Laurent Gbagbo va aux élections avec la ferme volonté de ne pas abandonner le fauteuil présidentiel quand bien même il serait battu le 28 novembre. Parce que pour lui, "la mort vaut mieux que le déshonneur". Et le déshonneur pour lui, c'est remettre le pouvoir à Alassane Ouattara, un homme qui, selon lui, a fait un coup d'Etat. Si donc le chef, le candidat va aux élections dans un tel état d'esprit, quelle réaction peut-on attendre de ses partisans en cas de défaite ? "Celui qui a gagné a gagné, celui qui a perdu a perdu". Loin derrière nous déjà cette belle parole, cette promesse du chef de l'Etat aux Ivoiriens à la veille du premier tour de la présidentielle. Lors de la rencontre qu'il a eue avec des femmes militantes du Pdci-Rda ( ?) mercredi dernier, Laurent Gbagbo ne s'est pas embarrassé de fioritures pour dire qu'il ne lâchera pas le pouvoir au soir du 28 novembre, même si le verdict des urnes l'imposait. Si l'on en croit, en effet, le compte-rendu du quotidien "Le Temps" proche de LMP, le chef de l'Etat-candidat aurait fait des aveux qui font plutôt froid dans le dos. Il préférerait la mort au déshonneur. Et pour lui, le déshonneur ne serait rien d'autre que de se voir obliger de transmettre le pouvoir à M. Ouattara. Pour Gbagbo, la mort vaut mieux que le déshonneur. Il a tout simplement du mal à comprendre que l'on remette ce pays aux mains de quelqu'un qui a fait un coup d'Etat. Il fait savoir à cet effet son mécontentement et s'est vigoureusement opposé à une telle idée. " Je ne suis pas d'accord et je suis venu vous le dire. Il y a un combat à mener pour sauver la Côte d'Ivoire", aurait déclaré en substance le chef de l'Etat-candidat. En clair, Gbagbo va aux élections, mais il n'envisage pas perdre. Plutôt que de perdre, il préférerait mourir. Tragique et inquiétante posture pour quelqu'un qui se proclame enfant des élections et démocrate. Une chape de plomb sur la Côte d'Ivoire.
Paul Koudou
Paul Koudou