C’est un drôle de personnage. Il est déloyal. Il est antidémocratique. Il est enclin à la tricherie. Il est double… Pourtant le candidat Laurent Gbagbo prétend toujours le contraire. S’il n’affuble pas les autres de son propre caractère. Depuis la nuit du vendredi dernier, des panneaux routiers jetés dans la ville d’Abidjan affichent sur du mauvais papier « Attention aux contrefaçons ? » écrit en blanc sur un rose douteux. Au premier regard, on croirait à un « teasing » d’une entreprise ordinaire mal inspirée. Ce n’est pas le cas. Après enquête, nous nous sommes rendu compte qu’il s’agit d’un teasing pour le compte d’un candidat au second tour du scrutin présidentiel, en l’occurrence Laurent Gbagbo. Ce qui est totalement illégal, car la période légale de campagne n’est pas encore ouverte. Interrogé le Conseil supérieur de la publicité (CSP) qui régule les affichages a déclaré ne pas être informé qu’il s’agissait d’un teasing pour la Présidentielle. « A l’exception des éléments audiovisuels, les régies ne sont pas obligées de nous saisir avant d’afficher. C’est facultatif. Cependant, nous pouvons si nous constatons des irrégularités demander le retrait des affiches. Pour l’affiche à laquelle vous faites allusion, nous n’avons aucun élément d’appréciation pour dire qu’il s’agit d’une affiche pour un candidat. Si vous en avez, vous pouvez toujours saisir la commission qui siège tous les mercredis », nous a expliqué M. Kouamé, chargé d’études au CSP. Quant à la régie Light-Média qui affiche, elle a refusé de répondre à nos questions. « Je ne sais pas si cette affiche est pour un candidat. Personne ne nous a saisi pour une telle question », a pour sa part déclaré Bamba Yacouba, Porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI). Sans doute, tout ce monde a beau jeu. Les faits sont cependant réels. Ces affiches sont bel et bien un teasing du candidat Laurent Gbagbo. Il a triché avec la loi. Il a triché avec la Constitution. Il a triché avec tout le monde. Au lieu d’attendre la nuit du 20 novembre comme son challenger Alassane Ouattara, il a voulu prendre de l’avance en trichant. C’est déloyal. C’est pourtant lui qui crie à tout vent qu’il veut des élections à la loyale. Manifestement, contrairement à ses déclarations, il lui manque le sens de la démocratie. D’autant plus qu’il n’est pas à son premier coup. Déjà dès avant l’ouverture de la campagne du premier tour, il inventait des visites d’Etat ou de travail dans les provinces pour faire campagne aux frais de l’Etat. Que dire de sa main mise sempiternelle sur les médias d’Etat. Même pour le débat télévisé, le candidat Laurent Gbagbo a manœuvré pour passer en dernière position. Les exemples du caractère déloyal du candidat sont légion. Et c’est dommage ! Mais pas surprenant. Son attitude a toujours démenti l’idée même que l’on puisse faire de la politique sans filouterie. Pour lui, en politique il n’y a pas d’éthique. A tout le moins, cela doit conforter les Ivoiriens que Laurent Gbagbo ne mérite pas de rester à la tête du pays. Le monde a atteint un tel niveau aujourd’hui que la Côte d’Ivoire ne peut plus s’accommoder d’un tel politicien à la tête de son exécutif. Revenons in fine au message de son teasing : « Attention aux contrefaçons ? » Franchement qui voudrait ressembler au Chef de l’Etat Laurent Gbagbo ? Pourquoi imiterait-on sa gouvernance ? Une telle impéritie ! Par ailleurs quel est ce programme copié qu’il n’ose pas lui-même l’expliquer aux Ivoiriens ? Vraisemblablement, la cassure entre Laurent Gbagbo et le peuple de Côte d’Ivoire est grande. Il le constatera le 28 novembre prochain.
KIGBAFORY Inza
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