Ils s’étaient promis d’aller en rangs dispersés au premier tour du scrutin présidentiel pour mieux appréhender leur chance face au tenant du pouvoir. Le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA avaient cependant convenu de reverser leurs voix à celui d’entre eux qui serait en bonne posture pour le cas où il y aurait un second tour. C’est chose faite depuis le samedi 06 novembre dernier. Date à laquelle les présidents Bédié, Mabri et Anaky, à l’issue d’une rencontre de la haute direction du Rassemblement des Houphouétistes (coalition de l’opposition ivoirienne), ont appelé leurs partisans à voter pour leur homologue Alassane Ouattara, candidat du RDR admis au second tour du scrutin présidentiel face à Laurent Gbagbo. Les alliés du RHDP ont ainsi tenu parole. Conformément à leur engagement pris depuis le 18 octobre dernier à Yamoussoukro, de gouverner ensemble la Côte d’Ivoire. Des indiscrétions émanant des deux rencontres ayant abouti à cette déclaration, le président du RDR a fait d’importantes concessions pour avoir confirmation du soutien de ses alliés. Accrédité de 25,24 % des voix du 1er tour, le PDCI, arbitre du duel final, ne devrait pas regretter à appeler ses militants à reverser ses suffrages à Alassane Ouattara, le désormais porte-flambeau de l’alliance des Houphouétistes. Selon nos sources, le candidat du RDR a promis le poste de Premier ministre au parti de Henri Konan Bédié au cas où la victoire lui était acquise. Les noms de l’ex-chef de gouvernement, Charles Konan Banny, et de l’ex-ministre des infrastructures économiques, Patrick Achi, ont circulé à cet effet. Mais, aux dernières nouvelles, le banquier serait le plus pressenti pour le poste. Patrick Achi occuperait alors un ministère de souveraineté avec à la clé le poste de porte-parole du Gouvernement. Un rôle qu’il a déjà joué dans les précédentes équipes gouvernementales. Au total, au-delà de la Primature, le PDCI, obtiendrait 5 ministères dont deux de souveraineté. Dans le partage, l’UDPCI de Mabri Toikeuse, crédité d’un score honorable de 2,57% juste derrière le président Bédié, gagnerait 3 ministères contre 2 pour le MFA et son leader Anaky Kobena sorti du premier tour avec 0,13% des suffrages exprimés. Le futur gouvernement Ouattara, - s’il est élu – n’en demeurera pas moins ouvert à LMP dont des cadres pourraient être cooptés pour y occuper des postes. Ce faisant, le partage n’en restera pas là. Car le RHDP ne limite pas ses ambitions au seul fauteuil présidentiel. Les Houphouétistes ont aussi décidé de dominer les élections locales à l’issues desquelles ils entendent conforter ou confirmer leur assise politique sur le territoire ivoirien. Certains que leur alliance déboucherait sur une majorité au Parlement, les tenants du RHDP auraient également décidé de confier cette institution au PDCI pour la diriger. Ainsi, le RDR contrôlant l’Exécutif, la présidence de l’Assemblée nationale serait l’affaire du parti de Bédié, dans un souci d’équité entre les deux ténors de l’opposition. C’est sur la base de ce ‘’gentlemen agreement’’ que les dirigeants du RHDP ont décidé d’unir leurs forces pour affronter vaillamment un Laurent Gbagbo qui n’a pas encore dit son dernier mot et qui peaufine aussi ses stratégies de contre-attaque.
F.D.BONY
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