La fête de la Tabaski, c’est dans quelques jours. Et les commentaires vont bon train quant à l’approvisionnement du marché ivoirien en bétail. Pour en savoir davantage, nous avons rencontré Hassan Dramera, opérateur malien incontournable de cette filière qui nous situe sur la quantité de têtes de bétail attendue.
Le Patriote : Récemment, vous étiez au Burkina Faso et au Mali avec le ministre ivoirien du Commerce. Quel en était l’objet ?
Hassane Dramera : Nous sommes partis au Mali et au Burkina pour rassurer les éleveurs de bétail afin qu’ils continuent d’approvisionner le marché ivoirien. Nous sommes dans une période électorale et ils avaient peur de prendre la destination Côte d’Ivoire. Nous avons donc pris la résolution d’aller échanger avec eux pour les rassurer. Et la présence du ministre du Commerce a traduit la volonté du gouvernement de voir le marché ivoirien être ravitaillé. Tout s’est bien passé puisque les éleveurs ont compris notre message. A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, les transporteurs étaient sceptiques. Mais passé ce premier tour, nous avons activé notre réseau en appelant tous nos grands transporteurs. Toutes les dispositions ont été prises au sortir des discussions avec le Premier ministre ivoirien pour que les musulmans puissent avoir du mouton pour la fête de la Tabaski. Au cas où quelqu’un entraverait la fluidité du trafic, le gouvernement nous a octroyé un numéro vert pour l’informer afin que l’approvisionnement se fasse avec plus de célérité. En ce moment, nous avons plus de 50 camions qui viennent de franchir la frontière ivoirienne, en provenance du Mali. Dans toutes les régions du Mali, nous y avons envoyé des camions pour convoyer le bétail en Côte d’Ivoire.
L.P. : Et combien de moutons avez-vous par camion ?
H.D. : Environ 300 moutons par camion. Il est vrai, à la dernière minute, nous avons eu un problème avec la Sitarail qui a décidé de suspendre le compte qui le liait à la société avec laquelle nous travaillions. Mais, très rapidement, nous avons pris un autre compte au nom de notre société. Nous en avons parlé au Directeur général de la Sitarail qui a bien voulu faciliter notre travail. Nous avons compris qu’il y avait quelques personnes qui ne voulaient pas que nous travaillions correctement et que la filière soit sous le monopole d’un individu. A cet effet, je voudrais remercier aussi le ministre des Transports qui nous a énormément aidés à saisir le Directeur général de la Sitarail qui n’était pas informé de ce problème. Toute chose qui l’a amené à prendre les dispositions idoines.
L.P. : Mais la Confédération de la filière bétail a affirmé récemment dans la presse, s’être acquittée de la somme de 600 millions auprès des pays de l’hinterland afin de faire venir le bétail en Côte d’Ivoire…
H.D. : Moi Dramera, je ne paie absolument rien à un importateur pour faire venir le bétail. La Confédération ne donne aucun centime à un importateur de viande. J’étais au Mali, et je peux vous garantir que personne n’a reçu ne serai-ce que 5 f Cfa. Par contre, ce que nous pouvons faire, lorsque les camions sont chargés de bétail, nous payons le bois qui leur sera utile durant le trajet avant de mieux sécuriser les animaux. Sachez qu’aucun exportateur du Mali et du Burkina n’a reçu de l’argent de qui que ce soit. Je tiens à préciser qu’aux chargeurs, on peut leur donner 500.000 f, 1 million, même 5 millions f. Ce n’est pas aux commerçants qu’on donne, mais à ceux qui chargent les camions pour que cette somme leur serve d’avance afin de couvrir certains frais. On le leur donne surtout pour que, une fois arrivée en Côte d’Ivoire, ils livrent effectivement le chargement à son destinataire et non à quelqu’un d’autre. Notre rôle n’est pas de distribuer de l’argent à tout le monde. Mais affirmer qu’on a donné de l’argent aux exportateurs, c’est complètement faux. Nous tenons encore à réitérer aux commerçants qu’il n’y aura ni entraves, ni tracasseries routières.
