Projection d`un CD sur ADO à Bangolo : Le film de la haine met le feu

La diffusion de films montrant les atrocités de la crise du 19 septembre 2002 a fait des vagues, hier, dans la ville de Bangolo où les initiateurs de la projection se réclamaient de La majorité présidentielle.

Dans la journée d'hier, des jeunes proches de La majorité présidentielle ont barricadé les voies d'accès à la ville de Bangolo, empêchant toute circulation sur l'axe Duékoué-Man. Les usagers de cette voie, venant de Man ou de Duékoué, ont soit été obligés de rebrousser chemin, soit de stationner pour attendre le déblocage de la situation. A l'origine de cette situation, une projection de film sur les atrocités de la guerre. « La majorité présidentielle a initié une projection de film sur écran géant, dans la soirée de mardi dernier, pour dit-elle, montrer à la population les méfaits de la guerre, tout en la sensibilisant à voter le candidat Laurent Gbagbo en lieu et place d'Alassane Ouattara présenté comme l'instigateur de la rébellion armée qui a sévi dans la région. Un soldat de Forces armées des Forces nouvelles, en poste au Centre de commandement intégré de Bangolo, a estimé que cette action est de nature à réveiller les vieux démons et provoquer des tensions inutiles. Les jeunes de Bangolo, initiateurs de la projection, lui ont fait savoir qu'ils sont chez eux et qu'ils sont par conséquent libres de regarder les films qu'ils veulent. Le soldat prend alors sur lui la décision d'empêcher la projection du film. Il use de son arme pour disperser la foule. C'est la débandade totale », relate un témoin. « Une femme portant une grossesse, qui se trouvait sur les lieux, a été projetée au sol où elle s'est certainement fait mal. Elle se trouve en ce moment hospitalisée à l'hôpital général de Bangolo », a ajouté notre interlocuteur. Cette situation a provoqué une colère généralisée des populations. Jusqu'à la journée d'hier, les magasins et les boutiques sont resté fermés. Les voies d'accès à Bangolo sont restées barricadées jusqu'à 18 heures, les jeunes réclament la tête du soldat qui a tiré pour semer la panique.

Les responsables du Cci ayant très tôt pris la mesure de la situation, ont vite fait d'interpeller le soldat en question qui est vite mis à la disposition de la hiérarchie militaire à Man. Les autorités politiques et administratives de la ville ont engagé une médiation auprès des jeunes en colère. Ils ont été rejoints par le commandant de la zone opérationnelle Ouest du Cci, le chef de bataillon Téa Toually. La délégation du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), conduite par le ministre Flindé Albert, directeur départemental de campagne du candidat Alassane Ouattara, qui se rendait à Man pour préparer la pré-campagne, s'est vu contrainte de battre en retraite.

Kindo Oussény à Man