Mettre le pied dans le plat. C’est ce qu’a décidé de faire l’Alliance pour le Changement. Face au retour en force des dérives tribales en cette période électorale, le président de l’APC, M. Alphonse Tiorna Soro, mercredi au cours d’une conférence de presse, s’est insurgé contre le discours qui a cours en ce moment dans le camp présidentiel. “Il y a un discours qui nous gêne. Il n’y a pas de candidat de l’étranger. Tous les candidats sont des candidats de la Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas d’accord avec ce discours. C’est un discours qui pose problème”, a dénoncé le président du directoire de l’APC. Pour lui, ce genre de discours peut ramener la Côte d’Ivoire en arrière. Or, dit-il, le souhait de la majorité des Ivoiriens, est de tourner la page. « Nous condamnons, avec la dernière énergie ces propos. Il faut mettre fin à cela. Il faut bannir la violence pour voter le meilleur programme. Le candidat pour qui il faut voter, c’est le candidat qui a convaincu par ses propositions », a-t-il souhaité. Le conférencier s’est également prononcé sur les exactions qu’ont subies les communautés Baoulé dans le Centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Tout en condamnant ces agissements, il s’est étonné du silence des autorités et a demandé au gouvernement d’interpeller les auteurs de ces actes. Quant au déroulement de la campagne et du scrutin, l’APC qui a joué un rôle d’observateur en cette période d’élection, a constaté plusieurs anomalies qu’elle a tenu à dénoncer. Au niveau du déroulement de la campagne, M. Alphonse Soro a déploré que certains candidats, notamment ceux de l’opposition, aient été empêchés de sillonner certaines endroits et localités. Sans compter le discours dans le camp présidentiel qui n’était pas fait pour rassurer. Au niveau du déroulement du scrutin, le premier responsable de l’APC a dénoncé les achats de conscience, les intimidations pour empêcher certaines personnes de voter, le vote à plusieurs reprises de certains militaires, les erreurs dans le transport des urnes, la traçabilité suspecte des PV etc. Il a demandé à la CEI de prendre toutes les mesures pour corriger toutes les défaillances du premier tour. Car, « le second tour doit être transparent », a-t-il prévenu.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly