x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 10 novembre 2010 | Le Temps

Présidentielle / Après l`appel de Bédié : Ce qu’il faut réellement comprendre

© Le Temps Par Emma
2nd tour de la Présidentielle 2010: les leaders du RHDP solidaires derrière Dr Alassane Ouattara
Dimanche 7 novembre 2010. Abidjan. Résidence du Président Aimé Henri Konan Bédié, à Cocody. Les leaders du Rassemblement des houphouëtistes font bloc derrière leur candidat, Dr Alassane Ouattara
Le Président Houphouët-Boigny se plaisait à déclarer : “Un chef Baoulé ne révèle jamais le nom de son successeur. Il exerce le pouvoir jusqu’à la mort”. Oui, vous n’auriez jamais trouvé quelqu’un en Côte d’Ivoire, avant la disparition du Président Félix Houphouët-Boigny, qui vous aurait affirmé : “Bédié sera le successeur”. C’était incompatible à notre culture”. Ces phrases sont tirées du livre : Les chemins de ma vie de Henri Konan Bédié, paru en 1999, peu avant son éviction du pouvoir, par son actuel allié. A la lecture de cet extrait de ce livre, l’on se retrouve devant deux hypothèses. Si l’on fait un lien avec la récente déclaration du président du Pdci pour le compte du Rhdp. Appelant les militants de son parti à soutenir la candidature d’Alassane Ouattara et voter pour lui au second tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire. La première analyse qui se dégage est la suivante : soit le président Bédié a très tôt oublié la culture baoulé dont parlait Houphouët-Boigny. Au nom de laquelle, le défunt n’a daigné citer publiquement son nom, comme étant son successeur. Par respect de ce principe Baoulé, il a gardé jalousement le nom de Bédié. Quand bien même qu’il ait pris soin de protéger le fauteuil présidentiel et fait de Bédié son propriétaire constitutionnel.

La seconde analyse qui prend le contrepied de la première convainc que Bédié, en bon Baoulé n’a rien perdu de sa culture originelle. Dans ce cas de figure, il apparait nettement que le président du Pdci n’a aucunement l’intention de fouler aux pieds ce précieux procédé. Qui commande de ne « jamais révéler le nom de son successeur ». Se posant donc comme un sachant de la culture Baoulé, Bédié dit officiellement ce qu’il ne fera pas. Et garde jalousement ce qu’il est décidé à faire.
En d’autres termes, il est à comprendre que sa déclaration en faveur de Ouattara, qui devient par alliance politique, son successeur dans la continuité politique, trahit son vrai choix. Car, si le chef baoulé divulgue à gorge déployé, le nom de son légataire devant micros, caméra et appareils photos, c’est le non-dit qu’il faut considérer. Parce que contrairement à ce qu’on croit, Konan Bédié n’est pas le genre d’homme à badiner avec la culture du peuple baoulé, son peuple qui lui est resté fidèle. Il est, par conséquent, suffisamment imbu, imprégné et convaincu de la portée traditionnelle quand quelqu’un respecte les us et coutumes. Surtout en pareille circonstance où la vie de tout un peuple dont le sien (le peuple Baoulé) est engagée. Il y a donc à retenir de cette déclaration, le contraire de ce qu’il a pu demander à ses militants et particulièrement aux Baoulé qui se reconnaissent en lui. Sans pour autant accepter de tordre le cou à ce que feu le Président Félix Houphouët-Boigny a respecté intimement, afin de lui remettre le pouvoir et faire de lui le Président de la République de Côte d’Ivoire. A savoir qu’« un chef Baoulé ne révèle jamais le nom de son successeur. Il exerce le pouvoir jusqu’à la mort ». Il l’a respecté jusqu’à sa mort. Ce n’est donc pas à Bédié, son choix, d’en faire un sans tenir compte de cette culture qu’il lui a laissée aussi.

Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