Blanfla. Sept lettres qui décrivent à elles seules, la terreur vécue lors des attaques perpétrées par les villageois sur les planteurs Baoulé. C’est dans ce gros campement de plus de deux mille âmes situé à une quinzaine de kilomètres de Bouaflé sur la voie non bitumée menant à Sinfra que les planteurs Baoulé ont vécu des moments difficiles. Et ce, juste au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est tenu le 31 octobre dernier. Un matin du lundi 1er novembre donc, alors que le village se réveille peu à peu d’un sommeil lourd dû aux commentaires et à l’attente des résultats provisoires du scrutin, Blanfla a basculé dans l’horreur. Il est exactement 10 heures dans ce gros bourg où vivent plusieurs communautés notamment les Baoulé, Lobi, Tagbana, Malinké et Burkinabé quand s’élèvent des cris de détresse et de désespoir et des appels à l’aide et au secours. Non ! Ce n’est pas un animal sauvage féroce qui est venu troubler la quiétude des populations. Pas plus qu’il ne s’agisse d’un cas de décès. Mais bien d’actes de vandalisme d’un impressionnant groupe de jeunes gens avec à leur tête, un certain Amoros dont nous n’avons pu avoir le nom complet à l’état civil. A visage découvert, ils renversent tout sur le passage : hangars, étales de légumes, nourriture en pleine cuisson et emportent quelques sous d’une dame qui vendait des galettes. Assis devant sa case, comme s’il savait ce qui allait se passer ce lundi matin, le chef de la communauté Baoulé de ce campement, Goli Gbamélé Nestor s’arme de courage et ose demander aux jeunes les raisons de leurs actes mais aussi et surtout le commanditaire. «C’est Zah Bi et Yao Bi qui nous ont envoyés» lui répondent-ils. Si le second n’est pas une figure de proue du village éponyme situé à quelques mètres seulement du campement, le premier n’est pas un anonyme habitant de ce village. Il fut Directeur de la société Motoragri située dans la commune d’Adjamé, juste en à l’opposé du campus universitaire d’Abobo-Addjamé. Puis la bande à Amoros poursuit sa marche dévastatrice vers le campement. Le chef comprend dès lors que les choses ne paraissent pas si simples qu’il l’aurait imaginé. Il alerte donc ceux qui, tôt le matin, en cette période de récolte, s’étaient déjà rendus dans leurs champs. Quelques-uns arrivent au campement, abasourdis, éberlués, interloqués et ébaubis par tant de violence. Goli Gbamélé Nestor parvient à saisir le premier représentant de l’Etat dans la région. Ainsi que la gendarmerie. Quelques gendarmes arrivent sur les lieux et constatent les dégâts. Ils réussissent tant bien que mal à contenir la foule et à maîtriser la situation.
Le jour où tout bascula
Mais les jeunes gens ne s’avouent pas pour autant vaincus. Ils promettent revenir «pour terminer ce qu’ils ont commencé». Une mise en garde prise très au sérieux par le chef de la communauté Baoulé qui, pour la circonstance, a bénéficié du soutien des autres communautés. Une espèce de solidarité dans le malheur. Mais la vraie raison, c’est Ballo Ibrahim qui la donne. Vêtu d’un boublou pagne défraichi, les cheveux hirsutes, la barbe broussailleuse, celui-ci est un septuagénaire, mais qui ne porte pas son âge. On lui en donnerait moins. Le visage sec, le doyen de la communauté malinké raisonne en proverbe : «Vous savez, lorsque le feu consume la maison de ton voisin, il faut être solidaire de lui parce que sinon, les flammes risquent d’atteindre chez toi», philosophe-t-il, assis juste en face du chef de la communauté Baoulé qui a fait venir les autres chefs de communautés et des femmes pour «assister aux échanges avec le journaliste qui est venu spécialement d’Abidjan pour nous. Comme ça, si je parle et j’oublie quelque chose, vous pouvez ajouter aussi.» Pour plus de sécurité, Goli Gbamélé Nestor fait sortir les femmes et les enfants du campement. Au total ce sont près d’une centaine d’entres elles qui se réfugient