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Politique Publié le samedi 20 novembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Attaque du siège du Rhdp, hier, à Cocody / La Fesci et les policiers attaquent la Maison du Rhdp : Bilan partiel : 49 blessés selon le Samu

Champ de bataille. La maison du Rassemblement des Houhouetistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp) sise à Cocody a été le théâtre d'affrontement entre les éléments de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) encadrés par des policiers, et les jeunes du Rhdp. Récit d'un après-midi qui annonce les couleurs du deuxième tour de l'élection présidentielle prévu pour le 28 novembre prochain.
Il est environ 14 heures, selon le jeune Diabaté Aboubakar, celui par qui tout est parti. Des jeunes de la Fesci le prennent à partie alors qu'il tente de se restaurer dans un maquis devant la cité Mermoz. Son crime, c'est d'avoir arboré un tee shirt à l'effigie du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara. Aperçu dans une mauvaise posture par un ami, l'information est très vite relayée à la Maison du Rhdp où des jeunes, venus pour une réunion étaient regroupés. La riposte des jeunes du Rhdp est tout de suite organisée. Ils investissent les encablures de la Cité Mermoz pour chercher à venger leur camarade. De leur côté, les jeunes de la Fesci sortent en grand nombre et cherchent à repousser "l'ennemi". Armés de gourdins, bars de fer, bouteilles…, les éléments de Mian Augustin (secrétaire général de la Fesci) étaient déterminés à en découdre avec les jeunes du Rhdp. Les jeunes de deux camps antagonistes se regroupent au feu tricolore. Là, ils se mesurent par des jets de pierre. Et chaque camp surveille sa base. C'est dans cette ambiance qu'un groupe de policiers venus du côté de la Cité Mermoz tente de dissuader les jeunes du Rhdp. En leur demandant de rentrer à leur siège. Cette consigne est respectée par nombre d'entre eux. Il ne reste plus qu'un groupuscule dehors. Il est bientôt 15 heures. Les fescistes qui étaient apparemment de mèche avec les éléments de la Police sortent en grand nombre. Ils dépassent allègrement le cordon des policiers. Ils réussissent en un laps de temps à faire replier les quelques jeunes qui étaient encore devant la Maison du Rhdp. Qui vient ainsi de tomber aux mains de "l'ennemi". Ils font prisonniers tous ceux qui sont restés dans l'enceinte du siège. Très rapidement, la banderole Rhdp qui longeait le long de la clôture est déchirée par les " assaillants" qui mettent le feu et brûle la pancarte. Les policiers dressent quant à eux un cordon tout au long de cette clôture et assistent comme tous les riverains qui étaient sortis pour voir le film. Ils ne disent mot, et ne font rien pour dissuader les fescistes par une seule grenade lacrymogène.
A 15 heures 15 minutes, Jean Blé Guirao, militant du Rhdp, mais aussi ancien président de la Fesci, fait son apparition. Il est accompagné de deux camarades. Nous tentons en vain de le dissuader de s'avancer. Il interpelle quelques jeunes et tente de les dissuader en tant que doyen de la Fesci. C'est mal connaître l'organisation sous sa nouvelle formule. Les jeunes lui intiment l'ordre de quitter les lieux. Ils joignent l'acte à la parole en le rudoyant de coups de gourdins. Il est surpris. Mais très rapidement, il voit le danger et s'enfuit. Il est rattrapé dans sa course. Il reçoit encore quelques coups. Il aura la vie sauve grâce à des éléments de la Gendarmerie qui étaient dans une voiture du Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (Cecos) n°41 qui sont descendus pour tenter en vain d'ailleurs d'arrêter la barbarie. Finalement, Blé et ses deux amis ont pu se sauver. La Fesci est maître des lieux. A 15 heures 40 minutes, des casques bleus de l'Onuci à bord d'une bâchée et d'un pick up (difficile de savoir s'ils venaient pour les évènements), rebroussent chemin. A 15 heures 48 minutes, c'est un véhicule de la présidence (une Mercedes plaque jaune immatriculée D10. 579) qui est prié de faire demi tour par ces jeunes excités. Qui brandissaient des gourdins à tous ceux qui s'aventuraient vers eux. Ils ont passé tout le temps à lancer des pierres dans la cour de la Maison du Rhdp. Ils ont également tenté de brûler en vain le chapiteau dressé à l'intérieur pour la nuit électorale. Pendant ce temps, un homme de peau blanche arrêté sous un immeuble, et qui filmait les évènements, a été pris à partie par des fescistes.
A 16 heures 26 minutes, la situation change. Des jeunes du Rhdp, qui ont été dispersés au départ, et d'autres venus d'Abobo, sortent du carrefour de la pâtisserie et évoluent en grand nombre vers la maison du Rhdp. Les fescistes paniquent et fuient. Ils tentent de les rattraper en les poursuivant. Cette fois, les policiers qui jusque-là étaient de spectateurs passifs entrent en jeu. Avec des grenades lacrymogènes, ils dispersent les jeunes du Rhdp. Et dressent un cordon de sécurité pour empêcher d'autres jeunes de rallier la maison du Rhdp. Ils empêchent par la même occasion, les autres d'évoluer vers la cité Mermoz. Les jeunes sont en colère et veulent en découdre avec les policiers. Le maire Farikou Soumahoro calme les jeunes. Kouadio Konan Bertin de la Jpdci fait également son entrée, il est aussitôt envahi par les jeunes." Dis-nous ce que nous devons faire prési", ne cessent d'interroger les jeunes.
A 17 heures 36, un autre groupe de jeunes du Rhdp arrive d'Abobo. Ils mettent le cap sur les policiers et tentent de franchir leur cordon pour se diriger vers la cité Mermoz. Les policiers lancent à nouveau des grenades lacrymogènes pour disperser les jeunes dont le nombre grossissait devant le siège du Rhdp. Ils replient dans l'enceinte de la cour. D'autres grenades sont tirées dans la cour où les éléments du Samu s'attèlent à donner les premiers soins aux blessés. Des blessés reçoivent des lacrymogènes en plein visage.
A 18 heures 30 minutes, l'équipe médicale décide d'évacuer les malades vers un centre approprié. Même sur les brancards, Coulibaly indique avant de quitter les lieux que 49 personnes au moins ont été enregistrées comme blessés." Ils souffrent de traumatismes multiples ", a-t-il indiqué avant de s'engouffrer dans une ambiance pour quitter les lieux. Il est 19 heures 50 minutes lorsque notre équipe de reportage regagne la rédaction. Avec pour seule satisfaction, de n'avoir enregistré aucun mort.
Jules Claver Aka

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