Le monde des opérateurs économiques fait l’objet d’une cour assidue de deux finalistes du scrutin du 28 novembre. Qui de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara séduira le plus ces petits créateurs de richesse.
Passé le premier tour de l’élection présidentielle, les deux finalistes pour le second tour, Laurent Gbagbo de La majorité présidentielle (Lmp) et Alassane Ouattara du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) doublent leurs dispositifs pour gagner la bataille, qui s’est ouverte samedi. Dans cette perspective, les petits patrons et créateurs de richesse, transporteurs, fournisseurs de l’Etat et commerçants constituent un réservoir électoral, de taille. Ces composantes du secteur privé connues pour la récurrence de leurs soulèvements, attendent beaucoup du prochain capitaine du navire Ivoire. Leurs chapelets de revendications et de requêtes qui peinent à être honorées feront certainement pencher leur choix. Et cela est perceptible dans leurs conversations et observations. « Le prochain président doit être capable de corriger toutes les tares qui gangrènent le milieu des affaires », prévient une commerçante de pagne à Adjamé. Les attentes, en effet, sont nombreuses. A titre d’exemple, les dockers revendiquent un statut particulier. Ce qui a valu plusieurs grèves dans la zone portuaire et des levées de boucliers contre le directeur du port Marcel Gossio, défavorable à l’autonomie de ces travailleurs de la manutention. Surtout que le comité institué par le président sortant, Laurent Gbagbo, pour statuer sur leur situation de ces travailleurs, n’a fonctionné que de nom. Les dossiers ayant disparu dans les couloirs du palais aucune solution n’a été apportée. Cela a ravivé le courroux de ces forçats du port. Estimant qu’ils ont été dupés par un interlocuteur qui s’était pourtant présenté en pompier. Outre ces mécontents, les transporteurs attendent toujours une implication plus accrue de l’Etat dans le développement de leur secteur pour en exclure le ‘’cancer’’ que constitue le racket. Quant aux fournisseurs de l’Etat, « c’est le trésor public qui les mène en bateau et oblige beaucoup à fermer leurs entreprises », ont-ils dénoncé à maintes reprises. Un traitement qui est à la base des rapports difficiles entre eux et la directrice du trésor, Djédjé Mama, proche de Laurent Gbagbo et peu disposée au dialogue. Enfin les commerçants, qui font entrer près de 1.650 milliards de Fcfa dans les caisses de l’Etat par an, se plaignent du harcèlement fiscal. Autant de questions brulantes qui attendent les deux finalistes du 28 novembre et qui détermineront certainement les choix des votants.
Certains ne cachent leur choix…
Mais qu’en est-il de leur position à une semaine de la finale? Sur la question, beaucoup n’hésitent plus à afficher leur choix. C’est le cas d’un chauffeur de gbaka rencontré à Adjamé Liberté. « Depuis que Gbagbo est au pouvoir, nous n’avons pas vu de changement notable. La condition des transporteurs ne s’est pas améliorée. Il faudra donner la chance à Alassane Ouattara de nous montrer aussi de quoi il est capable. En tout cas nous sommes prêts à voter pour le Rhdp » explique-t-il. Et un de ses collègues de renchérir que tout est lié. « Si ADO vient avec ses solutions qu’il relève le niveau de vie des Ivoiriens, cela aura nécessairement un impact sur le transport; les gens ne se plaindront plus du coût du transport, parce que le carburant connaitra un rabais », pense-t-il. Mais Eric Diabaté, président du comité de crise du transport ne tarie d’éloges pour le candidat de Lmp, à qui il attribue des actions comme la réduction du coût du permis de conduire et la création du Fonds d’aide au transport routier. Le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci), Soumahoro Farikou, dénonce le harcèlement fiscal, les taxes exorbitantes et les impôts. Mais vu qu’un (Alassane Dramane Ndlr) des candidats a promis de revoir les impôts à la baisse « c’est tout naturellement, selon lui, que les commerçants feront le bon choix en lui donnant leur voix. Quant à moi, l’on connait ma position», précise-t-il.
…D’autres hésitent
Alors que ces derniers pensent que l’heure est venue de s’afficher, d’autres continuent d’entretenir le doute. Leur discours, « votons pour l’intérêt du pays. Choisissons celui qui peut nous sortir de la crise ». Parmi eux, Gré Faustin, président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci). A l’en croire, les fournisseurs voteront pour les intérêts du pays. « Les opérateurs économiques sont les premiers à faire les frais des troubles postélectoraux, donc il serait salutaire que nous fassions un choix qui préserve les intérêts de tous », explique l’opérateur économique qui toutefois se souvient que certains candidats n’ont pas répondu à l’invitation du patronat. Tribune offerte pour décliner leurs projets pour le secteur privé. L’Association pour le bien être des employés et auxiliaires du transport (Beat-ci), par la voix de son secrétaire général, Koné L, n’a pas voulu également en dire davantage. Pour lui, les 5.000 membres que revendique la structure ont la liberté du choix et sauront faire le bon choix. Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngr-Ci), se veut également neutre. Pour lui, sa coordination n’a pas d’a priori sur un candidat. Autant de réalités qui démontrent que rien n’est gagné d’avance dans le monde des petites affaires pour l’un et l’autre duelliste du 28 novembre.