L.P. L’on vient aussi d’apprendre qu’il fallait payer une taxe de 90.000 f à l’abattoir pour ceux qui n’avaient pas de tuteur ?
H.D. : Effectivement il y avait un tel problème. Nous avons informé le gouvernement que nous ne pouvons pas aller au Mali et au Burkina, à la recherche de bétail pour approvisionner le marché local, si nous ne savons pas où parquer ce bétail ! Au point de prendre des tuteurs et leur payer 80 ou 90.000 f ! Nous avons estimé cette situation anormale. Ainsi, grâce au vice- gouverneur du District d’Abidjan et à la présidente de l’Abattoir, ce problème a été résolu. Je demande donc à tous les acteurs de la filière d’éviter la division en cette période extrêmement sensible. Que chacun fasse son travail car il sera jugé selon ses compétences sur le terrain.
L.P. : Justement, nous sommes à quelques jours de la fête de la Tabaski, que doit attendre la population ivoirienne ?
H.D. : Certes y a les élections, mais nous avons pris toutes les dispositions avec le Mali et le Burkina Faso pour que le marché soit ravitaillé en bétail. Nous travaillons de concert avec le gouvernement et veillons également au bon déroulement du convoyage du bétail. Les dispositions sécuritaires ont été prises pour éviter toutes les tracasseries routières. Des wagons nous viennent en appoint. Le message est passé. L’on ne s’est pas déplacé avec un ministre de la République pour rien. Ils ont compris que l’action entreprise n’est pas seulement de notre seul fait mais plutôt celle de tout le gouvernement ivoirien. Le marché sera normalement approvisionné et si l’offre est élevée, le prix du bétail va baisser. En tout cas, nous attendons plus de cent mille têtes de bétail pour la Tabaski. Il y aura du mouton de qualité, en abondance afin d’en avoir pour tous les prix. Chacun aura son mouton selon ses moyens. Tous les acteurs se sont investis pour la réussite de cette fête. Les convois seront sécurisés par les forces de l’ordre pour que tout se passe bien.
Réalisé par Jean Eric ADINGRA
Le Patriote : Récemment, vous étiez au Burkina Faso et au Mali avec le ministre ivoirien du Commerce. Quel en était l’objet ?
Hassane Dramera : Nous sommes partis au Mali et au Burkina pour rassurer les éleveurs de bétail afin qu’ils continuent d’approvisionner le marché ivoirien. Nous sommes dans une période électorale et ils avaient peur de prendre la destination Côte d’Ivoire. Nous avons donc pris la résolution d’aller échanger avec eux pour les rassurer. Et la présence du ministre du Commerce a traduit la volonté du gouvernement de voir le marché ivoirien être ravitaillé. Tout s’est bien passé puisque les éleveurs ont compris notre message. A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, les transporteurs étaient sceptiques. Mais passé ce premier tour, nous avons activé notre réseau en appelant tous nos grands transporteurs. Toutes les dispositions ont été prises au sortir des discussions avec le Premier ministre ivoirien pour que les musulmans puissent avoir du mouton pour la fête de la Tabaski. Au cas où quelqu’un entraverait la fluidité du trafic, le gouvernement nous a octroyé un numéro vert pour l’informer afin que l’approvisionnement se fasse avec plus de célérité. En ce moment, nous avons plus de 50 camions qui viennent de franchir la frontière ivoirienne, en provenance du Mali. Dans toutes les régions du Mali, nous y avons envoyé des camions pour convoyer le bétail en Côte d’Ivoire.
L.P. : Et combien de moutons avez-vous par camion ?