qui, à la résidence du préfet-elles sont au nombre de 13- qui, dans les familles d’accueil à Bouaflé, qui encore dans certains campements et villages environnants. Certains hommes ont caché tout simplement leurs épouses au fond de la maison et leur ont formellement interdit le moindre geste. Durant près d’une semaine durant, plus précisément cinq jours, la tension monte. «Nous avons passé cinq jours sans fermer l’œil. On était sur le qui-vive. En tout cas, on était prêt aussi» témoigne le chef, qui s’explique difficilement ces attaques dont sa communauté a été la cible. Comme lui, la plupart des autres chefs des autres communautés se l’expliquent tout aussi difficilement : «Moi j’étais absent du village lorsque les choses se sont passées. Mais je suis étonné de l’attitude de nos frères Gouro avec qui nous avons toujours vécu en parfaite intelligence,» fait remarquer le président des jeunes de la communauté Baoulé, Djè Kouamé Joël. «Il n’y a pas de palabres entre nous. On joue au football ensemble et on fait tout ensemble,» précise le Doyen Ballo Ibrahim. Le chef de la communauté Burkinabé, Sompougdou Adama et son frère cadet Sompougdou Sita ne disent pas le contraire: «En tout cas, cela m’étonne de la part de nos frères et tuteurs. Moi je suis né à Bouaflé en 1960. Je ne connais pas le Burkina Faso, Si on me chasse, je vais partir où?» s’interroge le premier, le regard triste. Puis d’ajouter: «Il ne faut pas que la politique nous divise.» Politique! Le mot est lâché. En effet, selon le témoignage du chef confirmé et appuyé par les autres chefs des autres communautés, c’est le scrutin du 31 octobre dernier qui a tout déclenché.
Menacées pour avoir voté pour le PDCIet non Gbagbo
Les populations Gouro, en l’occurrence les jeunes, ne digèrent pas, alors pas du tout le score réalisé par le candidat du PDCI Henri Konan Bédié dans ce gros campement où se trouvent trois bureaux de vote et où le président du PDCI a réalisé un score impressionnant. Il leur est reproché de n’avoir pas voté pour le candidat du FPI, Laurent Gbagbo. Et c’est pour leur faire payer cela que les jeunes, instrumentalisés selon leur propres termes par le sieur Zah Bi ont déclenché ‘’la fatwa’’ sur les Baoulé. Mais, aux dires de Goli Nestor, le vote n’a été que le prétexte tout trouvé. Parce que selon lui, un vieux démon sommeillait en eux: «Ils nous ont dit que ce sont leurs parents qui les ont envoyés et que nous allons quitter leurs terres. Parce que nous avons voté pour le PDCI. C’est ce qu’ils nous ont dit.» Après plusieurs conciliabules, la tension a baissé. Même si la paix semble revenue entre eux, il n’en demeure pas moins que la situation reste toujours préoccupante. Cette accalmie pourrait être interprétée comme le calme avant la tempête. Le second tour de la présidentielle est fixée au 28 novembre prochain. Et les jeunes entendent bien se faire entendre si d’aventure, le scrutin était en faveur du candidat du RHDP. De leur côté les populations Baoulé et les autres n’entendent pas se laisser intimider par ces menaces: «Le 28 novembre, on va voter encore. On a peur certes, mais ce n’est pas à cause d’eux qu’on ne va pas voter. On va voter. Si après le vote, ils veulent nous attaquer, on les attend. Parce qu’on ne va pas fuir nos champs. Mais il faut écrire dans ton journal que nous avons besoin de sécurité. J’insiste sur la question. Dites à Abidjan là bas que nous avons besoin de sécurité pour aller voter le jour du vote. Pardon écris ça dans le journal.» Un souhait et une grande préoccupation émise par le chef et partagé par la quasi-totalité des habitants de ce campement en âge de voter que nous avons interrogées. Un souhait et une grande préoccupation tout aussi adressée à la communauté internationale si l’on ne veut pas que les événements d’octobre se répètent. «Car avec ce que nous avons vu, on est inquiet,» poursuit le vieux Ballo Ibrahim.
