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Politique Publié le samedi 13 novembre 2010 | Le Patriote

Interview / Eric Mel Essoh :“Les pasteurs ne doivent pas intoxiquer les chrétiens”

Depuis quelques jours, des hommes de Dieu se sont invités dans le débat politique national. Ces derniers ayant pris fait et cause pour Laurent Gbagbo se liguent contre le candidat du RHDP, le Dr Alassane Ouattara l’accusant d’être le mal en personne, inivitant par consequent leurs fideles à voter pour Gbagbo. Le Révérend Eric Mel Essoh, president fondateur de l’église évangelique foi et oeuvres de CI (EFOCI), s’étonnent de ses agissements qui, selon lui, n’ont aucun fondement biblique et invite le peuple de Dieu au discernement. Entretien….
Le Patriote : Révérend, ces derniers jours des pasteurs se sont invités dans le débat politique. Qu’en pensez-vous ?
Eric Mel Essoh : effectivement, j’ai lu dans la presse que certains pasteurs, notamment ceux de l’église universelle qui ont invité leurs fidèles à voter en faveur du candidat Laurent Gbagbo parce qu’il serait un chrétien et non son adversaire Alassane Ouattara qui serait un musulman. Selon leurs explications si le candidat Ouattara arrivait au pouvoir, il fermerait les églises et temples pour islamiser la Côte d’Ivoire. C’est pour moi une prise de position grave.

LP : vous ne partagez donc pas ce point de vue de ces pasteurs ?
EME : c’est une accusation que je trouve grave parce que le candidat Ouattara lors de son entretien à la télévision nationale a indiqué qu’au sein de sa famille coexistent des musulmans, des chrétiens catholiques et évangélistes. Lui-même est musulman, son épouse est chrétienne catholique et ses enfants chrétiens évangéliques. Déjà, au sein de sa famille on pratique la diversité religieuse, comment comprendre qu’il imposerait sa religion aux autres ? Il y a une liberté religieuse chez lui. La foi de Dieu est prêchée dans sa maison dans la diversité de chacun de ceux qui composent sa famille. Ce monsieur ne peut donc pas venir à la tête du pays et demander de fermer les autres communautés chrétiennes pour islamiser la Côte d’Ivoire. Il n’en a jamais parlé et il n’en a jamais eu l’intention. Je condamne cet esprit des hommes de Dieu qui véhicule ce message que Dieu n’a pas autorisé. Il est très dangereux d’affronter les frères les uns des autres. Il faut éviter d’affronter les chrétiens aux musulmans. En tant que président des intercesseurs de la Côte d’Ivoire, nous avons organisé des séances de prières en divers lieux pour intercéder pour la nation pour qu’il y ait des élections apaisées en Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons admettre que ces pasteurs viennent détruire tout ce que Dieu est en train de faire pour sauver le pays.

LP : Pour vous, en cette période électorale qu’elle devrait être l’attitude des hommes de Dieu ?
EME : Le message du pasteur, du guide spirituel c’est d’abord amener le peuple de Dieu à prier pour que Dieu leur dévoile le nom de celui qui sera habilité à diriger le pays. C’est Dieu seul qui guide les pas de chacun. Le rôle de l’église est d’amener la cohésion, de réconcilier. Un homme de Dieu est un réconciliateur, il unit les cœurs il ne les divise pas. Nous sommes maintenant dans le choix du Président de la République. C’est le chrétien qui choisit et non le pasteur qui doit influencer le choix du chrétien. Le pasteur est un éveilleur de conscience. Il apporte le salut, il demande aux fideles d’accepter Dieu. Dieu est souverain, dans sa souveraineté. A l’église, on demande aux enfants de Dieu de suivre la parole de Dieu et non celle du pasteur. Le pasteur peut dérouter. C’est un homme. Mais Dieu ne se trompe pas, les écritures saintes ne se trompent pas.

LP : Ces pasteurs disent pourtant être inspirés par Dieu ?
EME : Il n’y a heureusement aucun des 31000 versets et 1189 chapitres, de la Bible qui appellent à la haine. Les Bible autorise que le choix des dirigeants soient libres. C’est l’Eternel qui choisit. Mais en tant que citoyens, le pasteur peut avoir son choix. Mais, ce choix, il doit le garder pour lui-même et non de l’imposer aux fidèles. Dès qu’il le fait, il est partisan. Ce qui est très dangereux. Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin d’une guerre religieuse dans ce pays. Nous vivons de manière collégiale. Nous avons le forum des confessions religieuses dans lequel toutes les églises implantées sur le territoire national sont représentées. Des messages appelant à la cohésion sociale ont été lancés par ses responsables dans les medias. Il faudrait que cet esprit soit préservé. Tous les hommes de Dieu doivent converger dans ce sens pour sauvegarder la paix et non véhiculer des messages haineux, incendiaires.