H.D. : Environ 300 moutons par camion. Il est vrai, à la dernière minute, nous avons eu un problème avec la Sitarail qui a décidé de suspendre le compte qui le liait à la société avec laquelle nous travaillions. Mais, très rapidement, nous avons pris un autre compte au nom de notre société. Nous en avons parlé au Directeur général de la Sitarail qui a bien voulu faciliter notre travail. Nous avons compris qu’il y avait quelques personnes qui ne voulaient pas que nous travaillions correctement et que la filière soit sous le monopole d’un individu. A cet effet, je voudrais remercier aussi le ministre des Transports qui nous a énormément aidés à saisir le Directeur général de la Sitarail qui n’était pas informé de ce problème. Toute chose qui l’a amené à prendre les dispositions idoines.
L.P. : Mais la Confédération de la filière bétail a affirmé récemment dans la presse, s’être acquittée de la somme de 600 millions auprès des pays de l’hinterland afin de faire venir le bétail en Côte d’Ivoire…
H.D. : Moi Dramera, je ne paie absolument rien à un importateur pour faire venir le bétail. La Confédération ne donne aucun centime à un importateur de viande. J’étais au Mali, et je peux vous garantir que personne n’a reçu ne serai-ce que 5 f Cfa. Par contre, ce que nous pouvons faire, lorsque les camions sont chargés de bétail, nous payons le bois qui leur sera utile durant le trajet avant de mieux sécuriser les animaux. Sachez qu’aucun exportateur du Mali et du Burkina n’a reçu de l’argent de qui que ce soit. Je tiens à préciser qu’aux chargeurs, on peut leur donner 500.000 f, 1 million, même 5 millions f. Ce n’est pas aux commerçants qu’on donne, mais à ceux qui chargent les camions pour que cette somme leur serve d’avance afin de couvrir certains frais. On le leur donne surtout pour que, une fois arrivée en Côte d’Ivoire, ils livrent effectivement le chargement à son destinataire et non à quelqu’un d’autre. Notre rôle n’est pas de distribuer de l’argent à tout le monde. Mais affirmer qu’on a donné de l’argent aux exportateurs, c’est complètement faux. Nous tenons encore à réitérer aux commerçants qu’il n’y aura ni entraves, ni tracasseries routières.
L.P. L’on vient aussi d’apprendre qu’il fallait payer une taxe de 90.000 f à l’abattoir pour ceux qui n’avaient pas de tuteur ?
H.D. : Effectivement il y avait un tel problème. Nous avons informé le gouvernement que nous ne pouvons pas aller au Mali et au Burkina, à la recherche de bétail pour approvisionner le marché local, si nous ne savons pas où parquer ce bétail ! Au point de prendre des tuteurs et leur payer 80 ou 90.000 f ! Nous avons estimé cette situation anormale. Ainsi, grâce au vice- gouverneur du District d’Abidjan et à la présidente de l’Abattoir, ce problème a été résolu. Je demande donc à tous les acteurs de la filière d’éviter la division en cette période extrêmement sensible. Que chacun fasse son travail car il sera jugé selon ses compétences sur le terrain.
L.P. : Justement, nous sommes à quelques jours de la fête de la Tabaski, que doit attendre la population ivoirienne ?
H.D. : Certes y a les élections, mais nous avons pris toutes les dispositions avec le Mali et le Burkina Faso pour que le marché soit ravitaillé en bétail. Nous travaillons de concert avec le gouvernement et veillons également au bon déroulement du convoyage du bétail. Les dispositions sécuritaires ont été prises pour éviter toutes les tracasseries routières. Des wagons nous viennent en appoint. Le message est passé. L’on ne s’est pas déplacé avec un ministre de la République pour rien. Ils ont compris que l’action entreprise n’est pas seulement de notre seul fait mais plutôt celle de tout le gouvernement ivoirien. Le marché sera normalement approvisionné et si l’offre est élevée, le prix du bétail va baisser. En tout cas, nous attendons plus de cent mille têtes de bétail pour la Tabaski. Il y aura du mouton de qualité, en abondance afin d’en avoir pour tous les prix. Chacun aura son mouton selon ses moyens. Tous les acteurs se sont investis pour la réussite de cette fête. Les convois seront sécurisés par les forces de l’ordre pour que tout se passe bien.
Réalisé par Jean Eric ADINGRA