Des corbillards transportant des armes aperçus
Comme à Blanfla, les affrontements post électoraux ont aussi éclaté dans d’autres villes du pays. Notamment à Issia. Pendant que la tension est perceptible à Daloa et Gagnoa où nous sommes rendus dans le cadre de ce reportage. Par exemple à Toutoubré, gros village moderne situé à quelques encablures de la cité du Fromager, ce n’est certes pas encore l’affrontement, mais les communautés Bété et Malinké se regardent en chien de faïence. Dans la cité des Antilopes, les vives tensions qui ont secoué les communautés Baoulé et Bété à Issia, risquent d’y avoir des conséquences. Officiellement, on ne déplore aucun agression sur les planteurs, mais l’on craint que les événements qui se sont déroulés dans la cité du Rocher ne viennent ‘’contaminer’’ Daloa. En tout état de cause, le plus dur, selon des sources proches des populations est à venir. Et si les informations en notre possession sont justes, c’est un drame qui serait en préparation dans la ville natale du ministre de l’Intérieur. En effet, les informations qui nous sont parvenues donnent froid dans le dos. Dans le canton Lobré, canton d’un haut cadre du département de l’Education nationale à Daloa, une funeste opération d’attaque des populations Malinké et Burkinabé serait en préparation. Selon une source qui a requis l’anonymat, dans la nuit du lundi 10 octobre dernier, des mouvements bizarres de véhicules de type 4X4 et de corbillard ont intrigué plus d’un. En ces temps de mortalité, les habitants de ce canton ont pensé à ces nombreux transferts de corps dans les villages et campements. Mais c’est une femme qui aurait mis la puce à l’oreille d’un Burkinabé qui habite le village. Cette dernière aurait été sensible à la gentillesse du paysan. En effet, la dame a demandé quelques bananes au planteur pour la nourriture. Et comme c’est la période des récoltes, le paysan en lieu et place des quelques banane, lui aurait offert gratuitement, des régimes de banane. C’est alors que la dame dont l’identité n’a pu nous être révélée, a informé son bienfaiteur de ce qui se préparait contre les populations Burkinabé et Malinké de ce canton. Tout en prenant bien soin de lui dire de s’en aller avec sa famille avant la tenue du second tour de la présidentielle prévue pour le 28 novembre. Elle aurait fait savoir au planteur que le corbillard qui ne cesse de faire des tours dans les villages du canton ne transporterait aucun cadavre de qui que ce soit. Mais bien des armes et des treilles qui seraient remises aux populations notamment aux bras valides c’est-à-dire aux jeunes gens Bété pour s’attaquer aux autres populations. «On prépare une chasse aux Baoulé et aux Mossi» lui aurait-elle dit. La réaction du paysan a été de saisir directement le chef de sa communauté. Celui-ci à son tour a dépêché un émissaire auprès du chef central des Baoulé d’Issia, Nana Yobouet Konan. Surpris et ne voulant pas négliger cette information en cette période d’incertitude, il a rassemblé sa Cour pour la tenir informée et ensemble réfléchir sur la conduite à tenir. En outre, il semblerait qu’une telle opération se prépare dans un autre canton, le canton Zabouo sur la route d’Abidjan. Depuis, c’est la psychose qui règne dans les rangs des populations Baoulé, Burkinabé et Malinké qui vivent dans ces cantons. Attention, danger à l’ouest.