LP : En tant que pasteur, quel appel lancez- vous à vos pairs ?
EME : je voudrais d’abord interpeller le haut conseil de l’église qui est l’organe statutaire de l’église évangélique, en lui demandant de prendre ses responsabilités pour mettre fin à ces messages de haine, que des pasteurs font passer via les messages sms aux chrétiens. Il faut que cela cesse. Il faut laisser la liberté à chaque chrétien de choisir librement celui que Dieu a mis en leur cœur. Nous implorons le haut conseil, parce que c’est lui que nous avons mandaté pour veiller sur l’église. Il faut qu’il interpelle ces pasteurs qui distillent ces messages. Je me réjouis particulièrement de ce que, actuellement, on ne peut pas parler d’une guerre religieuse en Côte d’Ivoire. On ne peut pas parler d’une guerre entre chrétiens et musulmans. Parce que d’abord les chrétiens et les musulmans vivent dans une union parfaite. C’est dans ce sens qu’est né le forum des religieux, qui est dirigé par le pasteur Edjemou Blin Jacob et qui comprend en son sein, des guides religieux de toutes les communautés. Aucunement une guerre religieuse n’aura lieu en Côte d’Ivoire. A l’époque, des esprits malins ont souhaité cette confrontation, mais Dieu ne l’a pas permis. Et il ne le permettra pas. Nous attirons l’attention des hommes de Dieu sur le fait de laisser les hommes politiques proposés leur programme de gouvernement pour que chacun de nous, en connaissance de cause, puisse faire son choix librement. Il faut donc éviter que des pasteurs intoxiquent la population chrétienne. Nous disons non à l’intoxication ! Il faut éviter d’aller contre celui qui n’est pas chrétien. Chacun est libre d’exercer sa foi. Chacun de nous aspire à un bien- être. Et chacun sait où il peut avoir ce à quoi il rêve. Dieu est contre le tribalisme, le régionalisme.

LP : Que comptez- vous faire à votre niveau pour changer les choses ?
EME : Je voudrais inviter les chrétiens à dire non à la politique. Mais à se consacrer à œuvrer pour le salut des brebis à eux confié.
Réalisée par Thiery Latt

