Pas bon d’être contemporain. Parce que, si des acteurs de l’histoire se mettent en tête de la falsifier, il n’est pas possible de rester tranquille dans sa chaise. Le mardi dernier, à son quartier général de campagne, le candidat Laurent Gbagbo a déclaré, en des termes qui lui sont propres mais qui étaient suffisamment clairs pour chacun, qu’il n’a rien à voir avec le coup d’Etat du 24 décembre 1999 qui a renversé le régime d’Henry Konan Bédié. D’ailleurs, en bon Samaritain, c’est lui qui, une fois au pouvoir, a œuvré pour le retour au bercail de l’ancien président de la République. Et pourtant, les Ivoiriens savent que un certain Lida Kouassi Moïse ne cesse de pérorer partout que tous les Ivoiriens, informés, savaient que trois projets de coups de force étaient sur le feu contre le régime Pdci. Lida n’est autre que « le spécialiste en stratégie militaire » du Fpi et son secrétaire général d’alors Laurent Gbagbo. Donc Gbagbo savait au moins par son spécialiste que la République était en danger. Si le Fpi n’était pas parti prenante d’au moins une de ces conspirations, qu’a-t-il fait pour les éventrer et sauver la république ? Trêve de spéculation ! Quand les militaires et leur chef, le général Robert Guéï, se sont emparé du pouvoir, le Fpi a sauté dans le navire des soldats. Il s’est battu corps et âme pour les morceaux de la dépouille du régime Pdci. Qui ne se rappelle les admonestations de Laurent Gbagbo contre GuéÏ pour le ministère des Mines qui ne lui a pas été octroyé dans le premier gouvernement de la junte ? Gbagbo est tellement démocrate, et contre les coups d’Etat qu’il est resté avec son parti, le Fpi, la seule formation aux côtés des putschistes malgré les graves atteintes aux libertés et droits de l’Homme. Il a cautionné l’impensable et en tiré parti. Le retour de Bédié de l’exil, les Ivoiriens le savent, a été une exigence pour le forum de réconciliation nationale. Rien de plus ! Le Pdci et Bédié ne doivent rien à Gbagbo.
D. Al Seni
D. Al Seni