes du colonel Gnaoulé qui ont passé au peigne fin toutes les pièces de la résidence, n’ont rien trouvé. Les ordinateurs de M. Soro et quelques documents ont été emportés par les gendarmes. Pendant la perquisition, un document des jeunes cadres du PDCI-RDA qui demandent le recomptage des voix comme condition de la tenue du second tour de la présidentielle a été trouvé. N’ayant rien à se mettre sous la dent, les enquêteurs de la brigade de recherche veulent utiliser ce document comme une preuve en requalifiant les chefs d’accusation portés contre le jeune cadre. Malgré les démarches faites par son avocat, Me Coulibaly et de l’absence patente de preuve a été quand même, maintenu en détention pour nécessité d’enquête, dit-on. Jusqu’à hier à 20h, Me Soungalo Coulibaly a tenté de rencontrer le commandant supérieur de la gendarmerie, le général Edouard Kassaraté. Mais en vain. « Le général dit qu’il est trop pris et vous demande de repasser à une date ultérieure », a laissé entendre son secrétaire. Comme, l’on peut le constater, le régime FPI est vraiment aux abois. Depuis l’annonce du président Bédié et des autres leaders du RHDP de soutenir la candidature du docteur Alassane Ouattara, l’heure n’est plus à la sérénité dans le camp présidentiel. Laurent Gbagbo et son entourage paniquent et voient des complots partout. Il ne faut pas s’étonner les heures qui viennent, que la télé et la radio nationales annoncent une vaste conspiration contre le régime du champion de la « préférence nationale ». Mais cette fois-ci, la mayonnaise ne prendra pas. Les Ivoiriens ne sont plus dupes. Car qui a intérêt à mener une action subversive contre un régime qui mourra dans quelques jours seulement de sa belle mort ? En tout cas, même un fou ne commettrait cette erreur.
Jean-Claude Coulibaly
Aux abois
Vrai ou faux ? Seul du côté de l’ambassade de France l’on peut nous confirmer ces faits. Toujours est-il que M. Euloge Soro, après son interpellation, a été auditionné à la brigade de recherche en présence de son avocat, Me Soungalo Coulibaly. Au cours de l’audition, les gendarmes disent rechercher un certain Euloge Coulibaly qui travaille à Côte d’Ivoire Telecom de Marcory qui serait en rapport avec cette affaire. M. Euloge Soro a rappelé aux hommes du colonel Gnaoulé qu’il ne se nomme plus Euloge Coulibaly depuis 1995 date à laquelle il a changé de nom et qu’il ne travaille pas à Marcory à Côte d’Ivoire Telecom. Mais plutôt au ministère des NTIC. Après cela, le collaborateur du ministre Houga Bi Gohorey Jacques a été conduit à sa résidence pour une perquisition qui a duré deux heures de temps. Les hommes du colonel Gnaoulé qui ont passé au peigne fin toutes les pièces de la résidence, n’ont rien trouvé. Les ordinateurs de M. Soro et quelques documents ont été emportés par les gendarmes. Pendant la perquisition, un document des jeunes cadres du PDCI-RDA qui demandent le recomptage des voix comme condition de la tenue du second tour de la présidentielle a été trouvé. N’ayant rien à se mettre sous la dent, les enquêteurs de la brigade de recherche veulent utiliser ce document comme une preuve en requalifiant les chefs d’accusation portés contre le jeune cadre. Malgré les démarches faites par son avocat, Me Coulibaly et de l’absence patente de preuve a été quand même, maintenu en détention pour nécessité d’enquête, dit-on. Jusqu’à hier à 20h, Me Soungalo Coulibaly a tenté de rencontrer le commandant supérieur de la gendarmerie, le général Edouard Kassaraté. Mais en vain. « Le général dit qu’il est trop pris et vous demande de repasser à une date ultérieure », a laissé entendre son secrétaire. Comme, l’on peut le constater, le régime FPI est vraiment aux abois. Depuis l’annonce du président Bédié et des autres leaders du RHDP de soutenir la candidature du docteur Alassane Ouattara, l’heure n’est plus à la sérénité dans le camp présidentiel. Laurent Gbagbo et son entourage paniquent et voient des complots partout. Il ne faut pas s’étonner les heures qui viennent, que la télé et la radio nationales annoncent une vaste conspiration contre le régime du champion de la « préférence nationale ». Mais cette fois-ci, la mayonnaise ne prendra pas. Les Ivoiriens ne sont plus dupes. Car qui a intérêt à mener une action subversive contre un régime qui mourra dans quelques jours seulement de sa belle mort ? En tout cas, même un fou ne commettrait cette erreur.
Jean-Claude Coulibaly