x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le jeudi 18 novembre 2010 | Le Patriote

Football : Tournoi de l’UEMOA 2010 / Leçons d’une compétition

Le rideau est tombé sur la 4ème édition du tournoi de l’UEMOA 2010 à Niamey (Niger). Après deux finales ratées, le Niger est monté sur le toit de la zone UEMOA en dominant en finale le Bénin (1-0), dimanche 14 novembre dernier, au stade Général Seyni Kountché de Niamey. Un sacre du Mena qui vient mettre fin à une semaine de compétition où l’amateurisme, les hésitations et la mauvaise organisation ont été les premiers moments les plus partagés par les équipes participantes et tous les observateurs. Vivement qu’en 2011 à Lomé (Togo), l’organisation s’entoure de professionnels pour faire de l’intégration une réussite totale.

Le Niger sacré enfin

Ce sacre a été longtemps attendu par le peuple nigérien. Après les finales perdues de 2007 (Burkina Faso) et de 2009 (Bénin), le Niger ne s’est pas loupé cette fois-ci devant son public. Si le succès a mis du temps à se dessiner, il est tout de même arrivé enfin de partie. Sur un centre de Talatou Boubacar, Issoufou Hinsa s’arrache pour battre de la tête l’excellent portier béninois, Alla Kouamé Ludovic Oscar (84e). Un but qui vient exorciser la malédiction qui semblait suivre le Mena. Mais aussi, ce sacre sonne comme un autre volet de l’offensive que le Niger mène sur le continent africain après avoir battu l’Egypte (1-0) lors de la 2e journée des qualifications de la CAN 2012. «Nous sommes sur notre lancée. Ce tournoi est un bon test pour nous avant le CHAN en février 2011 au Soudan. Remporter une compétition qui rassemble la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso et le Mali montre bien que le Niger est sur une pente ascendante», a confié le sélectionneur du Mena, Harouna Doula. Et pourtant, ce n’était pas évident pour le pays hôte. Accroché d’entrée par la Guinée-Bissau (1-1), le Mena a défait le Togo (3-0) avant de concéder un autre nul (1-1) contre le Burkina. Une qualification tirée par les cheveux contrairement au Bénin qui a successivement battu le Sénégal (1-0) et la Côte d’Ivoire (3-1) avant de terminer par un nul paisible (0-0) contre le Mali. Malheureusement, cette belle formation béninoise s’incline là où il ne fallait pas. En finale. Pendant ce temps, le Niger qui remporte le premier trophée majeur de son histoire peut tranquillement jubiler. Et la belle ambiance qui a prévalu à Niamey toute la nuit du dimanche 14 novembre dernier n’est que la parfaite illustration de l’importance de ce trophée.

Un bricolage organisé

Parler d’organisation au tournoi de l’UEMOA, c’est qu’on ne sait pas ce que veut dire ranger, ordonner, agencer, distribuer ou encore disposer. Car tous ces mots, synonymes d’organiser, n’ont été aperçus nulle part pendant la semaine de compétition à Niamey. En effet, c’est dans un cafouillage total, un flou que tout s’est déroulé dans la capitale nigérienne. Et il n’est pas rare de voir les délégations présentes au tournoi se plaindre de leur traitement. A commencer par la dotation en eau des équipes. Insuffisante, cette situation a soulevé le courroux de l’entraîneur adjoint des Eléphants, Brou Assoumou, à l’une des réunions techniques. Cette remarque de coach Jimmy a été appuyée par les autres délégations. «C’est triste ce qui se passe et dire que le comité d’organisation est partenaire avec une société d’eau minérale», s’est offusqué le chef de la délégation béninoise. Que dire des conditions de travail des médias. Sans salle de presse et de conférence, les journalistes étaient obligés de courir derrière les acteurs après chaque rencontre. Même dans les tribunes, les journalistes étaient mélangés aux spectateurs. Que dire du manque de communication entre eux et le comité d’organisation. Et dire que Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l’UEMOA qualifiait l’édition 2010 de mature où le professionnalisme a droit de cité.

Côte d’Ivoire, une équipe en gestation

La Côte d’Ivoire est allée à cette compétition avec beaucoup d’ambitions. Du sélectionneur Kouadio Georges au capitaine Yeboah Daniel, le mot d’ordre est le même. Remporter pour la troisième fois le trophée de l’Intégration perdu en 2009 au détriment du Sénégal. Cette reconquête avait pourtant bien débuté en terre nigérienne lorsque les Eléphants, après un match plein, battaient d’entrée, dans le groupe B, le Mali (2-0). Une entrée en lice qui présageait d’une belle suite de compétition pour la Côte d’Ivoire. Que non ! Après la démonstration face au Mali, les Eléphants se devaient de rééditer l’exploit contre le Bénin en seconde opposition. Car un succès leur ouvrait les portes de la finale. Mais à l’arrivée, c’était la désolation. Plus volontaire et présent sur tous les aspects du jeu, le Bénin est sorti vainqueur du combat contre la Côte d’Ivoire après avoir été mené à la pause (3-1). Une défaite qui a fait mal, selon le technicien ivoirien puisque l’espoir de disputer la finale s’était évaporé. Restait à la Côte d’Ivoire une sortie par la grande porte, avec les honneurs. Là encore, c’était raté. Les Eléphants seront piégés par les Lions du Sénégal (1-0). Ce qui donne une victoire et deux défaites en trois matchs. Un bilan négatif pour cette formation. Mais tout n’est pas à brûler dans l’équipe présente à Niamey. En trois matchs, les Eléphants ont alterné le bon et le moins bon. C’est le cas de Bakayoko Adama. Auteur de deux buts, l’attaquant ivoirien est l’une des meilleures satisfactions. Avec lui, il faut citer le jeune milieu de terrain Brou Kouadio, le défenseur central Déli Simon, Kipré Tchétché, Kouamé Désiré Magloire, Goua Mahan Marc, Wawa Serge et Diomandé Mé Aboubacar. S’il n’est pas sans reproches sur le but victorieux sénégalais, Yeboah reste un rempart sûr. C’est dire que le tournoi a permis à Kouadio Georges de se faire une idée de son équipe pour le CHAN 2011 au Soudan. Une équipe se mettra définitivement en place lors du tournoi de CECAFA auquel les Eléphants prendront part du 28 novembre au 12 décembre prochain à Dar-Es-Salam (Tanzanie).
Pendant que le rideau tombe sur Niamey, il est souhaité qu’on fasse preuve d’un tout petit peu de professionnalisme pour qu’enfin l’intégration prônée soit une vraie réussite. Sinon, mieux vaut sursoir à cette compétition.

OUATTARA Gaoussou Envoyé spécial à Niamey (Niger)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