Second tour la présidentielle - Youssouf Bakayoko ( président de la Cei) - « Je n`ai pas reçu 3 milliards de Gbagbo » - « Je ne connais pas la mère de Nady Bamba »

M. Yousouf Bakayoko, président de la Cei, lorsque nous le rencontrions hier, face à ce qu`il appelle des « ragots » que « font courir des personnes sur son compte » et qui n`ont de visée que « de ternir son image et saboter le processus électoral en cours ». De fait, des informations sous la forme de rumeurs reprises par la presse alimentent la chronique depuis la proclamation des résultats du premier tour des élections. Ces rumeurs persistantes soutiennent que le président de la Commission Électorale Indépendante (Cei), aurait reçu de fortes sommes d’argent de la part de Laurent Gbagbo, candidat de Lmp en lice pour le second tour de la présidentielle aux fins de truquer les résultats en sa faveur. De même, ces sources font état de l’existence d’un lien affectif très fort entre Youssouf Bakayoko et le président candidat Gbagbo dont il aurait épousé la belle mère. La génitrice de Nady Bamba,
présentée en Côte d`Ivoire, toujours par la rumeur, comme sa compagne. Si aucune preuve tangible n`est venue soutenir ces rumeurs, l`honorabilité du président de la Cei en a pris un sérieux coup de froid, au point de monter au créneau aujourd`hui. C`est donc un homme sidéré que nous avons rencontré à son domicile hier. Si de telles insinuations sont fausses à entendre le mis en cause, l’on est à se demander les motifs d’un tel acharnement contre l’arbitre électoral dans un climat assez délicat comme l’environnement politique en Côte d’ivoire. « Le travail de la Cei comme toute œuvre humaine peut comporter des insuffisances. La Cei a d’ailleurs confessé ses erreurs et promis de les corriger au second tour de sorte à atteindre ce qui a toujours été son idéal : offrir aux Ivoiriens dans un climat apaisé, des élections transparentes et des résultats acceptables par tous. Mais de là à en déduire que Youssouf
Bakayoko a reçu de l’argent d’un candidat en vue de tronquer les résultats c’est un raccourci dangereux et de mauvais goût. L`idée qui sous-tend ces ragots, c`est de saborder le processus électoral quand on sait que l’homme qu’on tente de diaboliser ou salir est la pierre angulaire du processus électoral. Discréditer l’arbitre électoral, c’est discréditer la Cei », a dit le président de la Cei visiblement hors de lui. Au sujet de son prétendu mariage « avec la mère de Nady Bamba » Youssouf Bakayoko a juré, la main levée vers Dieu, n`avoir jamais rencontré le visage de cette dame. « Je ne connais ni d’Adan ni d’Eve cette dame dont on parle ! Je ne la connais pas et je ne l`ai jamais vue dans ma vie ». « Ils ne me connaissent pas ces gens qui colportent de telles rumeurs », s`est exclamé le président de la Cei. Qui ajoute : « C’est tout de même méchant, de tels agissements portent
gratuitement atteinte à l’honorabilité d’innocentes personnes. Sans faire cas des effets collatéraux qu’ils peuvent engendrer, voilà ce qui est regrettable ». « Il faut respecter l`honorabilité de cette dame et de sa famille et ne pas entreprendre des actions qui pourraient avoir un impact sur sa famille », a-t-il interpellé « ces marchands de rumeurs ». En ce qui concerne la rumeur des milliards, il les a qualifiées, tout simplement « de fadaises ». « Gbagbo m’a donné trois milliards, on parle même de sept milliards maintenant. Que voulez- vous que je réponde ? Si c’est cela ma part de sacerdoce pour que la nation ivoirienne retrouve la paix, sa seconde religion, je m’incline. L’histoire nous départagera. Mais sachez que je n`ai reçu aucun centime de qui que ce soit, encore moins de Gbagbo... Je n`ai pas reçu trois milliards, j`en ai pas sept milliards, je n`ai pas reçu de l`argent de Gbagbo. Je
voudrais vous répéter ceci : les résultats que nous publions sont également détenus par la cour constitutionnelle qui donne les résultats définitifs de l’élection, ainsi que par l’ONU CI, et le Facilitateur. Et ces résultats proviennent que des urnes des bureaux de vote où sont représentés fort heureusement chacun des candidats ».
Armand B. DEPEYLA