YMA
Le jour où tout bascula
Mais les jeunes gens ne s’avouent pas pour autant vaincus. Ils promettent revenir «pour terminer ce qu’ils ont commencé». Une mise en garde prise très au sérieux par le chef de la communauté Baoulé qui, pour la circonstance, a bénéficié du soutien des autres communautés. Une espèce de solidarité dans le malheur. Mais la vraie raison, c’est Ballo Ibrahim qui la donne. Vêtu d’un boublou pagne défraichi, les cheveux hirsutes, la barbe broussailleuse, celui-ci est un septuagénaire, mais qui ne porte pas son âge. On lui en donnerait moins. Le visage sec, le doyen de la communauté malinké raisonne en proverbe : «Vous savez, lorsque le feu consume la maison de ton voisin, il faut être solidaire de lui parce que sinon, les flammes risquent d’atteindre chez toi», philosophe-t-il, assis juste en face du chef de la communauté Baoulé qui a fait venir les autres chefs de communautés et des femmes pour «assister aux échanges avec le journaliste qui est venu spécialement d’Abidjan pour nous. Comme ça, si je parle et j’oublie quelque chose, vous pouvez ajouter aussi.» Pour plus de sécurité, Goli Gbamélé Nestor fait sortir les femmes et les enfants du campement. Au total ce sont près d’une centaine d’entres elles qui se réfugient qui, à la résidence du préfet-elles sont au nombre de 13- qui, dans les familles d’accueil à Bouaflé, qui encore dans certains campements et villages environnants. Certains hommes ont caché tout simplement leurs épouses au fond de la maison et leur ont formellement interdit le moindre geste. Durant près d’une semaine durant, plus précisément cinq jours, la tension monte. «Nous avons passé cinq jours sans fermer l’œil. On était sur le qui-vive. En tout cas, on était prêt aussi» témoigne le chef, qui s’explique difficilement ces attaques dont sa communauté a été la cible. Comme lui, la plupart des autres chefs des autres communautés se l’expliquent tout aussi difficilement : «Moi j’étais absent du village lorsque les choses se sont passées. Mais je suis étonné de l’attitude de nos frères Gouro avec qui nous avons toujours vécu en parfaite intelligence,» fait remarquer le président des jeunes de la communauté Baoulé, Djè Kouamé Joël. «Il n’y a pas de palabres entre nous. On joue au football ensemble et on fait tout ensemble,» précise le Doyen Ballo Ibrahim. Le chef de la communauté Burkinabé, Sompougdou Adama et son frère cadet Sompougdou Sita ne disent pas le contraire: «En tout cas, cela m’étonne de la part de nos frères et tuteurs. Moi je suis né à Bouaflé en 1960. Je ne connais pas le Burkina Faso, Si on me chasse, je vais partir où?» s’interroge le premier, le regard triste. Puis d’ajouter: «Il ne faut pas que la politique nous divise.» Politique! Le mot est lâché. En effet, selon le témoignage du chef confirmé et appuyé par les autres chefs des autres communautés, c’est le scrutin du 31 octobre dernier qui a tout déclenché.
Menacées pour avoir voté pour le PDCIet non Gbagbo
Les populations Gouro, en l’occurrence les jeunes, ne digèrent pas, alors pas du tout le score réalisé par le candidat du PDCI Henri Konan Bédié dans ce gros campement où se trouvent trois bureaux de vote et où le président du PDCI a réalisé un score impressionnant. Il leur est reproché de n’avoir pas voté pour le candidat du FPI, Laurent Gbagbo. Et c’est pour leur faire payer cela que les jeunes, instrumentalisés selon leur propres termes par le sieur Zah Bi ont déclenché ‘’la fatwa’’ sur les Baoulé. Mais, aux dires de Goli Nestor, le vote n’a été que le prétexte tout trouvé. Parce que selon lui, un vieux démon sommeillait en eux: «Ils nous ont dit que ce sont leurs parents qui les ont envoyés et que nous allons quitter leurs terres. Parce que nous avons voté pour le PDCI. C’est ce qu’ils nous ont dit.» Après plusieurs conciliabules, la tension a baissé. Même si la paix semble revenue entre eux, il n’en demeure pas moins que la situation reste toujours préoccupante. Cette accalmie pourrait être interprétée comme le calme avant la tempête. Le second tour de la présidentielle est fixée au 28 novembre prochain. Et les jeunes entendent bien se faire entendre si d’aventure, le scrutin était en faveur du candidat du RHDP. De leur côté les populations Baoulé et les autres n’entendent pas se laisser intimider par ces menaces: «Le 28 novembre, on va voter encore. On a peur certes, mais ce n’est pas à cause d’eux qu’on ne va pas voter. On va voter. Si après le vote, ils veulent nous attaquer, on les attend. Parce qu’on ne va pas fuir nos champs. Mais il faut écrire dans ton journal que nous avons besoin de sécurité. J’insiste sur la question. Dites à Abidjan là bas que nous avons besoin de sécurité pour aller voter le jour du vote. Pardon écris ça dans le journal.» Un souhait et une grande préoccupation émise par le chef et partagé par la quasi-totalité des habitants de ce campement en âge de voter que nous avons interrogées. Un souhait et une grande préoccupation tout aussi adressée à la communauté internationale si l’on ne veut pas que les événements d’octobre se répètent. «Car avec ce que nous avons vu, on est inquiet,» poursuit le vieux Ballo Ibrahim.