Kuyo Anderson
Légende : A qui les petits patrons et créateurs de richesse
donneront leurs voix.
Passé le premier tour de l’élection présidentielle, les deux finalistes pour le second tour, Laurent Gbagbo de La majorité présidentielle (Lmp) et Alassane Ouattara du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) doublent leurs dispositifs pour gagner la bataille, qui s’est ouverte samedi. Dans cette perspective, les petits patrons et créateurs de richesse, transporteurs, fournisseurs de l’Etat et commerçants constituent un réservoir électoral, de taille. Ces composantes du secteur privé connues pour la récurrence de leurs soulèvements, attendent beaucoup du prochain capitaine du navire Ivoire. Leurs chapelets de revendications et de requêtes qui peinent à être honorées feront certainement pencher leur choix. Et cela est perceptible dans leurs conversations et observations. « Le prochain président doit être capable de corriger toutes les tares qui gangrènent le milieu des affaires », prévient une commerçante de pagne à Adjamé. Les attentes, en effet, sont nombreuses. A titre d’exemple, les dockers revendiquent un statut particulier. Ce qui a valu plusieurs grèves dans la zone portuaire et des levées de boucliers contre le directeur du port Marcel Gossio, défavorable à l’autonomie de ces travailleurs de la manutention. Surtout que le comité institué par le président sortant, Laurent Gbagbo, pour statuer sur leur situation de ces travailleurs, n’a fonctionné que de nom. Les dossiers ayant disparu dans les couloirs du palais aucune solution n’a été apportée. Cela a ravivé le courroux de ces forçats du port. Estimant qu’ils ont été dupés par un interlocuteur qui s’était pourtant présenté en pompier. Outre ces mécontents, les transporteurs attendent toujours une implication plus accrue de l’Etat dans le développement de leur secteur pour en exclure le ‘’cancer’’ que constitue le racket. Quant aux fournisseurs de l’Etat, « c’est le trésor public qui les mène en bateau et oblige beaucoup à fermer leurs entreprises », ont-ils dénoncé à maintes reprises. Un traitement qui est à la base des rapports difficiles entre eux et la directrice du trésor, Djédjé Mama, proche de Laurent Gbagbo et peu disposée au dialogue. Enfin les commerçants, qui font entrer près de 1.650 milliards de Fcfa dans les caisses de l’Etat par an, se plaignent du harcèlement fiscal. Autant de questions brulantes qui attendent les deux finalistes du 28 novembre et qui détermineront certainement les choix des votants.
Certains ne cachent leur choix…
Mais qu’en est-il de leur position à une semaine de la finale? Sur la question, beaucoup n’hésitent plus à afficher leur choix. C’est le cas d’un chauffeur de gbaka rencontré à Adjamé Liberté. « Depuis que Gbagbo est au pouvoir, nous n’avons pas vu de changement notable. La condition des transporteurs ne s’est pas améliorée. Il faudra donner la chance à Alassane Ouattara de nous montrer aussi de quoi il est capable. En tout cas nous sommes prêts à voter pour le Rhdp » explique-t-il. Et un de ses collègues de renchérir que tout est lié. « Si ADO vient avec ses solutions qu’il relève le niveau de vie des Ivoiriens, cela aura nécessairement un impact sur le transport; les gens ne se plaindront plus du coût du transport, parce que le carburant connaitra un rabais », pense-t-il. Mais Eric Diabaté, président du comité de crise du transport ne tarie d’éloges pour le candidat de Lmp, à qui il attribue des actions comme la réduction du coût du permis de conduire et la création du Fonds d’aide au transport routier. Le président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci), Soumahoro Farikou, dénonce le harcèlement fiscal, les taxes exorbitantes et les impôts. Mais vu qu’un (Alassane Dramane Ndlr) des candidats a promis de revoir les impôts à la baisse « c’est tout naturellement, selon lui, que les commerçants feront le bon choix en lui donnant leur voix. Quant à moi, l’on connait ma position», précise-t-il.
…D’autres hésitent
Alors que ces derniers pensent que l’heure est venue de s’afficher, d’autres continuent d’entretenir le doute. Leur discours, « votons pour l’intérêt du pays. Choisissons celui qui peut nous sortir de la crise ». Parmi eux, Gré Faustin, président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci). A l’en croire, les fournisseurs voteront pour les intérêts du pays. « Les opérateurs économiques sont les premiers à faire les frais des troubles postélectoraux, donc il serait salutaire que nous fassions un choix qui préserve les intérêts de tous », explique l’opérateur économique qui toutefois se souvient que certains candidats n’ont pas répondu à l’invitation du patronat. Tribune offerte pour décliner leurs projets pour le secteur privé. L’Association pour le bien être des employés et auxiliaires du transport (Beat-ci), par la voix de son secrétaire général, Koné L, n’a pas voulu également en dire davantage. Pour lui, les 5.000 membres que revendique la structure ont la liberté du choix et sauront faire le bon choix. Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngr-Ci), se veut également neutre. Pour lui, sa coordination n’a pas d’a priori sur un candidat. Autant de réalités qui démontrent que rien n’est gagné d’avance dans le monde des petites affaires pour l’un et l’autre duelliste du 28 novembre.
Kuyo Anderson
Légende : A qui les petits patrons et créateurs de richesse
donneront leurs voix.