M. Germain Djétouan Kouadio est ingénieur informaticien résidant en Philadelphie, aux Etats-Unis. De passage en Côte d’Ivoire pour les élections, il s’est adressé à nous et se prononce dans cet entretien sur le scrutin présidentiel en cours.
M. Djétouan Kouadio, vous avez choisi de rentrer au pays en cette période électorale. Est-ce pour les élections ?
Mais sûrement, c’est pour les élections que je suis là. J’ai décidé de rentrer jouer ma partition à cette élection qui revêt une importance capitale. Pour moi, c’est le dénouement de la crise militaro-politique qui a défiguré notre pays. Je ne pouvais pas rester si loin de mon pays et regarder jouer son sort.
Avez-vous voté ici au premier tour ?
Malheureusement non. Je n’ai pas voté ici parce que j’ai été enrôlé aux Etats-Unis. J’ai approché la CEI pour voir si c’était possible de le faire, mais on m’a répondu par la négative. Néanmoins, mon candidat est passé en tête et je m’en réjouis.
On imagine aisément qui est votre candidat. Peut-on savoir, cependant, ce que vous faites pour le dénouement de la crise qui semble tant vous préoccuper ?
Ce qui m’a emmené au pays, c’est participer aux élections et sauver la nation.
En quoi faisant ?
En battant campagne pour mon candidat que j’estime être le salut actuel de ce pays et pour son avenir.
Quels arguments ont milité à votre choix pour Laurent Gbagbo pour que vous le présentiez comme un messie ?
Vous n’avez même pas besoin de poser cette question. Mais, aujourd’hui, tout Ivoirien digne de ce nom ne doit soutenir que la candidature de Laurent Gbagbo. C’est le seul qui peut ramener les Ivoiriens à la cohésion et sortir le pays de la menace du marteau et de l’enclume. Parce que nous sommes entre le marteau de l’Occident et l’enclume de certains de nos frères ici. Il faut qu’il nous sorte de cette menace pour diriger la Côte d’Ivoire sainement. Sinon, pendant les 10 ans passés, il n’a rien fait, parce qu’il avait les mains liées. C’est pourquoi il faut lui redonner la chance de travailler dans des conditions meilleures.
Comment pouvez-vous convaincre les Ivoiriens que vous avez fait le bon choix face à la misère qui sévit ?
J’ai fait le bon choix et je les invite à me suivre, parce que Laurent Gbagbo est un homme de caractère, qui a donné la preuve de sa dignité à diriger la Côte d’Ivoire. Il a lutté contre Houphouët-Boigny, mais il n’a jamais pris les armes. Il a mené un combat idéologique et non militaire. Il est vrai, je n’approuve pas la ligne budgétaire de son gouvernement, notamment le chapitre des fonds de souveraineté. Mais, de façon générale, c’est le meilleur candidat et je pense que tous les Ivoiriens le comprennent plus que jamais actuellement.
A propos, comment avez-vous analysé les résultats du premier tour qui l’ont crédité d’un score de 38% au lieu de plus de 40% prévu par les sondages ?
Ces résultats ont été plus ou moins bons. Mon souhait était que mon candidat passe au premier tour sans ambages. Mais, les élections sont ce qu’elles sont. De toutes les façons, avec les 38%, mon candidat est sorti en tête de liste, et c’est bon à prendre. Au second tour, je suis persuadé qu’il va battre son adversaire avec un score imparable.
Qu’est-ce qui vous le fait dire ?
Simplement parce que nous avons en face de nous un étranger. Aujourd’hui, ce n’est plus l’homme qu’il faut voter. C’est le pays qu’il faut voter. Alassane Ouattara sait très bien que c’est par l’article 48 de la Constitution signé par Gbagbo pour le règlement de la crise ivoirienne, qui lui a donné l’occasion de se présenter à ces élections. Cela ne veut pas dire qu’il va gagner. Parce que les Ivoiriens le savent et ne vont pas se laisser aller à son jeu. Aujourd’hui, nous tous on sait que ce n’est pas de bon cœur que le président Bédié a appelé à voter pour lui. Quand bien même cet appel a été lancé, les Ivoiriens ne se feront pas prendre à ce piège. Ouattara sait qu’il sera battu, mais comme il est têtu, c’est pourquoi il ose se proclamer gagnant.
On note dans les discours ce côté ivoiritaire, qui semble remuer encore le couteau dans la plaie. Ne craignez-vous pas que ce discours exclusionniste contre M. Ouattara frustre les frères du nord et provoque encore des incidents à l’issue du scrutin ?
Ecoutez, vous qui êtes de la Côte d’Ivoire, si je vous demande de quelle région vous venez, vous n’allez pas le dire ? Si je vous dis que vous êtes de ladite région, est-ce une injure ? Je ne crois pas. Toute personne doit être digne de son origine. Si on dit à Alassane qu’il est étranger et que les autres s’en plaignent, qu’ils prouvent qu’il ne l’est pas ! Où a-t-il vécu ? Il ne doit pas y avoir des incidents pour ça. Non, je ne crois pas. Nous irons aux élections pour choisir notre président et le président Laurent Gbagbo va gouverner dans la paix. Comme je l’ai dit tout à l’heure, ces élections, c’est le pays qu’il faut voter. Ce n’est pas l’homme qu’il faut voter. Je ne vois pas un Ivoirien aller contre un autre Ivoirien à cause d’un étranger. Il n’y aura rien. Le résultat des urnes sera en notre faveur et il sera accepté.