Présidentielle du 28 novembre
Les clubs de soutien des partis membres du RHDP en ordre de bataille
Le temps presse. Le deuxième tour de l’élection présidentielle est prévu pour ce 28 novembre. A 16 jours de cette date, les ONG et les clubs de soutien proches des quatre partis du RHDP que sont le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA, ont décidé d’accorder leur violon et de mettre en place la stratégie d’attaque du terrain. Sur invitation de Koné Lansiné son coordonnateur et de son adjoint Diarrassouba Brahima, de Germain N’Dri Agbé, 150 ONG et clubs de soutien proches du RHDP, se sont réunis à la rue Lepic. La rencontre quoique brève, a permis de dégager de bonnes perspectives. Ainsi, ce dimanche, à la maison du RHDP, l’ensemble des clubs de soutien se donne-t-il rendez-vous pour le lancement officiel de leurs activités en attendant l’ouverture officielle de la campagne. A cette occasion, les clubs de soutien s’engagent à jouer pleinement leur partition pour assurer une victoire éclatante à leur candidat, le Dr Alassane Ouattara. Il s’agira également de lancer officiellement les activités de la coordination des ONG et clubs de soutien du RHDP, qui sera conduit par Germain N’Dri Agbé
TL Trois questions à… Gnrangbé Kouacou Kouadio Jean (DDC RHDP)
“Nous abordons le second tour avec beaucoup d’espoir”
Le tout nouveau directeur départemental de campagne du RHDP, le maire délégué du PDCI, Gnrangbé Kouacou Kouadio Jean, après avoir tiré les leçons du premier de la présidentielle dernier, aborde avec espoir et confiance, le second tour avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix. Nous l’avons rencontré.
Le Patriote : Monsieur le maire, Gnrangbé K.K Jean, vous venez d’être désigné par les quatre grands du rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, comme directeur départemental de campagne du candidat du RHDP. Comment entendez-vous aborder cette étape très attendue ?
Gnrangbé Kouacou Kouadio Jean (DDC) : Merci. Je voudrais tout d’abord vous dire qu’après le premier tour du scrutin, je m’étais rendu à Abidjan pour m’entretenir avec mes collègues délégués départementaux du PDCI-RDA. Pour savoir quels sont les problèmes qu’ils ont vaincus pendant le premier tour de la présidentielle. Egalement pour savoir quelles sont les dispositions prises pour régler ces problèmes. Au total, c’est pour m’instruire de la situation. M’enrichir de leurs expériences. Afin d’aborder ce deuxième tour avec beaucoup d’espoir. Car le RHDP compte sur tous les résultats. Singulièrement sur ceux de Yamoussoukro. Nous avons mis la barre très haute. Le plus difficile est de maintenir ce résultat et même en faire encore mieux. J’ai confiance aux secrétaires généraux de sections et aux présidents des comités de base. J’ai également brossé un aspect du programme. Sur la sensibilisation et de remobilisation de nos soldats. Une première partie de ce programme comprend en priorité, le remerciement des populations dans les villages, quartiers et hameaux. Avec à l’appui, des informations à véhiculer, celle d’annoncer que ce second tour concerne les quatre partis Houphouëtistes (le Pdci, le Rdr, l’Udpci et le Mfa). Et que c’est le président Ouattara qui conduit et qui est le cheval. Déjà j’ai trouvé des secrétaires généraux impatients, pressés qu’on aille à ce deuxième tour pour mettre fin à l’anarchie et le désordre que vit le pays. Ils sont déjà mobilisés, déjà engagés pour le RHDP. Les jours à venir devront être rythmés par des réunions, des contacts et également des meetings. Voilà donc en gros, ce que je peux donner comme réponse à cette question.
LP : Quelle stratégie entendez-vous mettre en place pour battre LMP qui depuis quelques jours déjà, tente de débaucher vos électeurs moyennant des billets de banque et des promesses de 4x4?
GKKJ (Ddc Rhdp) : D’abord, je dirai que c’est tout à fait normal. Qu’un candidat vienne effectivement rencontrer l’électorat. Il n’y a rien d’inquiétant à cela. Nous aussi, nous faisons la même chose. Nous, notre démarche va consister à rencontrer nos populations pour leur expliquer le bien fondé du RHDP. Donc, si le chef de l’Etat lui-même se déplace pour rencontrer nos populations, je dirai que c’est de bonne guerre. Qu’il rencontre les chefs, rois et notables de Côte d’Ivoire, c’est tout à fait normal. Nous aussi, nous en ferons autant. Chacun de nous va parler de son programme de sortie de crise, de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Il appartient à ces chefs et rois de faire le discernement. C’est à eux de choisir entre ceux qui prônent les idéaux d’Houphouët et ceux qui vendent l’éphémère.

LP : Quel message pour la remobilisation et la fidélité de vos militants et électeurs pour la victoire du RHDP ?
GKKJ (Ddc Rhdp) : Après le résultat formidable que nous avons obtenu ici à Yamoussoukro, nous avons pensé que le président Henri Konan Bédié, allait être au second tour. Ce qui n’a pas été le cas et nous avons été déçus. Mais, en revenant d’Abidjan où les RHDP a fait une démonstration de force et d’union, je suis revenu avec un message d’espoir. Un message de remobilisation. Je dirai simplement à mes parents que l’arbre est seulement penché mais n’est pas tombé. Nous avons le devoir de le redresser pour la mémoire de Félix Houphouët-Boigny. Car dans tout ça, les enfants d’Houphouët se sont retrouvés, se sont parlés et se sont compris. J’ai vu, moi, Alassane Ouattara, dire des phrases émouvantes. Des phrases émouvantes à l’endroit d’Henri Konan Bédié. J’ai vu certains militants les larmes aux yeux. Les larmes de joie. Les larmes de réconfort. Et cela est tout à fait émouvant. Cela démontre que nous allons repartir avec la force et l’union pour la victoire du RHDP avec Alassane Ouattara.
Entretien réalisé par Jacquelin Mintoh
à Yamoussoukro.

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