Des corbillards transportant des armes aperçus
Comme à Blanfla, les affrontements post électoraux ont aussi éclaté dans d’autres villes du pays. Notamment à Issia. Pendant que la tension est perceptible à Daloa et Gagnoa où nous sommes rendus dans le cadre de ce reportage. Par exemple à Toutoubré, gros village moderne situé à quelques encablures de la cité du Fromager, ce n’est certes pas encore l’affrontement, mais les communautés Bété et Malinké se regardent en chien de faïence. Dans la cité des Antilopes, les vives tensions qui ont secoué les communautés Baoulé et Bété à Issia, risquent d’y avoir des conséquences. Officiellement, on ne déplore aucun agression sur les planteurs, mais l’on craint que les événements qui se sont déroulés dans la cité du Rocher ne viennent ‘’contaminer’’ Daloa. En tout état de cause, le plus dur, selon des sources proches des populations est à venir. Et si les informations en notre possession sont justes, c’est un drame qui serait en préparation dans la ville natale du ministre de l’Intérieur. En effet, les informations qui nous sont parvenues donnent froid dans le dos. Dans le canton Lobré, canton d’un haut cadre du département de l’Education nationale à Daloa, une funeste opération d’attaque des populations Malinké et Burkinabé serait en préparation. Selon une source qui a requis l’anonymat, dans la nuit du lundi 10 octobre dernier, des mouvements bizarres de véhicules de type 4X4 et de corbillard ont intrigué plus d’un. En ces temps de mortalité, les habitants de ce canton ont pensé à ces nombreux transferts de corps dans les villages et campements. Mais c’est une femme qui aurait mis la puce à l’oreille d’un Burkinabé qui habite le village. Cette dernière aurait été sensible à la gentillesse du paysan. En effet, la dame a demandé quelques bananes au planteur pour la nourriture. Et comme c’est la période des récoltes, le paysan en lieu et place des quelques banane, lui aurait offert gratuitement, des régimes de banane. C’est alors que la dame dont l’identité n’a pu nous être révélée, a informé son bienfaiteur de ce qui se préparait contre les populations Burkinabé et Malinké de ce canton. Tout en prenant bien soin de lui dire de s’en aller avec sa famille avant la tenue du second tour de la présidentielle prévue pour le 28 novembre. Elle aurait fait savoir au planteur que le corbillard qui ne cesse de faire des tours dans les villages du canton ne transporterait aucun cadavre de qui que ce soit. Mais bien des armes et des treilles qui seraient remises aux populations notamment aux bras valides c’est-à-dire aux jeunes gens Bété pour s’attaquer aux autres populations. «On prépare une chasse aux Baoulé et aux Mossi» lui aurait-elle dit. La réaction du paysan a été de saisir directement le chef de sa communauté. Celui-ci à son tour a dépêché un émissaire auprès du chef central des Baoulé d’Issia, Nana Yobouet Konan. Surpris et ne voulant pas négliger cette information en cette période d’incertitude, il a rassemblé sa Cour pour la tenir informée et ensemble réfléchir sur la conduite à tenir. En outre, il semblerait qu’une telle opération se prépare dans un autre canton, le canton Zabouo sur la route d’Abidjan. Depuis, c’est la psychose qui règne dans les rangs des populations Baoulé, Burkinabé et Malinké qui vivent dans ces cantons. Attention, danger à l’ouest.
YMA