Entretien réalisé par FD.BONY
Code photo : Djétouan Kouadio 1
M. Djétouan Kouadio, vous avez choisi de rentrer au pays en cette période électorale. Est-ce pour les élections ?
Mais sûrement, c’est pour les élections que je suis là. J’ai décidé de rentrer jouer ma partition à cette élection qui revêt une importance capitale. Pour moi, c’est le dénouement de la crise militaro-politique qui a défiguré notre pays. Je ne pouvais pas rester si loin de mon pays et regarder jouer son sort.
Avez-vous voté ici au premier tour ?
Malheureusement non. Je n’ai pas voté ici parce que j’ai été enrôlé aux Etats-Unis. J’ai approché la CEI pour voir si c’était possible de le faire, mais on m’a répondu par la négative. Néanmoins, mon candidat est passé en tête et je m’en réjouis.
On imagine aisément qui est votre candidat. Peut-on savoir, cependant, ce que vous faites pour le dénouement de la crise qui semble tant vous préoccuper ?
Ce qui m’a emmené au pays, c’est participer aux élections et sauver la nation.
En quoi faisant ?
En battant campagne pour mon candidat que j’estime être le salut actuel de ce pays et pour son avenir.
Quels arguments ont milité à votre choix pour Laurent Gbagbo pour que vous le présentiez comme un messie ?
Vous n’avez même pas besoin de poser cette question. Mais, aujourd’hui, tout Ivoirien digne de ce nom ne doit soutenir que la candidature de Laurent Gbagbo. C’est le seul qui peut ramener les Ivoiriens à la cohésion et sortir le pays de la menace du marteau et de l’enclume. Parce que nous sommes entre le marteau de l’Occident et l’enclume de certains de nos frères ici. Il faut qu’il nous sorte de cette menace pour diriger la Côte d’Ivoire sainement. Sinon, pendant les 10 ans passés, il n’a rien fait, parce qu’il avait les mains liées. C’est pourquoi il faut lui redonner la chance de travailler dans des conditions meilleures.
Comment pouvez-vous convaincre les Ivoiriens que vous avez fait le bon choix face à la misère qui sévit ?
J’ai fait le bon choix et je les invite à me suivre, parce que Laurent Gbagbo est un homme de caractère, qui a donné la preuve de sa dignité à diriger la Côte d’Ivoire. Il a lutté contre Houphouët-Boigny, mais il n’a jamais pris les armes. Il a mené un combat idéologique et non militaire. Il est vrai, je n’approuve pas la ligne budgétaire de son gouvernement, notamment le chapitre des fonds de souveraineté. Mais, de façon générale, c’est le meilleur candidat et je pense que tous les Ivoiriens le comprennent plus que jamais actuellement.
A propos, comment avez-vous analysé les résultats du premier tour qui l’ont crédité d’un score de 38% au lieu de plus de 40% prévu par les sondages ?
Ces résultats ont été plus ou moins bons. Mon souhait était que mon candidat passe au premier tour sans ambages. Mais, les élections sont ce qu’elles sont. De toutes les façons, avec les 38%, mon candidat est sorti en tête de liste, et c’est bon à prendre. Au second tour, je suis persuadé qu’il va battre son adversaire avec un score imparable.
Qu’est-ce qui vous le fait dire ?
Simplement parce que nous avons en face de nous un étranger. Aujourd’hui, ce n’est plus l’homme qu’il faut voter. C’est le pays qu’il faut voter. Alassane Ouattara sait très bien que c’est par l’article 48 de la Constitution signé par Gbagbo pour le règlement de la crise ivoirienne, qui lui a donné l’occasion de se présenter à ces élections. Cela ne veut pas dire qu’il va gagner. Parce que les Ivoiriens le savent et ne vont pas se laisser aller à son jeu. Aujourd’hui, nous tous on sait que ce n’est pas de bon cœur que le président Bédié a appelé à voter pour lui. Quand bien même cet appel a été lancé, les Ivoiriens ne se feront pas prendre à ce piège. Ouattara sait qu’il sera battu, mais comme il est têtu, c’est pourquoi il ose se proclamer gagnant.
On note dans les discours ce côté ivoiritaire, qui semble remuer encore le couteau dans la plaie. Ne craignez-vous pas que ce discours exclusionniste contre M. Ouattara frustre les frères du nord et provoque encore des incidents à l’issue du scrutin ?
Ecoutez, vous qui êtes de la Côte d’Ivoire, si je vous demande de quelle région vous venez, vous n’allez pas le dire ? Si je vous dis que vous êtes de ladite région, est-ce une injure ? Je ne crois pas. Toute personne doit être digne de son origine. Si on dit à Alassane qu’il est étranger et que les autres s’en plaignent, qu’ils prouvent qu’il ne l’est pas ! Où a-t-il vécu ? Il ne doit pas y avoir des incidents pour ça. Non, je ne crois pas. Nous irons aux élections pour choisir notre président et le président Laurent Gbagbo va gouverner dans la paix. Comme je l’ai dit tout à l’heure, ces élections, c’est le pays qu’il faut voter. Ce n’est pas l’homme qu’il faut voter. Je ne vois pas un Ivoirien aller contre un autre Ivoirien à cause d’un étranger. Il n’y aura rien. Le résultat des urnes sera en notre faveur et il sera accepté.
Entretien réalisé par FD.BONY
Code photo : Djétouan Kouadio 1