Les pressions mystico-religieuses font rage à Ferkessédougou contre les populations proches du candidat Laurent Gbagbo. Le chef de canton par intérim, l’actuel député du Pdci à Ferké, Koné Madou Jonas, a demandé à son cousin de menacer la population en prenant comme épouvantail, le fétiche Silé. Le jeudi 11 novembre 2010, le chef de canton par intérim, a fait appel aux chefs de villages et leur a dit «tous ceux qui oseront ne pas voter pour Ado, auront affaire à Silé». En dehors de cela, d’autres personnes comme Kambiré (Lmp, ancien chef des Lobi à Ferké) avaient déjà été l’objet de menace. Le maire adjoint Rdr, Bamoudien et Dah (militant de la jeunesse du Rdr) seraient membres de la société secrète menaçante. Selon nos sources, les chefs des bois sacrés avaient été conviés à une réunion secrète le 23 octobre 2010 où il leur aurait été signifié de s’abstenir de voter Gbagbo, le 31 dudit mois. C’était un serment que les gens devaient respecter. Notons que toute société secrète est basée sur la mort. Sa finalité est de défendre ses intérêts, son pacte, au moyen de la mort. Ceux qui dévoilent le secret sont condamnés à mort. Ils savent à quoi ils s’exposent. Et lorsqu’on dit «on prend tel fétiche à témoin» ou «je te confie à tel ou tel fétiche», cela veut dire qu’on vous confie à telle société secrète et que si vous n’agissez pas dans tel sens, ce sont les membres de cette société secrète qui vont régler votre compte. C’est une menace de mort mystico-religieuse. Selon des initiés, la question n’est pas de croire ou de ne pas croire, mais de savoir la réalité sociale sous-jacente de ce pouvoir. Le préfet est donc invité à recadrer le chef de canton par intérim, qui doit cesser de menacer de mort les populations pour leur choix civique. Koné Madou Jonas est libre d’exercer ses convictions politiques, de les partager, mais il n’a pas le droit de contraindre les populations à voter Alassane contre leur gré.
R. Manso
R. Manso
